Регионы Франции - Les regions francaises. Арсентьева Л.Ф. - 49 стр.

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est abandonnée aux pillards. Les Angles et les Saxons s’y sont
installés, comme en témoignent les noms de quelques villages ou ceux
de légendes du littoral comme Sainte-Godeleine, Wierre-Effroy,
Quentovic et bien d’autres.
Au début du IV
e
siècle, avec l’aide des Francs déjà installés, la
tranquillité est restaurée dans la région pour une cinquantaine d’années.
Les villes qui sont des places fortes stratégiques et administratives, ne
peuvent se développer vraiment tandis que les grands établissements
ruraux se transforment en agglomérations dynamiques. Mais les
invasions constituent encore un frein au développement. Les Huns
d’Attila, par exemple, assiègent Bavay en 358. Au début du V
e
siècle,
de très nombreux envahisseurs balaient l’armée romaine et le
christianisme; ils sont Anglo-saxons, Vandales, Hasdingues, Suèves,
Alains ou encore Francs. L’un d’eux, Clovis en chef ambitieux,
s’élance de Tournai pour conquérir la Gaule en sa quasi totalité, tandis
que l’Empire romain d’Occident s’effondre en 476. Du VII
e
au XII
e
siècle ce sont les pays de Tournai, Cambrai, Arras et de Vermand qui
fournissent les principaux revenus domaniaux aux dynasties franques,
mérovingiennes et carolingiennes. La région est donc l’un des pays où
l’autorité a la place la plus importante. Le territoire reste tout de même
bilingue avec le roman et le germanique. En 843, l’empire de
Charlemagne est divisé entre ses petits-fils lors du traité de Verdun.
Cette division sera lourde de conséquences pour la région puisque
l’avenir du Hainaut et du Cambrésis sera différent de celui de l’Artois
et des Flandres pour plusieurs siècles. En 1347 à la suite d’un très long
siège, la ville de Calais fut contrainte de se rendre au roi d’Angleterre
Edouard III. Six notables prêt à faire le sacrifice de leur vie,
acceptèrent de porter au roi les clefs de la ville et du château. Ils se
présentèrent pieds nus, la corde au cou afin de sauver la population
affamé. Leur bravure fut récompancée et la Reine d’Angleterre leur
accorda la vie sauve.
Dans les années 1600–1700 les règnes de Louis XIII et Louis XIV
seront une nouvelle ère de près de quatre-vingt dix ans de combats, de
sièges, de pillages, de dépeçages diplomatiques et de misère. De 1688 à
1713, la population régionale, française malgré elle, doit subir les
assauts des Hollandais soucieux de reconquérir ce qu’ils considèrent
comme leurs terres. Après plusieurs défaites importantes, la bataille de
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Denain sauve la quasi totalité des acquis français et le dernier traité qui
concerne le tracé des frontières régionales sera celui d’Utrecht. Le
Nord-Pas de Calais est dessiné selon une frontière complexe qui est
défavorable à ses intérêts économiques pourtant, les habitants, d’abord
hostiles, finissent par accepter leur nouvelle identité française qui ne
cessera de s’affirmer au fil des guerres et des épopées économiques.
La première trace de l’intégration française dans la région est
militaire, ce sont les citadelles de Vauban qui ponctuent le «Pré Carré».
Le roi, Louis XIV, soucieux de passer outre les multiples découpages
des pouvoirs politiques, religieux ou judiciaires de la région impose un
premier cadre administratif très simplifié. Jusqu’en 1788, la prospérité
économique retrouvée ne concerne pas le peuple mais seulement la
haute société car l’indigence reste si grande que la moindre variation de
l’économie entraîne un désastre qui est amplifié car la croissance
démographique est importante. Donc, après les disettes répétées depuis
1740, la crise alimentaire qui s’étend dans le royaume en cette année
pré-révolutionnaire touche énormément la région.
En 1789, la Révolution française aura peu de répercussions sur le
territoire régional même si le zèle révolutionnaire s’acharne sur les
symboles de l’Église en détruisant de nombreux trésors artistiques et en
vendant les biens du clergé dans l’indifférence. La fin des privilèges
ruine de nombreuses cités et la création des deux départements en 1790
avec leur découpage ou le choix des préfectures, suscitent de graves
querelles. De 1792 à 1794, la région est par deux fois envahie par
l’armée autrichienne. Le siège de Lille aboutira à sceller le sentiment
patriotique qui restera par la suite très important. Ce sont les armées
révolutionnaires qui libèrent le territoire et envahissent les provinces
belges, lesquelles seront françaises jusqu’en 1814.
