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États de continuer à recourir à cette source d'énergie bon marché, mais
dangereuse...
Le 26 avril 1986. 1 heure 23 minutes 58 secondes. Le réacteur n 4 de la
centrale nucléaire de la ville de Tchernobyl, située à 80 km au nord de Kiev,
l'actuelle capitale de l'Ukraine, explose et déverse dans l'atmosphère de
nombreux aérosols et des gaz radioactifs. Le combustible brûlera pendant dix
jours, libérant vingt fois plus de gaz que ceux déversés par la bombe américaine
à Hiroshima en 1945, à la fin de la Seconde Guerre mondiale. D'après divers
experts, une surface d'un diamètre de près de 150 000 km a été fortement
contaminée par les particules les plus lourdes de gaz radioactifs, tels le strontium
et le césium, qui provoquent des cancers graves. Au total, plus de 600 000
personnes ont été très largement exposées à la radioactivité, dont environ 200
000 militaires et civils, appelés les «liquidateurs», envoyés en urgence pour
lutter contre les feux. L'organisation Greenpeace estime à plus de 93 000 le
nombre de morts imputable à cette catastrophe... Comme autres conséquences
graves, à proximité de la centrale, des centaines d'hectares de forêts et de pins
ont été détruits par de fortes doses d'irradiation et pratiquement tous les cours
d'eau sont durablement pollués.
Une faute humaine
Vingt ans après la catastrophe, les historiens ont pu retracer le film des
évènements de cette soirée du 26 avril et établir la filière des responsabilités. Le
réacteur n° 4 n'était pas, comme beaucoup le croient, un vieux matériel usagé. Il
était neuf et d'une construction solide. Récemment mis en service, il exigeait
encore un certain nombre de tests de contrôle, et c'est l'un de ces tests qui lui a
été fatal. Le soir du 26 avril, l'ingénieur en chef adjoint de la centrale, Anatoli
Diatlov, ordonne de faire fortement baisser la pression dans le réacteur, au
mépris des consignes de sécurité. Ses assistants s'y opposent et vont même
jusqu'à demander un ordre écrit. Mais Diat1ov, de caractère autoritaire et qui
dispose d'une grande renommée scientifique, exige qu'on lui obéisse. Au lieu de
s'arrêter au niveau indiqué, la pression descend à zéro (peut-être une erreur de
conception du matériel…). Mais Diatlov, sûr de son fait, demande de faire
redémarrer le réacteur pour effectuer l'essai, là où le bon sens exigeait d'attendre.
Et il s'est ensuivi l'explosion que l'on sait, avec ses nombreux morts et la
pollution installée pour plus de 250 000 ans dans toute la région.
Le lobby du nucléaire
Si les experts suédois, premiers à constater une forte l’élévation de la
radioactivité dans l’air européen, donnent rapidement l’alerte, les principaux
pays occidentaux traînent à relayer le message auprès de leurs opinions
publiques. Car ces pays qui sont pour la plupart de grands consommateurs du
nucléaire, tant dans le domaine militaire que civil, craignent que le débat sur les
dangers de cette source d'énergie ne prenne de l'ampleur. Ces pays réussissent
dans un premier temps à occulter le débat sanitaire. Alors que de nombreuses
populations des régions contaminées sont ouvertement en danger, ni l'Union
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États de continuer à recourir à cette source d'énergie bon marché, mais dangereuse... Le 26 avril 1986. 1 heure 23 minutes 58 secondes. Le réacteur n 4 de la centrale nucléaire de la ville de Tchernobyl, située à 80 km au nord de Kiev, l'actuelle capitale de l'Ukraine, explose et déverse dans l'atmosphère de nombreux aérosols et des gaz radioactifs. Le combustible brûlera pendant dix jours, libérant vingt fois plus de gaz que ceux déversés par la bombe américaine à Hiroshima en 1945, à la fin de la Seconde Guerre mondiale. D'après divers experts, une surface d'un diamètre de près de 150 000 km a été fortement contaminée par les particules les plus lourdes de gaz radioactifs, tels le strontium et le césium, qui provoquent des cancers graves. Au total, plus de 600 000 personnes ont été très largement exposées à la radioactivité, dont environ 200 000 militaires et civils, appelés les «liquidateurs», envoyés en urgence pour lutter contre les feux. L'organisation Greenpeace estime à plus de 93 000 le nombre de morts imputable à cette catastrophe... Comme autres conséquences graves, à proximité de la centrale, des centaines d'hectares de forêts et de pins ont été détruits par de fortes doses d'irradiation et pratiquement tous les cours d'eau sont durablement pollués. Une faute humaine Vingt ans après la catastrophe, les historiens ont pu retracer le film des évènements de cette soirée du 26 avril et établir la filière des responsabilités. Le réacteur n° 4 n'était pas, comme beaucoup le croient, un vieux matériel usagé. Il était neuf et d'une construction solide. Récemment mis en service, il exigeait encore un certain nombre de tests de contrôle, et c'est l'un de ces tests qui lui a été fatal. Le soir du 26 avril, l'ingénieur en chef adjoint de la centrale, Anatoli Diatlov, ordonne de faire fortement baisser la pression dans le réacteur, au mépris des consignes de sécurité. Ses assistants s'y opposent et vont même jusqu'à demander un ordre écrit. Mais Diat1ov, de caractère autoritaire et qui dispose d'une grande renommée scientifique, exige qu'on lui obéisse. Au lieu de s'arrêter au niveau indiqué, la pression descend à zéro (peut-être une erreur de conception du matériel…). Mais Diatlov, sûr de son fait, demande de faire redémarrer le réacteur pour effectuer l'essai, là où le bon sens exigeait d'attendre. Et il s'est ensuivi l'explosion que l'on sait, avec ses nombreux morts et la pollution installée pour plus de 250 000 ans dans toute la région. Le lobby du nucléaire Si les experts suédois, premiers à constater une forte l’élévation de la radioactivité dans l’air européen, donnent rapidement l’alerte, les principaux pays occidentaux traînent à relayer le message auprès de leurs opinions publiques. Car ces pays qui sont pour la plupart de grands consommateurs du nucléaire, tant dans le domaine militaire que civil, craignent que le débat sur les dangers de cette source d'énergie ne prenne de l'ampleur. Ces pays réussissent dans un premier temps à occulter le débat sanitaire. Alors que de nombreuses populations des régions contaminées sont ouvertement en danger, ni l'Union 25
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