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Il y a deux cents ans, les révolutionnaires fondaient l'une des plus 
prestigieuses institutions françaises: l'Institut de France, fusionnant les anciennes 
académies de l'Ancien Régime. Installé à Paris, depuis 1806, l'Institut de France 
a pour vocation de représenter et d'encourager les arts et les sciences. Fort d'une 
tradition de près de quatre des cinq académies que rassemble l'Institut de France, 
l'Académie française, et ses quarante «immortels» en habit vert, fondée par 
Richelieu en 1635, est sans doute la plus connue. Ses sœurs cadettes -l'Aca-
démie des inscriptions et belles-lettres, l'Académie des sciences, l'Académie des 
beaux -arts - virent aussi le jour au Grand Siècle et furent rejointes par 
l'Académie des Sciences morales et politiques créée en 1795. C'est à cette date 
que l'assemblée révolutionnaire, la Convention les rassembla sous un nom 
nouveau - l'Institut de France – et une personnalité morale commune.
Deux ans auparavant, la Convention avait décrété la dissolution des 
académies royales, considérées comme corporatistes et inféodées au pouvoir 
monarchique. Passée la période la plus agitée de cette révolution culturelle 
menée par le peintre David et l'abbé Grégoire, il fallut bien reconstruire. Ce que 
la Convention fit en créant, au nom de l'universalité de la science, un Institut 
national des arts et des sciences chargé de couronner l'ensemble du système 
éducatif républicain et se voulant un abrégé du monde savant. Principes 
directeurs: l'unité et l'égalité.  
Supprimée par Bonaparte en 1803, l'Académie des sciences morales et 
politiques fut rétablie en 1832, sous Louis-Philippe. La Restauration réalisa une 
synthèse parfaite de la tradition académique  et de l’esprit républicain. 
Les académiciens ont toujours eu un droit d'intervention dans les affaires 
publiques. Après avoir assuré le triomphe de l'Encyclopédie de Diderot au 
XVIIIe siècle et incarné la tradition libérale au XIXe siècle, en accueillant en 
son sein Lamartine, Hugo et Tocqueville, les académiciens sont régulièrement 
appelés, de nos jours, à produire des rapports pour les pouvoirs publics. Ainsi, 
l'Institut n'a aucun rôle politique, mais il exerce une importante activité de 
conseil (bioéthique, orthographe... ), un droit de nomination et de consultation 
sur des établissements universitaires, participe au développement de la 
recherche, publie des revues scientifiques...  
Les cinq académies regroupent aujourd'hui près de 400 membres français 
et étrangers, tous honorés du même statut et patronnés par un commun 
Chancelier de l'Institut. L'Institut est, en effet, le premier propriétaire 
patrimonial après l'Etat. Parmi ses possessions les plus prestigieuses figurent le 
domaine de Chantilly et le musée de Condé, l'abbaye de Chaalis ou le musée 
Claude Monet à Giverny, sans oublier le palais Conti, siège de l'Institut à Paris, 
qui compte deux bibliothèques: celle de l'Institut, riche de plus d'un million et 
demi de volumes et la bibliothèque Mazarine, qui possède, outre 450 000 
volumes, une collection rare de manuscrits médiévaux.  
À tant de vertus éprouvées il serait bien inutile d'ajouter trop d'éclat 
médiatique. Reste qu'il est bon de rappeler de temps à autre ce que le 
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        Il y a deux cents ans, les révolutionnaires fondaient l'une des plus
prestigieuses institutions françaises: l'Institut de France, fusionnant les anciennes
académies de l'Ancien Régime. Installé à Paris, depuis 1806, l'Institut de France
a pour vocation de représenter et d'encourager les arts et les sciences. Fort d'une
tradition de près de quatre des cinq académies que rassemble l'Institut de France,
l'Académie française, et ses quarante «immortels» en habit vert, fondée par
Richelieu en 1635, est sans doute la plus connue. Ses sœurs cadettes -l'Aca-
démie des inscriptions et belles-lettres, l'Académie des sciences, l'Académie des
beaux -arts - virent aussi le jour au Grand Siècle et furent rejointes par
l'Académie des Sciences morales et politiques créée en 1795. C'est à cette date
que l'assemblée révolutionnaire, la Convention les rassembla sous un nom
nouveau - l'Institut de France – et une personnalité morale commune.
        Deux ans auparavant, la Convention avait décrété la dissolution des
académies royales, considérées comme corporatistes et inféodées au pouvoir
monarchique. Passée la période la plus agitée de cette révolution culturelle
menée par le peintre David et l'abbé Grégoire, il fallut bien reconstruire. Ce que
la Convention fit en créant, au nom de l'universalité de la science, un Institut
national des arts et des sciences chargé de couronner l'ensemble du système
éducatif républicain et se voulant un abrégé du monde savant. Principes
directeurs: l'unité et l'égalité.
        Supprimée par Bonaparte en 1803, l'Académie des sciences morales et
politiques fut rétablie en 1832, sous Louis-Philippe. La Restauration réalisa une
synthèse parfaite de la tradition académique et de l’esprit républicain.
        Les académiciens ont toujours eu un droit d'intervention dans les affaires
publiques. Après avoir assuré le triomphe de l'Encyclopédie de Diderot au
XVIIIe siècle et incarné la tradition libérale au XIXe siècle, en accueillant en
son sein Lamartine, Hugo et Tocqueville, les académiciens sont régulièrement
appelés, de nos jours, à produire des rapports pour les pouvoirs publics. Ainsi,
l'Institut n'a aucun rôle politique, mais il exerce une importante activité de
conseil (bioéthique, orthographe... ), un droit de nomination et de consultation
sur des établissements universitaires, participe au développement de la
recherche, publie des revues scientifiques...
        Les cinq académies regroupent aujourd'hui près de 400 membres français
et étrangers, tous honorés du même statut et patronnés par un commun
Chancelier de l'Institut. L'Institut est, en effet, le premier propriétaire
patrimonial après l'Etat. Parmi ses possessions les plus prestigieuses figurent le
domaine de Chantilly et le musée de Condé, l'abbaye de Chaalis ou le musée
Claude Monet à Giverny, sans oublier le palais Conti, siège de l'Institut à Paris,
qui compte deux bibliothèques: celle de l'Institut, riche de plus d'un million et
demi de volumes et la bibliothèque Mazarine, qui possède, outre 450 000
volumes, une collection rare de manuscrits médiévaux.
        À tant de vertus éprouvées il serait bien inutile d'ajouter trop d'éclat
médiatique. Reste qu'il est bon de rappeler de temps à autre ce que le
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