En 1799, Napoléon Bonaparte est accueilli par une région
écœurée de la violence de la Terreur et est encore profondément rurale,
illettrée et avide de paix. En 1810, grâce au blocus continental,
l’économie du Nord-Pas-de-Calais décolle et est assurée par le
développement de l’industrie cotonnière, de la recherche minière et de
la nouvelle culture de la betterave à sucre, qui remplace le sucre de
canne. Pourtant, la conscription, le chômage et la misère attisent la
haine des populations contre Napoléon, mais en 1815, la région se
soumet facilement à une armée d’occupation pour les trois ans
est abandonnée aux pillards. Les Angles et les Saxons s’y sont               Denain sauve la quasi totalité des acquis français et le dernier traité qui
installés, comme en témoignent les noms de quelques villages ou ceux         concerne le tracé des frontières régionales sera celui d’Utrecht. Le
de légendes du littoral comme Sainte-Godeleine, Wierre-Effroy,               Nord-Pas de Calais est dessiné selon une frontière complexe qui est
Quentovic et bien d’autres.                                                  défavorable à ses intérêts économiques pourtant, les habitants, d’abord
       Au début du IVe siècle, avec l’aide des Francs déjà installés, la     hostiles, finissent par accepter leur nouvelle identité française qui ne
tranquillité est restaurée dans la région pour une cinquantaine d’années.    cessera de s’affirmer au fil des guerres et des épopées économiques.
Les villes qui sont des places fortes stratégiques et administratives, ne            La première trace de l’intégration française dans la région est
peuvent se développer vraiment tandis que les grands établissements          militaire, ce sont les citadelles de Vauban qui ponctuent le «Pré Carré».
ruraux se transforment en agglomérations dynamiques. Mais les                Le roi, Louis XIV, soucieux de passer outre les multiples découpages
invasions constituent encore un frein au développement. Les Huns             des pouvoirs politiques, religieux ou judiciaires de la région impose un
d’Attila, par exemple, assiègent Bavay en 358. Au début du Ve siècle,        premier cadre administratif très simplifié. Jusqu’en 1788, la prospérité
de très nombreux envahisseurs balaient l’armée romaine et le                 économique retrouvée ne concerne pas le peuple mais seulement la
christianisme; ils sont Anglo-saxons, Vandales, Hasdingues, Suèves,          haute société car l’indigence reste si grande que la moindre variation de
Alains ou encore Francs. L’un d’eux, Clovis en chef ambitieux,               l’économie entraîne un désastre qui est amplifié car la croissance
s’élance de Tournai pour conquérir la Gaule en sa quasi totalité, tandis     démographique est importante. Donc, après les disettes répétées depuis
que l’Empire romain d’Occident s’effondre en 476. Du VIIe au XIIe            1740, la crise alimentaire qui s’étend dans le royaume en cette année
siècle ce sont les pays de Tournai, Cambrai, Arras et de Vermand qui         pré-révolutionnaire touche énormément la région.
fournissent les principaux revenus domaniaux aux dynasties franques,                 En 1789, la Révolution française aura peu de répercussions sur le
mérovingiennes et carolingiennes. La région est donc l’un des pays où        territoire régional même si le zèle révolutionnaire s’acharne sur les
l’autorité a la place la plus importante. Le territoire reste tout de même   symboles de l’Église en détruisant de nombreux trésors artistiques et en
bilingue avec le roman et le germanique. En 843, l’empire de                 vendant les biens du clergé dans l’indifférence. La fin des privilèges
Charlemagne est divisé entre ses petits-fils lors du traité de Verdun.       ruine de nombreuses cités et la création des deux départements en 1790
Cette division sera lourde de conséquences pour la région puisque            avec leur découpage ou le choix des préfectures, suscitent de graves
l’avenir du Hainaut et du Cambrésis sera différent de celui de l’Artois      querelles. De 1792 à 1794, la région est par deux fois envahie par
et des Flandres pour plusieurs siècles. En 1347 à la suite d’un très long    l’armée autrichienne. Le siège de Lille aboutira à sceller le sentiment
siège, la ville de Calais fut contrainte de se rendre au roi d’Angleterre    patriotique qui restera par la suite très important. Ce sont les armées
Edouard III. Six notables prêt à faire le sacrifice de leur vie,             révolutionnaires qui libèrent le territoire et envahissent les provinces
acceptèrent de porter au roi les clefs de la ville et du château. Ils se     belges, lesquelles seront françaises jusqu’en 1814.
présentèrent pieds nus, la corde au cou afin de sauver la population                 En 1799, Napoléon Bonaparte est accueilli par une région
affamé. Leur bravure fut récompancée et la Reine d’Angleterre leur           écœurée de la violence de la Terreur et est encore profondément rurale,
accorda la vie sauve.                                                        illettrée et avide de paix. En 1810, grâce au blocus continental,
       Dans les années 1600–1700 les règnes de Louis XIII et Louis XIV       l’économie du Nord-Pas-de-Calais décolle et est assurée par le
seront une nouvelle ère de près de quatre-vingt dix ans de combats, de       développement de l’industrie cotonnière, de la recherche minière et de
sièges, de pillages, de dépeçages diplomatiques et de misère. De 1688 à      la nouvelle culture de la betterave à sucre, qui remplace le sucre de
1713, la population régionale, française malgré elle, doit subir les         canne. Pourtant, la conscription, le chômage et la misère attisent la
assauts des Hollandais soucieux de reconquérir ce qu’ils considèrent         haine des populations contre Napoléon, mais en 1815, la région se
comme leurs terres. Après plusieurs défaites importantes, la bataille de     soumet facilement à une armée d’occupation pour les trois ans
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