История языка и введение в спецфилологию (французский язык). Гарибова Е.З. - 15 стр.

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son fameux Rapport sur la nécessité et les moyens d'anéantir les patois et
d'universaliser l'usage de la langue française. Il dénonça la situation linguistique
de la France républicaine qui, «avec trente patois différents», en était encore «а la
tour de Babel», alors que «pour la liberté» elle forme «l'avant-garde des nations».
L'abbé Grégoire dénonça la situation linguistique de la France républicaine qui,
«avec trente patois différents», en était encore «а la tour de Babel», alors que,
«pour la liberté», elle forme «l'avant-garde des nations». Il déclara а la
Convention: «Nous n'avons plus de provinces et nous avons trente patois qui en
rappellent les noms.» Avec une sorte d'effarement, l'abbé Grégoire révéla dans son
rapport de juin 1794 qu'on ne parlait «exclusivement» le français que dans
«environ 15 départements» (sur 83). Il lui paraissait paradoxal, et pour le moins
insupportable, de constater que moins de trois millions de Français sur 25 parlaient
la langue nationale, alors que celle-ci était utilisée et unifiée «même dans le
Canada et sur les bords du Mississipi». Devant le Comité de l'Instruction publique,
l’abbé Grégoire déclara, le 20 septembre 1793:
Ainsi disparaîtront insensiblement les jargons locaux, les patois de six
millions de Français qui ne parlent pas la langue nationale car, je ne
puis trop le répéter, il est plus important qu'on ne pense en politique
d'extirper cette diversité d'idiomes grossiers qui prolongent l'enfance
de la raison et la vieillesse des préjugés.
Un discours se développa dans lequel le terme langue reste l'apanage exclusif du
français appelé «notre langue». Tout ce qui n'est pas français s'appelle patois ou
idiomes féodaux: ce sont pour Grégoire le breton, le normand, le picard, le
provençal, le gascon, le basque, etc. Il parle même de «l'italien de Corse» (corse) et
de «l’allemand des Haut et Bas-Rhin» (alsacien) qu'il qualifie d’«idiomes très-
dégénérés». Enfin, il signale que «les nègres de nos colonies» pratiquent «une
espèce d’idiome pauvre» qu'il associe а la «la langue franque».
Dès lors, il devenait nécessaire d'imposer le français par des décrets rigoureux а
travers toute la France. Charles-Maurice de Talleyrand (1754-1838), l'un des
grands hommes politiques de l'époque, proposa qu'il y ait une école primaire dans
chacune des municipalités:
La langue de la Constitution et des lois y sera enseignée а tous; et cette
foule de dialectes corrompus, dernier reste de la féodalité, sera
contrainte de disparaître; la force des choses le commande.
Puis, le décret du 2 Thermidor (20 juillet 1794) sanctionna la terreur
linguistique. А partir de ce moment, les patois locaux furent pourchassés. Cette loi
linguistique donna, au surplus, une bonne idée des intentions des dirigeants
révolutionnaires:
Article 1
А compter du jour de la publication de la présente loi, nul acte public