ВУЗ:
Составители:
Рубрика:
Texte 11. R. Merle. L’île (fragment).
Tout s'assombrit. Purcell vit distinctement le nuage noir arriver sur eux et paraissant
le précéder, la pluie, de nouveau, en lignes verticales très serrées, comme les lances
d'une armée d'assaillants. Elles fondirent sur la chaloupe, avec une violence incroyable,
le ciel tout entier creva, et les gouttes, frappant leurs têtes comme des milliers
d'aiguilles, battirent le pont avec un crépitement haineux.
Les éclairs jaillirent autour d'eux avec des grondements et des roulements
inhumains, projetant sur la chaloupe une lumière blanche intermittente, intolérable
avant de frapper les vagues, dont ils détachaient, tranchant tout d'un coup sur le noir,
des silhouettes vertes, diaboliques.
Les éclairs tombaient par centaines, en véritable pluie, avec des formes variées à
l'infini en flèches brisées, en zigzags, en lignes sinueuses, en paraphes, en toiles
d'araignée, en énormes boules de feu, laissant sur l'eau des traînées incandescentes, des
zones de sang et de flamme.
Purcell ne tremblait plus seulement de froid, mais de peur et il pouvait voir, à
quelques centimètres de lui - non pas même gris, mais véritablement blanchâtre - le
visage révulsé du Tahitien.
Le fracas était assourdissant, bien au-delà des limites de ce qu'une oreille humaine
pouvait supporter. A chaque salve de tonnerres, explosant et se répercutant avec une
sorte de rage, Purcell sentait son corps sauter et tressaillir, comme si le vacarme était, à
lui seul, capable de le déchiqueter.
II ne vit pas arriver le paquet de mer, il s'affala, sa tête disparut sous l'eau, il pensa:
“Je suis à la mer.”
Un éclair illumina la chaloupe et il s'immobilisa, effaré. L'eau des fonds
commençait à recouvrir le banc. Si la pluie torrentielle continuait en moins d'une demi-
heure, la chaloupe serait entre deux eaux. Ce serait la fin...
Страницы
- « первая
- ‹ предыдущая
- …
- 123
- 124
- 125
- 126
- 127
- …
- следующая ›
- последняя »
