Практикум по культуре речевого общения (французский язык). Часть 2. Гиляровская Т.В - 17 стр.

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place à un grand jardin au design novateur encadré par les volumes de verre et
de béton de l'hôpital européen Georges-Pompidou (le navire amiral de la
médecine parisienne ouvert en 2000) et du nouveau siège de France Télévision.
Renault l'a imité en 1992, abandonnant son usine historique construite à cheval
sur la Seine, à l'entrée sud-ouest de Paris. Ce mouvement de désindustrialisation
s'est propagé également au monde de l'artisanat. Le faubourg Saint-Antoine,
bastion des sans-culottes de la Révolution, et quartier historique des ébénistes
n'accueille plus qu'une soixantaine d'artisans, soit dix fois moins qu'en 1960.
Pareil pour les bottiers de Belleville ou les ferronniers de Ménilmontant, tous
quasi disparus à l'exception de quelques rares maisons spécialisées dans le très
haut de gamme (artisanat d'art, travail sur mesure). En lieu et place des usines,
hangars et ateliers, sont apparues des pépinières d'entreprises, spécialisées dans
les activités tertiaires à forte concentration en matière grise (communication,
médias, finance ...) ou bien des bars, restaurants et commerces de détail
(vêtement, cosmétiques ... ) . Paris devenant la grande place de divertissement et
d'achalandage pour les habitants de sa vaste région (11 millions d'habitants) et
les 25 millions de touristes qui la fréquentent chaque année.
En 2005, les activités parisiennes relèvent ainsi à 91 % du secteur
tertiaire. Cette mutation économique a naturellement des répercussions sur la
sociologie de Paris. Les prix explosent, et les anciens arrondissements
populaires, voués jadis au seul logement social, attirent désormais les marchands
de biens et les promoteurs. D'autant que les nouveaux acquéreurs, disposant d'un
minimum de capital mais affichant des goûts bohèmes (d'où le qualificatif
«bourgeois bohème» ou «bobo» dont les sociologues les affublent) ne voient
aucune objection, bien au contraire, à s'installer dans des quartiers marqués par
la mémoire ouvrière.
La mairie a beau mettre les bouchées doubles pour construire du logement
social (les promoteurs doivent désormais réserver un quart de leurs appartements
neufs aux bailleurs sociaux), ses capacités d'intervention ne sont pas illimitées.
Conclusion : Paris s'embourgeoise massivement. Sa structure sociologique est
de plus en plus éloignée de celle du pays.
Cette singularité de la sociologie pari-
sienne se retrouve au niveau politique.
A
chaque suffrage, Paris vote
à
l'encontre
des grandes tendances nationales. Élection du maire socialiste Bertrand Deltoïde
en 2001, alors que la droite mettait la main sur une multitude de villes de
province ;
oui
massif à la constitution européenne en mai 2005, alors que le pays
votait non à 55 %. Ville de gauche, mais sûrement pas révolutionnaire, Paris est
désormais dominée idéologiquement par les classes intellectuelles progressistes,
partisanes de l'écologie politique et de la sociale-démocratie.
Car, Paris n'est finalement qu'un hypercentre. L'hypercentre d'une région -
l'Ile-deFrance – qui, pour le coup, ne manque ni de cosmopolitisme (40 % des
étrangers recensés en France y habitent, soit 1 300 000 personnes), ni de mixité.
Il suffit de se promener dans les couloirs du métro, aux heures de sorties des
bureaux, pour s'en persuader. Reste qu'entre le Paris laborieux du jour investi
place à un grand jardin au design novateur encadré par les volumes de verre et
de béton de l'hôpital européen Georges-Pompidou (le navire amiral de la
médecine parisienne ouvert en 2000) et du nouveau siège de France Télévision.
Renault l'a imité en 1992, abandonnant son usine historique construite à cheval
sur la Seine, à l'entrée sud-ouest de Paris. Ce mouvement de désindustrialisation
s'est propagé également au monde de l'artisanat. Le faubourg Saint-Antoine,
bastion des sans-culottes de la Révolution, et quartier historique des ébénistes
n'accueille plus qu'une soixantaine d'artisans, soit dix fois moins qu'en 1960.
Pareil pour les bottiers de Belleville ou les ferronniers de Ménilmontant, tous
quasi disparus à l'exception de quelques rares maisons spécialisées dans le très
haut de gamme (artisanat d'art, travail sur mesure). En lieu et place des usines,
hangars et ateliers, sont apparues des pépinières d'entreprises, spécialisées dans
les activités tertiaires à forte concentration en matière grise (communication,
médias, finance ...) ou bien des bars, restaurants et commerces de détail
(vêtement, cosmétiques ... ) . Paris devenant la grande place de divertissement et
d'achalandage pour les habitants de sa vaste région (11 millions d'habitants) et
les 25 millions de touristes qui la fréquentent chaque année.
        En 2005, les activités parisiennes relèvent ainsi à 91 % du secteur
tertiaire. Cette mutation économique a naturellement des répercussions sur la
sociologie de Paris. Les prix explosent, et les anciens arrondissements
populaires, voués jadis au seul logement social, attirent désormais les marchands
de biens et les promoteurs. D'autant que les nouveaux acquéreurs, disposant d'un
minimum de capital mais affichant des goûts bohèmes (d'où le qualificatif
«bourgeois bohème» ou «bobo» dont les sociologues les affublent) ne voient
aucune objection, bien au contraire, à s'installer dans des quartiers marqués par
la mémoire ouvrière.
        La mairie a beau mettre les bouchées doubles pour construire du logement
social (les promoteurs doivent désormais réserver un quart de leurs appartements
neufs aux bailleurs sociaux), ses capacités d'intervention ne sont pas illimitées.
Conclusion : Paris s'embourgeoise massivement. Sa structure sociologique est
de plus en plus éloignée de celle du pays. Cette singularité de la sociologie pari-
sienne se retrouve au niveau politique. A chaque suffrage, Paris vote à l'encontre
des grandes tendances nationales. Élection du maire socialiste Bertrand Deltoïde
en 2001, alors que la droite mettait la main sur une multitude de villes de
province ; oui massif à la constitution européenne en mai 2005, alors que le pays
votait non à 55 %. Ville de gauche, mais sûrement pas révolutionnaire, Paris est
désormais dominée idéologiquement par les classes intellectuelles progressistes,
partisanes de l'écologie politique et de la sociale-démocratie.
        Car, Paris n'est finalement qu'un hypercentre. L'hypercentre d'une région -
l'Ile-deFrance – qui, pour le coup, ne manque ni de cosmopolitisme (40 % des
étrangers recensés en France y habitent, soit 1 300 000 personnes), ni de mixité.
Il suffit de se promener dans les couloirs du métro, aux heures de sorties des
bureaux, pour s'en persuader. Reste qu'entre le Paris laborieux du jour investi
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