История языка и введение в спецфилологию (французский язык). Гарибова Е.З. - 10 стр.

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Dictionnaire de l'Académie française symbolise bien l'alliance du pouvoir
politique (Louis XIV) et du pouvoir culturel. Tout comme les sujets de Louis XIV,
les mots furent regroupés par classes; le vocabulaire ne comprenait que les termes
permis а l'«honnête homme» et s'appuyait sur la tradition du «bon usage» du grand
grammairien Vaugelas. Durant l'Ancien Régime, on compte quelque six lois ou
décrets concernant les actes administratifs et les procédures judiciaires, ce qui est
peu, et ne touchait а peu près pas les gens du peuple, qui continuaient de parler leur
«patois» local.
Le Dictionnaire de l'Académie a ainsi défini le bon usage de la langue française,
mais en excluant des domaines spécialisés comme les arts et les sciences:
C'est dans cet estat [de perfection] où la Langue Françoise se trouve
aujourd'huy qu'a esté composé ce Dictionnaire; & pour la representer
dans ce mesme estat, l'Académie a jugé qu'elle ne devoit pas y mettre
les vieux mots qui sont entierement hors d'usage, ni les termes des Arts
& des Sciences qui entrent rarement dans le Discours; Elle s'est
retranchée а la Langue commune, telle qu'elle est dans le commerce
ordinaire des honnestes gens, & telle que les Orateurs & les Poлtes
l'employent; Ce qui comprend tout ce qui peut servir а la Noblesse & а
l'Elegance du discours."
11. Le dramaturge Jean Racine (1639-1699) a fait un récit détaillé de ses
«déboires linguistiques», lors d'un voyage effectué en 1661 de Paris а la Provence
(Uzès). Il se plaignit constamment de ne pas être compris: on lui apportait un
«réchaud de lit» ou une «botte d'allumette», alors qu'il demandait un «pot de nuit»
ou des «petits clous а broquettes». Il ne rencontra même pas un seul curé ni un seul
maître d'école qui sache répondre par autre chose que des «révérences» а son
«françois» (prononcer [franswè]) inintelligible pour eux.
12. Les francisants Les francisants correspondaient aux individus qui avaient une
connaissance active de l'une ou l'autre des variantes du français populaire, plus ou
moins marqué de provincialismes, d'expressions argotiques et d'archaïsmes; ces
parlers avaient leur centre а Paris et dans la région environnante. Si nous pouvions
entendre une conversation des gens du peuple de cette époque, nous constaterions
des parlers français teintés de forts provincialismes et d'usages très locaux. Par
exemple, on entendrait Piarre au lieu de Pierre, plaisi au lieu de plaisir, la tab au
lieu de la table, al pour elle, a m'verrâ pus pour elle ne m'verra plus, quéqu'un
pour quelqu'un, quéque chose pour quelque chose, etc. Bref, ce sont des parlers
qui se rapprocheraient de celui des Canadiens français. La plupart des Parisiens
prononçaient les mots tels que loi, moi et roi comme aujourd'hui ([lwa], [mwa] et
[rwa]), mais les aristocrates disaient encore [lwé], [mwé] et [rwé]. Un grammairien
de l'époque, Jean Hindret, écrivait en 1687, au sujet de cette prononciation en [wa]
dans L’Art de bien prononcer et de bien parler la langue françoise (Paris): «Cette
prononciation est fort irrégulière et elle n'est pas bonne а imiter; car elle sent son