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17. Gallomanie. Au XVIII
e
siècle, un aristocrate qui se respectait se devait de
parler le français et c'était presque une honte que de l'ignorer. Les Anglais ont
inventé le mot gallomanie – du latin Gallus («Gaulois») et manie, ce qui signifie
«tendance а admirer aveuglément tout ce qui est français» – pour identifier cette
mode qui avait saisi l'Europe aristocratique. Voltaire explique ainsi l'universalité
du français en son temps:
La langue française est de toutes les langues celle qui exprime avec le
plus de facilité, de netteté, de délicatesse tous les objets de la
conversation des honnêtes gens.
Cette question de l'universalité de la langue française fit même l'objet d'un
concours organisé par l'Académie de Berlin, auquel Antoine de Rivarol prit part;
son Discours sur l'universalité de la langue française (1784) fut couronné. Il y
déclara notamment que «ce qui n'est pas clair n'est pas français; ce qui n'est pas
clair est encore anglais, italien, grec ou latin». Il précisa aussi ce qu'il croyait être
les causes de l'universalité du français:
Cette universalité de la langue française [...] offre pourtant un grand
problème: elle tient а des causes si délicates et si puissantes а la fois
que, pour les démêler, il s'agit de montrer jusqu'а quel point la
position de la France, sa constitution politique, l'influence de son
climat, le génie de ses écrivains, le caractère de ses habitants et
l'opinion qu'elle a su donner d'elle au reste du monde, jusqu'а quel
point tant de causes diverses ont pu se combiner et s'unir pour faire а
cette langue une fortune si prodigieuse.
18. La révolution. Les révolutionnaires bourgeois virent dans les patois un
obstacle à la propagation de leurs idées. Bertrand Barère, membre du Comité de
salut public, déclencha l'offensive en faveur de l'existence d'une langue nationale:
La monarchie avait des raisons de ressembler а la tour de Babel; dans
la démocratie, laisser les citoyens ignorants de la langue nationale,
incapables de contrôler le pouvoir, c'est trahir la patrie... Chez un
peuple libre, la langue doit être une et la même pour tous.
Dans on rapport «sur les idiomes» qu'il présenta devant la Convention du 27
janvier 1794, Barère expliqua:
Combien de dépenses n'avons-nous pas faites pour la traduction des
lois des deux premières assemblées nationales dans les divers idiomes
de France! Comme si c'était а nous а maintenir ces jargons barbares
et ces idiomes grossiers qui ne peuvent plus servir que les fanatiques
et les contre-révolutionnaires!
Il n'était pas le seul dans ce cas. Les membres de la classe dirigeante de la
Révolution étaient nombreux dans ce cas. L'un des plus célèbres d'entre eux fut
certainement l'abbé Henri-Baptiste Grégoire (1750-1831). En 1794, celui-ci publia
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