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Le français au Grand Siècle (1594–1715)
Le français moderne est né à l’époque du Grand Siècle, qui connut une longue
période de stabilité sociale et de prospérité économique et permit à la France
d’atteindre un prestige jusqu’alors inégale dans les domaines politique, littéraire et
artistique. La France était, au XVII
e
siècle, la plus grande puissance démographique
et militaire de l’Europe; de plus, le pays était gouverné avec autorité par des
personnalités fortes: Henri IV, puis Richelieu, Mazarin et Louis XIV, qui domina son
époque pendant plus de 50 ans.
Le mérite d’Henri IV (1553–1610) fut de rétablir la paix et l’unité du royaume.
Henri de Navarre dont la langue maternelle était l’anglais, devint roi de France en
1589. Avec lui, commença l’absolutisme royal. Imposé par les souverains de France,
le français était dorénavant considéré à égalité avec ce qu’on croyait être comme les
trois «langues du bon Dieu»: l’hébreu, le grec et le latin.
Sous le règne de Louis XIII (1610–1643), Richelieu s’employa à restaurer
l’autorité royale au moyen d’une centralisation renforcée, d’une réorganisation de
l’armée et de la marine, de la création d’une police omniprésente. Le puissant cardinal
Richelieu créa l’Académie française en 1635, qui fut chargée de faire un dictionnaire,
une grammaire, une rhétorique et une poétique, et de prendre soin de la langue. Dans
l’intention de son fondateur, l’Académie correspondait une sélection de «gens
d’esprit», dont l’autorité pourrait exercer une heureuse influence sur la langue française
et sur la littérature. A l’extérieur, le ministre de Louis XIII encouragea l’établissement
de la prépondérance française en Europe et celui d’un empire colonial.
En 1661 commença le règne personnel de Louis XIV, dont la figure domina
tout le siècle, tant en France que sur la scène européenne. Tout le pouvoir fut
concentré entre les mains de Louis XIV. La soif du pouvoir poussa Louis XIV à
rechercher et à obtenir en partie l’hégémonie en Europe, ce qui fait que son long
règne fut une suite ininterrompue de guerres. La France acquit ainsi de nouvelles
provinces: Bretagne, Lorraine, Alsace, Roussillon, Artois, Flandre, Franche-Comté.
Par ses acquisitions territoriales, par le prestige de ses victoires, par l’influence
qu’elle exerçait en Europe, la France devint la plus grande puissance du continent.
A cette époque, le français n’était encore qu’une langue de classe sociale.
C’était une langue officielle, aristocratique et bourgeoise, littéraire et académique,
parlée peut-être par moins d’un million de Français sur une population totale de 20
millions. Les nobles comptaient environ 4000 personnes à la cour, le reste était
constitué de bourgeois. En ce siècle d’organisation autoritaire et centralisée, ce sont
les grammairiens qui façonnèrent la langue à leur goût; le règne de Louis XIV aurait
produit plus d’une centaine de ces censeurs professionnels. Les grammairiens
préconisaient l’usage d’un vocabulaire choisi et élégant; préoccupés d’épurer la
langue par crainte d’une corruption éventuelle, ils proscrivaient les italianismes, les
archaïsmes, les provincialismes, les termes techniques et savants, les mots «bas».
L’Académie française, fondée en 1635 par Richelieu, continuait de veiller à la pureté
de la langue et publia la première édition de son dictionnaire en 1694. Tout comme
les sujets de Louis XIV, les mots furent regroupés par classes. Le Dictionnaire de
Le français au Grand Siècle (1594–1715) Le français moderne est né à l’époque du Grand Siècle, qui connut une longue période de stabilité sociale et de prospérité économique et permit à la France d’atteindre un prestige jusqu’alors inégale dans les domaines politique, littéraire et artistique. La France était, au XVIIe siècle, la plus grande puissance démographique et militaire de l’Europe; de plus, le pays était gouverné avec autorité par des personnalités fortes: Henri IV, puis Richelieu, Mazarin et Louis XIV, qui domina son époque pendant plus de 50 ans. Le mérite d’Henri IV (1553–1610) fut de rétablir la paix et l’unité du royaume. Henri de Navarre dont la langue maternelle était l’anglais, devint roi de France en 1589. Avec lui, commença l’absolutisme royal. Imposé par les souverains de France, le français était dorénavant considéré à égalité avec ce qu’on croyait être comme les trois «langues du bon Dieu»: l’hébreu, le grec et le latin. Sous le règne de Louis XIII (1610–1643), Richelieu s’employa à restaurer l’autorité royale au moyen d’une centralisation renforcée, d’une réorganisation de l’armée et de la marine, de la création d’une police omniprésente. Le puissant cardinal Richelieu créa l’Académie française en 1635, qui fut chargée de faire un dictionnaire, une grammaire, une rhétorique et une poétique, et de prendre soin de la langue. Dans l’intention de son fondateur, l’Académie correspondait une sélection de «gens d’esprit», dont l’autorité pourrait exercer une heureuse influence sur la langue française et sur la littérature. A l’extérieur, le ministre de Louis XIII encouragea l’établissement de la prépondérance française en Europe et celui d’un empire colonial. En 1661 commença le règne personnel de Louis XIV, dont la figure domina tout le siècle, tant en France que sur la scène européenne. Tout le pouvoir fut concentré entre les mains de Louis XIV. La soif du pouvoir poussa Louis XIV à rechercher et à obtenir en partie l’hégémonie en Europe, ce qui fait que son long règne fut une suite ininterrompue de guerres. La France acquit ainsi de nouvelles provinces: Bretagne, Lorraine, Alsace, Roussillon, Artois, Flandre, Franche-Comté. Par ses acquisitions territoriales, par le prestige de ses victoires, par l’influence qu’elle exerçait en Europe, la France devint la plus grande puissance du continent. A cette époque, le français n’était encore qu’une langue de classe sociale. C’était une langue officielle, aristocratique et bourgeoise, littéraire et académique, parlée peut-être par moins d’un million de Français sur une population totale de 20 millions. Les nobles comptaient environ 4000 personnes à la cour, le reste était constitué de bourgeois. En ce siècle d’organisation autoritaire et centralisée, ce sont les grammairiens qui façonnèrent la langue à leur goût; le règne de Louis XIV aurait produit plus d’une centaine de ces censeurs professionnels. Les grammairiens préconisaient l’usage d’un vocabulaire choisi et élégant; préoccupés d’épurer la langue par crainte d’une corruption éventuelle, ils proscrivaient les italianismes, les archaïsmes, les provincialismes, les termes techniques et savants, les mots «bas». L’Académie française, fondée en 1635 par Richelieu, continuait de veiller à la pureté de la langue et publia la première édition de son dictionnaire en 1694. Tout comme les sujets de Louis XIV, les mots furent regroupés par classes. Le Dictionnaire de 48
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