Культура Франции и России. Мурасова А.Р. - 31 стр.

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L'enregistrement est brutalement interrompu par l'enlèvement de l'anima trire par
les Étoiles Noires. Alors le drame commence.
Enthousiasmé par ce qu'il reçoit, Berger signe une série de mélodies parmi
les plus belles du répertoire musical populaire de la fin du siècle. En fait, il n'a pas
l'habitude de travailler sur des textes préexistants. Et ces textes-là doivent aussi
développer des psychologies de personnages, des actions,rouler une histoire,
bref encadrer une progression dramatique d'autant plus complexe que la galerie de
portraits. Beaucoup d'histoires en parallèle. Et pour unir tout ça : une ville assiégée
et désincare. La collaboration Berger / Plamondon durera 18 mois et donnera
naissance à un album concept en 1978.
Inconnus pour la plupart à l'époque, les chanteurs québécois et français qui
prêtent leur voix à cette aventure se nomment Daniel Balavoine, Claude Dubois,
Diane Dufresne, Eric Esteve, France Gall, Fabienne Thibault et Nanette Workman.
Texte 10
« Michel était un magicien »
Ou la musique venait toute seule ou [Michel] abandonnait le texte au bout d'une
demi-heure. Il ne travaillait que sur l'inspiration. Je ne
l'ai jamais vu bûcher sur une musique. À certains
moments, quand j'étais à bout d'inspiration, il
s'énervait après moi. Un soir par exemple, j n'avais
rien à lui donner. Alors il s'est mis à fouiller dans mes
brouillons : « Tiens, c'est pas mal ça : "On dort les
uns contre les autres, on se déchire, on se désire, etc."
» J'ai répondu : « C'est un départ, tout juste huit
lignes... » II m'a arraché le brouillon des mains et il
est parti avec. Un quart d'heure d'après, il est revenu
en disant : « Voilà, la musique est faite, t'as qu'à
écrire huit lignes déplus l » Je les ai écrites sur le
champ et la chanson était finie. C'est le
texte le plus court et la chanson la plus vite faite de tout Starmania, mais ce fut
notre plus gros hit.
Bien qu'étant lui-même auteur, Michel en faisait abstraction quand il travaillait
avec moi. Jamais il n'essayai!
de réécrire une ligne. Il me donnait son jugement bien sûr, mais il ne tentait pas de
se substituer à moi, comme ça m'est arrivé avec d'autres. Il me disait : « Je crois
que ça pourrait sonner mieux... » ou « Non, ça, c'est trop québécois l ».
Il s'attendait toujours à êtrtonné. Et je l'étais souvent moiaussi par les
musiques qu'il faisaisur mes textes. Par exemple,quand j'ai écrit Le Blues du
businessman, c'était pour moi une chanson satirique. Or ça lui a inspirécette
musique tellement lyriqueque la chanson a été prise complètement au premier