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d'une Caisse d'amortissement, rend confiance au commerce en
créant la Banque de France et confirme, comme unité monétaire, le
franc, ce franc de germinal qui devait rester stable tout au long du 19
e
siècle. Ainsi, preuve du succès de ces mesures, on peut annoncer en 1802
que le budget de l'État est en équilibre.
Encadrer la société... et, pour cela, calmer les esprits, fixer les
règles du jeu social et, à moyen terme, tenir la jeunesse. Bonaparte,
pour qui la religion n'est pas «le mystère de l'Incarnation mais celui de
l'ordre social», comprend qu'il faut réconcilier l'État et le catholicisme,
qui tient au cœur de la plus grande part de la population. Il négocie
donc, non sans peine, en 1801, avec Pie VII, un concordat qui, aux
yeux du pape, comble le fossé qui s'était creusé entre la papauté et les
Français, et à ceux de Bonaparte, en reconnaissant la religion
catholique comme celle de la majorité des Français, réinsère le clergé
dans les structures de l'État. Les deux partis y voient tant d'avantages
que Pie VII ferme les yeux sur des articles organiques que Bonaparte
ajoute unilatéralement pour calmer les anciens révolutionnaires que
tant de «capucinades» exaspèrent.
Pour sortir du désordre des systèmes juridiques issus de
monarchie et de la République, on tire la synthèse qui répondait à la
mentalité du moment et à la volonté du Premier Consul: le Code civil
des Français, dont les 2 281 articles publiés en 1804 affirment la fin
des privilèges, la pleine reconnaissance du droit de propriété, l'autorité
du chef de famille (la femme voit ainsi régresser son statut par les
droits nouveaux reconnus aux hommes) et la liberté du travail...
celle qui favorise l'employeur aux dépens de l'employé. Et la société
trouve là pour deux siècles son cadre juridique.
Enfin, les écoles centrales, par une discipline trop lâche, une
insuffisante insertion dans la culture classique, menacent de donner
vie à une jeunesse mal soumise. Sans en revenir aux collèges dont
le modèle se trouve chez les jésuites, on opte pour la création de lycées
dont la discipline militaire avec uniforme et tambour, l'enseignement
fortement orienté vers les langues anciennes, la soumission aux
autorités administratives préparent un avenir plus sûr et des serviteurs
plus dociles de l’État.
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Faire la paix … et marcher à l’Empire. A son retour d’Egypte,
Bonaparte trouve la France affrontée à une deuxième coalitions des
Anglais, des Russes et des Autrichiens. Mais plusieurs victoires,
dont celle de Marengo le 14 juin 1800, poussent les Russes à se
retirer, les Autrichiens à signer à Lunéville, le 9 février 1801, un
traité qui confirme celui de Campoformio. Les Anglais sont donc à
nouveau seuls et, préoccupés par une agitation intérieure et le
mécontentement irlandais, mesurant aussi la puissance française, ils
préfèrent négocier. La paix d’Amiens, signée le 25 mars 1802, ramène
ainsi sur le continent la paix, qu'on n'avait pas connue depuis 1792.
Immense est donc le prestige du Premier Consul. Mais, pour ce
maître à la légitimité discutable, chaque victoire est une menace: aura-
t-on encore besoin de lui? Il lui faut donc mieux asseoir son pouvoir. En
jouant de deux arguments, la crainte du retour des Bourbons, la
menace d'une reprise de la guerre, il devient en 1802 consul à vie
comme rempart contre la poussée monarchiste du moment et, le 2
décembre 1804, alors que se fragilise l'instable paix d'Amiens, empereur
des Français. Avec la caution populaire de plébiscites parfois
aménagés, avec la caution religieuse de Pie VII, le «représentant
couronné de la Révolution» renoue avec l'Empire de Charlemagne.
Empire, une fulgurante trajectoire militaire
En huit ans, de 1804 à 1812, Napoléon 1
er
conquiert l'Europe,
les troupes sont au Portugal et à Moscou, à Rome et à
Hambourg. Dans une Europe de 167 millions d'habitants,
l’Empire en comprend 44 et le «Grand Empire» en contrôle 82.
Fulgurante, la trajectoire se termine en désastre, mais, par là même,
achève de construire une légende qui nourrira les rêves – et parfois
l'action – des générations à venir.
