Культура Франции и России. Мурасова А.Р. - 11 стр.

UptoLike

Составители: 

- 10 -
seront pertuellement à notre fils le roi Henri et à ses hoirs », déclarait l'article 6
du traité. Destiné à mettre fin à la guerre, le traité établissait que la France et l' An-
gleterre devaient être désormais unies sous la couronne anglaise. L'héritier du trône
français n'était plus le dauphin Charles VII, fils de Charles VI, mais bien Henri VI,
fils mineur du roi d'Angleterre et de la fille de Charles VI. La France s'est divisée
alors entre partisans
9
de Charles et partisans d'Henri, représenté à Paris par le duc
de Bed-ford.
En 1429, les partisans de Charles ont délivré
10
Orléans assiégée par les Anglais. La
même année, le sacre" de Charles VII à Reims a préludé
12
à l'affirmation
progressive du pouvoir du roi sacré. La paix d'Arras (1435), qui a obtenu la
neutralité bourguignonne, les campagnes militaires et le renforcement du pouvoir
central ont permis à Charles VII de reprendre la quasi-totalité des terres tenues par
les Anglais : Paris s'est rendu en 1436, Rouen en 1449, Bordeaux en 1453. La
guerre de Cent Ans a pris fin. Parmi plusieurs noms des héros de cette guerre
l'Histoire n'a mémorisé qu'un seul : celui de Jeanne d'Arc, quoique sa carrière
militaire n'ait duré qu'une seule petite ane.
e 1e 6 janvier 1412 et originaire de Domrémy en Lorraine, Jeanne d'Arc avait
17 ans lorsqu'elle a rencontré à Chinon le dauphin Charles. Fille pieuse
13
de
laboureurs files à Charles VII, Jeanne avait entendu des voix - celles de saint
Michel, de sainte Catherine et de sainte Marguerite - qui lui enjoignaient
14
de
prendre les armes et de libérer le royaume de France. Après de multiples essais
infructueux, elle a enfin obtenu de Robert de Baudricourt, capitaine de
Vaucouleurs, l'autorisation de faire part de sa mission au dauphin : une
commission de théologiens
15
réunie à Poitiers n'a trouvé rien à y redire
16
et Jeanne,
QUI avait ru à Tours l'équipement d'un capitaine, a mené l'armée française à
Orléans alors assiégée par les Anglais. La délivrance inespérée de la ville en mai
1429 a éimmédiatement suivie, toujours à l'initiative de Jeanne, du sacre de
Charles VII à Reims en ju illet. Oint
17
selon la tradit ion, Charles a apparu comme le
protégé de Dieu face au jeune Henri VI, qui n'a été sacré que deux ans plus tard - et
trop vite - à Paris.
Après l'échec du siège de Paris en septembre 1429 et des batailles peu glorieuses
contre les Bourguignons et les Anglais (La Charité-sur-Loire en décembre 1429 et
Compiègne en mai 1430), la Pucelte d'Orléans
18
a écapturée par un homme de
Jean de Luxembourg, cédée pour 10 000 livres tournois aux Anglais, puis menée à
Rouen où Pierre Cauchon, évêque de Beauvais, a dirigé son procès..,
Le duc de Bedford entendait faire condamner Jeanne par l'Eglise pour la faire
disparaître de la scène politique. Ses intentions étaient de saper le moral
19
des
Français qui croyaient à la protection divine, de jeter le discrédit
20
sur le sacre de
Charles VII et de permettre ainsi celui d'Henri VI. Lé-procès de Jeanne a été donc
conçu comme un procès religieux, mené selon le style de l'Inquisition et portant sur
des aspects de doctrine (hérésie, sorcellerie). Jeanne se défendait avec simplicité,
habileté et courage. Manifestement épuisée par une procédure pénible, elle a
pourtant abjuré
21
ce qui a fait d'elle une relapse
22
et l'a conduite inéluctablement
23
à
la mort par le. feu. Jeanne a été brûlée sur la place du Vieux-Marché à Rouen, le 30
mai 1431. Etonnamment passif en 1430 et 1431, Charles VII a fait rouvrir le