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téléphone à la ceinture et l'ordinateur en écharpe, sirotant
un cocktail dans un salon privé de Roissy, ne fait plus rêver
personne. Aux Etats-Unis, la durée, moyenne du travail des
salariés est passée de 43 à 47 heures par semaine en vingt
ans. Et plus d'un tiers d'entre eux dépassent les 50 heures.
La France échappera-t-elle à la furie de ces workaholics ?
Il n'est ainsi plus possible d'assimiler le temps de
présence sur le lieu de travail au temps de travail. Qu'il soit à son bureau, chez
lui, au restaurant avec un client, dans un train, un avion ou dans sa voiture, le
cadre moderne reste toujours «en veille». Mesurer le travail revient désormais à
mesurer l'intelligence, qui, elle, ignore les frontières physiques et temporelles de
l'entreprise. On travaille dans le TGV quand on lit un dossier. On travaille dès le
dimanche soir quand on regarde Capital. Le travail ne nous quitte plus.
On demande au travailleur d’être plus autonome, ce qui constitue un
progrès par rapport à l’époque du travail à la chaîne. L'autonomie, l'initiative
individuelle qui sont exigées par le nouveau monde productif deviennent les
causes d'un stress psychique qui prend la place de la fatigue physique.
Applaudies par les actionnaires, encouragées par
l'essor de technologies toujours plus innovantes, les
règles du management moderne – flexibilité,
pruductivité maximale, juste-à-temps, qualité totale,
responsabilisation des salariés - font aujourd’hui la
Une de tous nos journaux. Mais cette gestion a un
prix : heures sup, stress, harcèlement moral,
dépression, isolement.
Vivre sous pression
L'ampleur de la pression exercée sur les salariés ne se limite pas aux
seules contraintes de délais et de main-d'œuvre. Pressé, le consommateur est
devenu aussi plus exigeant sur la qualité de ce qu'il achète. Et il le fait savoir.
Tant mieux, direz-vous... Sauf que travailler « vite et bien » n'est pas toujours
possible. Et souvent contradictoire.
Travailler plus et plus vite, répondre au mieux aux exigences de qualité du
marché, accepter chaque jour de nouveaux outils de travail plus perfectionnés et
plus faciles à contrôler, tout oblige aujourd'hui à vivre sous pression. Quels que
soient les métiers et les niveaux hiérarchiques. C'est la loi de la jungle, personne
ne fait de sentiment. La peur du chômage est très forte.
Pour la plupart des gens, la bonne marche de
l'entreprise est toujours le meilleur prétexte pour harceler
son voisin ou son subordonné. Entre collègues, le
harcèlement est stimulé par la jalousie et accentué par
l'exigence de productivité ou de concurrence en interne.
Entre les hiérarchies, il s'explique surtout par la brutalité
actuelle des restructurations.
Certes, les revenus des salariés sont sept fois plus
élevés qu'au début du siècle, mais cet enrichissement, qui
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