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Italie, dans les pays scandinaves (Danemark et Norvège), en Hongrie, en Pologne,
en Russie tsariste et jusque dans les Amériques. En fait, il n'était pas une cour
allemande ou italienne, où l'on ne trouvait pas des Français ministres, ingénieurs,
fonctionnaires, chambellans, maîtres de ballet, académiciens, peintres ou
architectes. Frédéric II (Prusse), le prince de Ligne (Autriche), Giovanni Giacomo
Casanova (Italie), Jacob Grimm (Allemagne), l'abbé Ferdinando Galiani (Italie),
Robert Walpole (Grande-Bretagne), Catherine II de Russie, Marie-Thérèse
d'Autriche), Joseph II (Autriche) écrivaient un français excellent. Paris était alors
la «capitale universelle». Des historiens racontent même que des écrivains
allemands s'indignaient que certains de leurs compatriotes réservaient le français
pour la «conversation» et ne parlaient l'allemand «qu'а leurs chevaux».
Souvenons-nous de ces propos de l’empereur Charles Quint (1500-1556) qui
disait: «Je parle anglais aux commerçants, italien aux femmes, français aux
hommes, espagnol а Dieu et allemand а mon cheval.» C’est peut-être une blague,
mais elle en dit long... sur l'idéologie de l'époque.
Et puis encore cette phrase de l’écrivain espagnol José Cadalso (1741-1782) dans
Lettres marocaines : «Les Espagnols écrivent la moitié de ce qu'ils imaginent; les
Français plus qu'ils ne pensent а cause de la qualité de leur style; les Allemands
disent tout, mais de telle façon que la moitié des gens ne les comprennent pas; les
Anglais écrivent pour eux seuls.» L’auteur ne parle malheureusement pas des
Italiens, des Portugais, des Danois, etc.
Enfin, citons cette déclaration contemporaine d'un recteur de l'Université
européenne de Minsk (en Biélorussie) qui, lors d'un entretien en 1995, présentait
ainsi la situation des langues et notamment du biélorusse: «L'anglais est la langue
du commerce, l'allemand la langue de la philosophie, le français la langue du droit,
le russe la langue de la littérature ou des sciences. Le biélorusse? Il est peut-être
irremplaçable pour décrire l'âme des paysans biélorusses» (cité par J
EANTHEAU,
2001). Vraiment, dans le domaine des idées, l'humanité progresse parfois а petits
pas! Que dira-t-on dans un siècle de l'anglais, de l'espagnol, de l'arabe, du chinois
ou de l'hindi? On aura sans doute droit а d'autres préjugés typiques de cette
époque-lа!
16. L'école fut le grand obstacle à la diffusion du français. L'État et l'Église
estimaient que l'instruction était non seulement inutile pour le peuple, mais même
dangereuse. Voici à ce sujet l'opinion d'un intendant de Provence (1782), opinion
très révélatrice de l'attitude générale qu'on partageait alors face aux écoles:
Non seulement le bas peuple n'en a pas besoin, mais j'ai toujours
trouvé qu'il n’y en eût point dans les villages. Un paysan qui sait lire
et écrire quitte l'agriculture sans apprendre un métier ou pour
devenir un praticien, ce qui est un très grand mal!
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