Практикум по культуре речевого общения (французский язык). Часть 2. Гиляровская Т.В - 27 стр.

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banlieue, humoristes, passionnés de Scrabble ou de l'émission Le Mot le plus
long, tous ont en commun la passion des mots.
Une académie, l'Académie française, veille sur les mots et sur leur bon
usage. Elle a été fondée par le cardinal de Richelieu en 1634 et se compose de
quarante membres : on les appelle « les Immortels ». L'écrivain Marguerite
Yourcenar a été la première femme élue à l'Académie (1980) ; l'historienne
Hélène Carrère d'Encausse est, en 2000, la première femme élue secrétaire
perpétuelle.
À côté de l'Académie française, il y a une vraie académie de la rue.
Aujourd'hui, ce sont les adolescents et les cités qui donnent le ton : ils trouvent
leur vocabulaire dans la rue, dans les publicités, dans les sitcoms ; la «tchatche »
des banlieues puise, elle, ces mots dans l'arabe (ouallab pour « je te jure »), le
créole ou le tzigane (gadjo pour «homme»). Ainsi la «teuf» (fête), le «taf»
(travail), les «beurs» (arabes), «kiffer» (capter), «bouffon» (un nul), «caillera»
(racaille) sont passés dans le langage courant.
Les chanteurs de rap notamment ont beaucoup utilisé ou récupéré ce
vocabulaire.
Mais chaque époque fabrique aussi ses tics de langage : les années 1980
nous ont laissé : «on se téléphone, on se fait une bouffe», «ça craint», «c'est
galère», «à tchao, bonsoir», «o'kay» ou « ça l'fait»...
Aux années 1990, on doit : «j'te dis pas»... et les mots venus de l'Internet:
on dit ainsi «je suis formaté» pour «je suis fait pour ça» et «j'imprime pas» pour
«je ne comprends pas».
La culture vivante est le lieu principal d'expression de cette langue qui
bouge : la chanson, la bande dessinée, les humoristes, les émissions satiriques
sont tout à la fois des capteurs et des producteurs de mots.
Cette passion des mots, on la retrouve dans les nombreuses chroniques
consacrées par les journaux ou les radios à la langue, dans le courrier des
lecteurs qui se plaignent des fautes de français, dans l'événement que constitue
chaque année l'introduction de nouveaux mots dans les dictionnaires (Petit
Larousse, Petit Robert) et, bien sûr, dans le succès qu'ont connu les émissions
littéraires télévisées de Bernard Pivot comme Bouillon de culture ou bien encore
sa fameuse dictée.
D’après, Civilisation progressive du français
Lecture et compréhension du texte
2. Lisez le texte qui précède et répondez aux questions:
a) Quelle institution officielle défend le bon usage de la langue française ?
b) Pourquoi cette institution ne peut-elle pas tenir compte de l'évolution
rapide et des nouvelles inventions du français parlé ?
banlieue, humoristes, passionnés de Scrabble ou de l'émission Le Mot le plus
long, tous ont en commun la passion des mots.
        Une académie, l'Académie française, veille sur les mots et sur leur bon
usage. Elle a été fondée par le cardinal de Richelieu en 1634 et se compose de
quarante membres : on les appelle « les Immortels ». L'écrivain Marguerite
Yourcenar a été la première femme élue à l'Académie (1980) ; l'historienne
Hélène Carrère d'Encausse est, en 2000, la première femme élue secrétaire
perpétuelle.
        À côté de l'Académie française, il y a une vraie académie de la rue.
Aujourd'hui, ce sont les adolescents et les cités qui donnent le ton : ils trouvent
leur vocabulaire dans la rue, dans les publicités, dans les sitcoms ; la «tchatche »
des banlieues puise, elle, ces mots dans l'arabe (ouallab pour « je te jure »), le
créole ou le tzigane (gadjo pour «homme»). Ainsi la «teuf» (fête), le «taf»
(travail), les «beurs» (arabes), «kiffer» (capter), «bouffon» (un nul), «caillera»
(racaille) sont passés dans le langage courant.
        Les chanteurs de rap notamment ont beaucoup utilisé ou récupéré ce
vocabulaire.
        Mais chaque époque fabrique aussi ses tics de langage : les années 1980
nous ont laissé : «on se téléphone, on se fait une bouffe», «ça craint», «c'est
galère», «à tchao, bonsoir», «o'kay» ou « ça l'fait»...
        Aux années 1990, on doit : «j'te dis pas»... et les mots venus de l'Internet:
on dit ainsi «je suis formaté» pour «je suis fait pour ça» et «j'imprime pas» pour
«je ne comprends pas».
        La culture vivante est le lieu principal d'expression de cette langue qui
bouge : la chanson, la bande dessinée, les humoristes, les émissions satiriques
sont tout à la fois des capteurs et des producteurs de mots.
        Cette passion des mots, on la retrouve dans les nombreuses chroniques
consacrées par les journaux ou les radios à la langue, dans le courrier des
lecteurs qui se plaignent des fautes de français, dans l'événement que constitue
chaque année l'introduction de nouveaux mots dans les dictionnaires (Petit
Larousse, Petit Robert) et, bien sûr, dans le succès qu'ont connu les émissions
littéraires télévisées de Bernard Pivot comme Bouillon de culture ou bien encore
sa fameuse dictée.
                                      D’après, Civilisation progressive du français


                       Lecture et compréhension du texte

      2. Lisez le texte qui précède et répondez aux questions:
      a) Quelle institution officielle défend le bon usage de la langue française ?
      b) Pourquoi cette institution ne peut-elle pas tenir compte de l'évolution
rapide et des nouvelles inventions du français parlé ?
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