Les conditions de l'épopée. Napoléon a deux atouts, son armée
et son génie. Son armée, c'est celle qu'ont forgée la forte démographie
de la France, dix années ou quinze de combats et l'attachement à des
valeurs sûres, l'amour de la République ou la fidélité au chef
victorieux, en trois mots le nombre, l'expérience, l'idéal. En revanche, il
n'y a d'innovation ni dans les équipements ni dans les méthodes de la
d'une Caisse d'amortissement, rend confiance au commerce en Faire la paix … et marcher à l’Empire. A son retour d’Egypte, créant la Banque de France et confirme, comme unité monétaire, le Bonaparte trouve la France affrontée à une deuxième coalitions des franc, ce franc de germinal qui devait rester stable tout au long du 19e Anglais, des Russes et des Autrichiens. Mais plusieurs victoires, siècle. Ainsi, preuve du succès de ces mesures, on peut annoncer en 1802 dont celle de Marengo le 14 juin 1800, poussent les Russes à se que le budget de l'État est en équilibre. retirer, les Autrichiens à signer à Lunéville, le 9 février 1801, un traité qui confirme celui de Campoformio. Les Anglais sont donc à Encadrer la société... et, pour cela, calmer les esprits, fixer les nouveau seuls et, préoccupés par une agitation intérieure et le règles du jeu social et, à moyen terme, tenir la jeunesse. Bonaparte, mécontentement irlandais, mesurant aussi la puissance française, ils pour qui la religion n'est pas «le mystère de l'Incarnation mais celui de préfèrent négocier. La paix d’Amiens, signée le 25 mars 1802, ramène l'ordre social», comprend qu'il faut réconcilier l'État et le catholicisme, ainsi sur le continent la paix, qu'on n'avait pas connue depuis 1792. qui tient au cœur de la plus grande part de la population. Il négocie Immense est donc le prestige du Premier Consul. Mais, pour ce donc, non sans peine, en 1801, avec Pie VII, un concordat qui, aux maître à la légitimité discutable, chaque victoire est une menace: aura- yeux du pape, comble le fossé qui s'était creusé entre la papauté et les t-on encore besoin de lui? Il lui faut donc mieux asseoir son pouvoir. En Français, et à ceux de Bonaparte, en reconnaissant la religion jouant de deux arguments, la crainte du retour des Bourbons, la catholique comme celle de la majorité des Français, réinsère le clergé menace d'une reprise de la guerre, il devient en 1802 consul à vie dans les structures de l'État. Les deux partis y voient tant d'avantages comme rempart contre la poussée monarchiste du moment et, le 2 que Pie VII ferme les yeux sur des articles organiques que Bonaparte décembre 1804, alors que se fragilise l'instable paix d'Amiens, empereur ajoute unilatéralement pour calmer les anciens révolutionnaires que des Français. Avec la caution populaire de plébiscites parfois tant de «capucinades» exaspèrent. aménagés, avec la caution religieuse de Pie VII, le «représentant Pour sortir du désordre des systèmes juridiques issus de couronné de la Révolution» renoue avec l'Empire de Charlemagne. monarchie et de la République, on tire la synthèse qui répondait à la mentalité du moment et à la volonté du Premier Consul: le Code civil Empire, une fulgurante trajectoire militaire des Français, dont les 2 281 articles publiés en 1804 affirment la fin des privilèges, la pleine reconnaissance du droit de propriété, l'autorité En huit ans, de 1804 à 1812, Napoléon 1er conquiert l'Europe, du chef de famille (la femme voit ainsi régresser son statut par les les troupes sont au Portugal et à Moscou, à Rome et à droits nouveaux reconnus aux hommes) et la liberté du travail... Hambourg. Dans une Europe de 167 millions d'habitants, celle qui favorise l'employeur aux dépens de l'employé. Et la société l’Empire en comprend 44 et le «Grand Empire» en contrôle 82. trouve là pour deux siècles son cadre juridique. Fulgurante, la trajectoire se termine en désastre, mais, par là même, Enfin, les écoles centrales, par une discipline trop lâche, une achève de construire une légende qui nourrira les rêves – et parfois insuffisante insertion dans la culture classique, menacent de donner l'action – des générations à venir. vie à une jeunesse mal soumise. Sans en revenir aux collèges dont le modèle se trouve chez les jésuites, on opte pour la création de lycées Les conditions de l'épopée. Napoléon a deux atouts, son armée dont la discipline militaire avec uniforme et tambour, l'enseignement et son génie. Son armée, c'est celle qu'ont forgée la forte démographie fortement orienté vers les langues anciennes, la soumission aux de la France, dix années ou quinze de combats et l'attachement à des autorités administratives préparent un avenir plus sûr et des serviteurs valeurs sûres, l'amour de la République ou la fidélité au chef plus dociles de l’État. victorieux, en trois mots le nombre, l'expérience, l'idéal. En revanche, il n'y a d'innovation ni dans les équipements ni dans les méthodes de la 15 16
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