Регионы Франции - Les regions francaises. Арсентьева Л.Ф. - 13 стр.

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Avec un million d’hectares de forêts, le parc naturel régional du
Morvan représente néanmoins un atout touristique.
Le parc Naturel régional du Morvan, situé au coeur de la
région, a été créé en 1970. Il comprend actuellement 95 communes
réparties sur les 4 départements bourguignons que sont la Côte-d’Or, la
Nièvre, la Saône-et-Loire et l’Yonne, ainsi que 10 villes portes: Arnay-
le-Duc, Autun, Avallon, Châtillon-en-Bazois, Corbigny, Etang-sur-
Arroux, Liernais, Luzy, Moulin-Engilbert et Saint-Honoré-les-Bains.
Aujourd’hui, avec l’existence du parc naturel régional du Morvan, qui
a parmi ses missions de protéger et de valoriser le patrimoine naturel et
culturel et de promouvoir l’accueil, le Morvan est devenu un pays
privilégié pour tous ceux qui recherchent la beauté des paysages, le
calme et le repos au contact de la nature et des hommes qui l’ont
façonné. On y pratique dans un environnement exceptionnel, toutes les
activités de pleine nature. La charte du parc révisée en 1997, précise
ses missions en termes d’aménagement touristiques (label), de
protection de l’environnement et de développement économique
(commerce et artisanat).
UN PEU D’HISTOIRE
La Bourgogne existait bien avant la France. Il y a plus de
300 000 ans que la Bourgogne est habitée. Les archéologues sont
formels: la Bourgogne fut, dès l’origine, une région de passage.
Mais c’est à la fin de l’âge du bronze, vers le VIII
e
siècle avant
J.-C., qu’une unité de civilisation – outils, bijoux, armes, nécropoles –
se fait jour, avant que l’âge du fer ne voie s’installer et prospérer des
tribus celtes qui constituent, bien avant la conquête romaine, un
exemple de culture homogène et florissante dont la ville fortifiée de
Bibracte, dans le Morvan.
En 52 avant J.-C. la défaite de Vercingétorix devant César ouvre
paradoxalement une ère de développement et d’échanges. On
commence à cultiver la vigne sur ce sol béni des Dieux.
Venus de Grèce, les premiers chrétiens multiplient les lieux de
culte, célèbrent leurs martyrs et constitueront bientôt leurs évêchés.
Autun – la «ville d’Auguste» – supplante Bibracte, tandis que
s’organisent les cités de Sens, Auxerre, Mâcon puis Dijon sur les
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grands axes reliant la Méditerranée et Lyon à la Belgique et à la Gaule
du nord. Jusqu’à ce que les Barbares déferlant d’Europe centrale
viennent perturber, au IV
e
siècle, cette si douce harmonie.
Venus de la lointaine Scandinavie, les Burgondes s’installent
vers 480 autour de leur roi Gondebaud, un monarque pacifique dont la
loi, dite «Gombette», préfigure le pluralisme: «Le Burgonde et le
Romain seront traités sur un pied d’égalité», décrète le bon Gondebaud.
Les Francs ne l’entendront pas ainsi: les descendants de Clovis
dépèceront en 534 le royaume burgonde dont il ne restera bientôt que le
nom: la Bourgogne, c’est-à-dire la Bourgogne a reçu son nom
(Burgundia) des Burgondes au VI
e
siècle. C’est donc dans la
Bourgogne franque qu’en 841, à Fontenoy-en-Puisaye, les petits-fils de
Charlemagne disputent l’héritage de l’Empire carolingien. Par le traité
de Verdun (843), qui entérine la première véritable séparation entre la
France et l’Allemagne, Charles le Chauve hérite de la «Grande
Burgondie», un vaste royaume situé entre Loire et Saône, composé de
riches comtés et de duchés autonomes, et dont les frontières varient en
fonction des alliances et des querelles du temps. Sous la conduite de
monarques fiers et souvent avisés, de Richard le Justicier (887–921) à
Philippe de Rouvres (1349–1361), le principal duché capétien de
Bourgogne s’enrichit, s’agrandit et rayonne sur l’Europe.
C’est depuis les monastères romans de Cluny (X
e
siècle) puis de
Cîteaux (XI
e
siècle) que l’Occident chrétien prend son essor religieux,
artistique, culturel et politique, dont les creusets se nomment Vézelay,
Pontigny, Fontenay. Principale figure de l’aventure cistercienne,
Bernard de Clairvaux, né à Fontaine près de Dijon, contribue à faire de
la Bourgogne le coeur battant du monde occidental. Sous le règne de la
branche cadette des Valois, de Philippe II le Hardi à Charles le
Téméraire, la Bourgogne des ducs – qui inclue les Flandres – connaît le
sommet de sa gloire artistique et intellectuelle, l’apogée de sa
splendeur politique et militaire. Jusqu’à ce que Louis XI, à la mort du
Téméraire (1477), incorpore l’arrogant duché si longtemps convoité au
royaume de France. Sans heurts: les Bourguignons, attachés à leurs
palais et à leurs vignes, savent séduire et ménager leurs vainqueurs,
éphémères ou durables. Attachés à la préservation de leur autonomie, à
l’ombre du parlement de Bourgogne, ils ne seront jamais à la pointe
des contestations, des ligues, des frondes, des rébellions ou des
Avec un million d’hectares de forêts, le parc naturel régional du           grands axes reliant la Méditerranée et Lyon à la Belgique et à la Gaule
Morvan représente néanmoins un atout touristique.                           du nord. Jusqu’à ce que les Barbares déferlant d’Europe centrale
       Le parc Naturel régional du Morvan, situé au coeur de la             viennent perturber, au IVe siècle, cette si douce harmonie.
