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Malgré son aspect désertique, le plateau était autrefois le grenier à céréales
des vallées : les plaines et les dolines, mais aussi des versants actuellement
délaissés, étaient cultivés, comme en témoignent les murettes qui délimitent des
champs. Des tas de cailloux (les `` clapas ") résultent de l'épierrage effectué par les
laboureurs. Aujourd'hui c'est le domaine du mouton : les dolines (dépressions
argileuses de forme arrondie) sont surtout cultivées pour la nourriture du bétail.
L'implantation des fermes isolées et des hameaux, à l'abri du vent, épouse le
relief, à la limite des terres cultivées et des terres de parcours des troupeaux. Les
pierres et dalles calcaires ont naturellement servi de matériau pour construire les
murs et les toits.
Les maisons sont édifiées généralement sans charpente de bois (matériau
rare sur le Causse) avec un système de voûtes (voûte principale maintenue par des
contreforts, ou par d'autres bâtiments, demi-voûtes d'appuis abritant les bergeries).
Au-dessous du niveau d'habitation, des bergeries voûtées soutiennent le
dallage de la salle commune, tandis qu'au sommet de la maison la couverture
calcaire repose également sur une voûte. Les lauzes, extrêmement lourdes, sont
posées sans mortier ni clou sur un lit de terre et de cailloutis qui recouvre la voûte.
Selon l'orientation de la maison, les ouvertures s'ouvrent sur le mur le mieux
exposé. L'ampleur des toits permettait autrefois aux Caussenards de recueillir un
maximum d'eau de pluie dans des citernes, grâce à un réseau complexe de
chêneaux de bois. En effet, l'eau est très rare sur le Causse et les troupeaux
devaient se contenter des eaux de pluie retenues, parfois plusieurs mois, dans les
lavognes, petites dépressions argileuses, naturelles ou artificielles, rendues
étanches dans ce but.
Les murs en moellons calcaires peuvent être édifiés à sec ou avec des
enduits de chaux et de sable, de couleur ocre ou rose, recueillis à proximité. C'est
souvent un perron, porté par une voûte qui permet d'accéder aux pièces
d'habitation. Il sert de terrasse pendant l'été.
Une unité dans la diversité
A travers ces trois physionomies bien typées, on retrouve des
caractéristiques communes à l'architecture rurale : le matériau utilisé est toujours
celui de l'environnement proche, les murs sont montés en pierres sèches ou avec de
la chaux, ils comportent deux rangées de pierres (un mur extérieur, un mur
intérieur) réunies de temps à autre par une pierre plus longue (la boutisse qui
assure la tenue de l'ensemble. aux zones de contact entre granite, schiste et
calcaire, les matériaux se mêlent, fondant une nouvelle harmonie dans leur
diversité.
Beaucoup de sites ont été habités depuis des périodes très anciennes mais la
plupart des constructions sont contemporaines ou postérieures au XVIII
ème
siècle
(1780 à 1830 fut une période de construction intense, correspondant à une densité
de population maximum).
L'influence des courants de pensée extérieurs a eu peu d'emprise sur les
techniques empiriques qui se transmettaient de père en fils, évoluant lentement au
rythme des Compagnons de passage. On trouve pourtant des éléments de style :