Пособие по аудированию на французском языке (с аудиокурсом). Часть 2. Беданокова С.К - 8 стр.

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MINIKRACH ET RELENT D’INITÉ
L’action Euro Disney est en chute libre.
Y a-t-il eu délit d’initié ?
La Commission des opérations de bourse
(COB) a mis le titre sous surveillance.
« Joyeux anniversaire ». Pour ses 65 ans, fêtés par le « Journal de
Mickey » cette semaine, la souris la plus célèbre du monde aurait préféré mieux,
pour sa réputation. En guise de gâteau, elle a eu droit à un minikrach boursier
avec des relents de délit d’initié. Ces trois derniers jours, à la Bourse de Paris, le
titre d’Euro Disney a plongé de 25 % pour clôturer, hier, à 32.50 francs.
L’annonce, mercredi après la suspension des cotations de l’action, d’une perte
nette de 5.34 milliards de francs pour l’exercice 1992-1993, a surpris les
opérateurs même les plus pessimistes. Ce trou représente en effet le double des
estimations les plus « réalistes » des analystes boursiers.
Qu’Euro Disney soit malade, tout le monde le savait. Le parc d’attractions
de Marne-la Vallée a, à peu près, rempli son contrat en nombre d’entrées, mais,
récession oblige, les visiteurs ont beaucoup moins consommé que prévu dans
son enceinte. De plus, la société est lourdement endettée. Pour le premier
semestre 1993, par exemple, les chages de crédit-bail ont atteint 890 millions de
francs alors que le sultat d’exploitation ne s’élevait qu’à 475 millions, mais, de
à imaginer l’étendue du sastre, il y a un pas.
C’est sans doute ce qui a mis la puce à l’oreille de la Comission des
opérations de bourse (COB) qui a placé le titre sous surveillance. Car la
dégringolage d’Euro Disney ne date pas uniquement de ces trois derniers jours.
Le titre valait encore 55 francs à la mi-octobre (contre un cours d’introduction de
72 francs en novembre 1989) ; il n’en valait plus que 40,90, mercredi lors de sa
suspension. Y a-t-il eu un accès privilég de certains opérations à l’information
sur les comptes de la société avant le communiqué fatidique de mercredi ? Le fait
est que le gendarme de la Bourse va étudier « d’une part les modalités de
diffusion de l’information concernant Euro Disney, et d’autre part, les
mouvements observés que le marché du titre dans les jours qui ont précédé
l’annonce des résultats ».
Les professionnels de la place de Paris s’interrogent aussi. Comment
expliquer qu’Euro Disney, qui devait présenter ses résultats la semaine du 22
novembre, les ait publiés dix jours plus tôt sous la pression d’une suspension de
cours en pleine séance et non après la clôture ? Quel crédit donner aux résultats
1991-1192 (188 millions de pertes) quand on sait qu’Euro Disney vient de
changer ses gles comptables pour « charger la barque » ? Pour l’heure, la
COB attend les résultats de ses investigations et ne parle pas encore d’enquête.
Toutefois, comme d’habitude en pareil cas, les rumeurs commencent à enfler.
Certaines d’entre elles font était d’importantes transactions sur Euro Disney de la
part de sociétés de bourse à capitaux anglo-saxons. « Il faut maintenant que la
COB aille au bout de son enquête, c’est une question de crédibili pour elle »,
souligne un trader. De son côté, la coordination des salariés d’Euro Disney
appelle tous les syndicats représentés dans l’entreprise à refuser le plan social
qui prévoit 950 suppressions de postes sur un effectif de 11 100 personnes. Les
règlements de compte autour de Mickey ne font sans doute que commencer.
Pierrick Pédel, Le jour
13-14 novembre 1993
Unité 2.
Unité 2.
Traditions (1’25’’)
Traditions (1’25’’)
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                            MINIKRACH ET RELENT D’INITÉ
                                          L’action Euro Disney est en chute libre.
                                                          Y a-t-il eu délit d’initié ?
                                        La Commission des opérations de bourse
                                            (COB) a mis le titre sous surveillance.

           « Joyeux anniversaire ». Pour ses 65 ans, fêtés par le « Journal de
    Mickey » cette semaine, la souris la plus célèbre du monde aurait préféré mieux,
    pour sa réputation. En guise de gâteau, elle a eu droit à un minikrach boursier
    avec des relents de délit d’initié. Ces trois derniers jours, à la Bourse de Paris, le
    titre d’Euro Disney a plongé de 25 % pour clôturer, hier, à 32.50 francs.
    L’annonce, mercredi après la suspension des cotations de l’action, d’une perte
    nette de 5.34 milliards de francs pour l’exercice 1992-1993, a surpris les
    opérateurs même les plus pessimistes. Ce trou représente en effet le double des
    estimations les plus « réalistes » des analystes boursiers.
           Qu’Euro Disney soit malade, tout le monde le savait. Le parc d’attractions
    de Marne-la Vallée a, à peu près, rempli son contrat en nombre d’entrées, mais,
    récession oblige, les visiteurs ont beaucoup moins consommé que prévu dans
    son enceinte. De plus, la société est lourdement endettée. Pour le premier
    semestre 1993, par exemple, les chages de crédit-bail ont atteint 890 millions de
    francs alors que le résultat d’exploitation ne s’élevait qu’à 475 millions, mais, de
    là à imaginer l’étendue du désastre, il y a un pas.
           C’est sans doute ce qui a mis la puce à l’oreille de la Comission des
    opérations de bourse (COB) qui a placé le titre sous surveillance. Car la
    dégringolage d’Euro Disney ne date pas uniquement de ces trois derniers jours.
    Le titre valait encore 55 francs à la mi-octobre (contre un cours d’introduction de
    72 francs en novembre 1989) ; il n’en valait plus que 40,90, mercredi lors de sa
    suspension. Y a-t-il eu un accès privilégié de certains opérations à l’information
    sur les comptes de la société avant le communiqué fatidique de mercredi ? Le fait
    est que le gendarme de la Bourse va étudier « d’une part les modalités de
    diffusion de l’information concernant Euro Disney, et d’autre part, les
    mouvements observés que le marché du titre dans les jours qui ont précédé
    l’annonce des résultats ».
           Les professionnels de la place de Paris s’interrogent aussi. Comment
    expliquer qu’Euro Disney, qui devait présenter ses résultats la semaine du 22
    novembre, les ait publiés dix jours plus tôt sous la pression d’une suspension de
    cours en pleine séance et non après la clôture ? Quel crédit donner aux résultats
    1991-1192 (188 millions de pertes) quand on sait qu’Euro Disney vient de
    changer ses règles comptables pour « charger la barque » ? Pour l’heure, la
    COB attend les résultats de ses investigations et ne parle pas encore d’enquête.
    Toutefois, comme d’habitude en pareil cas, les rumeurs commencent à enfler.
    Certaines d’entre elles font était d’importantes transactions sur Euro Disney de la
    part de sociétés de bourse à capitaux anglo-saxons. « Il faut maintenant que la
    COB aille au bout de son enquête, c’est une question de crédibilité pour elle »,
    souligne un trader. De son côté, la coordination des salariés d’Euro Disney
    appelle tous les syndicats représentés dans l’entreprise à refuser le plan social
    qui prévoit 950 suppressions de postes sur un effectif de 11 100 personnes. Les
    règlements de compte autour de Mickey ne font sans doute que commencer.
                                                                   Pierrick Pédel, Le jour
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