région, a été créé en 1970. Il comprend actuellement 95 communes                    Venus de la lointaine Scandinavie, les Burgondes s’installent
réparties sur les 4 départements bourguignons que sont la Côte-d’Or, la     vers 480 autour de leur roi Gondebaud, un monarque pacifique dont la
Nièvre, la Saône-et-Loire et l’Yonne, ainsi que 10 villes portes: Arnay-    loi, dite «Gombette», préfigure le pluralisme: «Le Burgonde et le
le-Duc, Autun, Avallon, Châtillon-en-Bazois, Corbigny, Etang-sur-           Romain seront traités sur un pied d’égalité», décrète le bon Gondebaud.
Arroux, Liernais, Luzy, Moulin-Engilbert et Saint-Honoré-les-Bains.         Les Francs ne l’entendront pas ainsi: les descendants de Clovis
Aujourd’hui, avec l’existence du parc naturel régional du Morvan, qui       dépèceront en 534 le royaume burgonde dont il ne restera bientôt que le
a parmi ses missions de protéger et de valoriser le patrimoine naturel et   nom: la Bourgogne, c’est-à-dire la Bourgogne a reçu son nom
culturel et de promouvoir l’accueil, le Morvan est devenu un pays           (Burgundia) des Burgondes au VIe siècle. C’est donc dans la
privilégié pour tous ceux qui recherchent la beauté des paysages, le        Bourgogne franque qu’en 841, à Fontenoy-en-Puisaye, les petits-fils de
calme et le repos au contact de la nature et des hommes qui l’ont           Charlemagne disputent l’héritage de l’Empire carolingien. Par le traité
façonné. On y pratique dans un environnement exceptionnel, toutes les       de Verdun (843), qui entérine la première véritable séparation entre la
activités de pleine nature. La charte du parc révisée en 1997, précise      France et l’Allemagne, Charles le Chauve hérite de la «Grande
ses missions en termes d’aménagement touristiques (label), de               Burgondie», un vaste royaume situé entre Loire et Saône, composé de
protection de l’environnement et de développement économique                riches comtés et de duchés autonomes, et dont les frontières varient en
(commerce et artisanat).                                                    fonction des alliances et des querelles du temps. Sous la conduite de
                                                                            monarques fiers et souvent avisés, de Richard le Justicier (887–921) à
                        UN PEU D’HISTOIRE                                   Philippe de Rouvres (1349–1361), le principal duché capétien de
                                                                            Bourgogne s’enrichit, s’agrandit et rayonne sur l’Europe.
       La Bourgogne existait bien avant la France. Il y a plus de
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300 000 ans que la Bourgogne est habitée. Les archéologues sont
                                                                            Cîteaux (XIe siècle) que l’Occident chrétien prend son essor religieux,
formels: la Bourgogne fut, dès l’origine, une région de passage.
                                                                            artistique, culturel et politique, dont les creusets se nomment Vézelay,
       Mais c’est à la fin de l’âge du bronze, vers le VIIIe siècle avant
                                                                            Pontigny, Fontenay. Principale figure de l’aventure cistercienne,
J.-C., qu’une unité de civilisation – outils, bijoux, armes, nécropoles –
                                                                            Bernard de Clairvaux, né à Fontaine près de Dijon, contribue à faire de
se fait jour, avant que l’âge du fer ne voie s’installer et prospérer des
                                                                            la Bourgogne le coeur battant du monde occidental. Sous le règne de la
tribus celtes qui constituent, bien avant la conquête romaine, un
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exemple de culture homogène et florissante dont la ville fortifiée de
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Bibracte, dans le Morvan.
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       En 52 avant J.-C. la défaite de Vercingétorix devant César ouvre
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paradoxalement une ère de développement et d’échanges. On
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commence à cultiver la vigne sur ce sol béni des Dieux.
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       Venus de Grèce, les premiers chrétiens multiplient les lieux de
                                                                            palais et à leurs vignes, savent séduire et ménager leurs vainqueurs,
culte, célèbrent leurs martyrs et constitueront bientôt leurs évêchés.
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Autun – la «ville d’Auguste» – supplante Bibracte, tandis que
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s’organisent les cités de Sens, Auxerre, Mâcon puis Dijon sur les
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