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quelques pays qui ont une offre sérieuse vis-à-vis des l’étudiants venant
de l’étranger.
En 1980, on en comptait 920 000 dans le monde. Aujourd’hui, ils
dépassent le million et demi. Une telle progression (plus de 50 %)
s’explique par la mondialisation et par un fourmillement d’initiatives. Les
étudiants étrangers se dirigent à 95 % vers l’un des huit pays les plus
industrialisés. Les Etats-Unis, qui en reçoivent près d’un demi-million,
soit le tiers de l’effectif mondial, sont très largement en tête des pays
d’accueil. La France a longtemps été au deuxième rang avec 140 000
étudiants (sur un total de 2,2 millions), devant l’Allemagne (117 000) et la
Grande-Bretagne, qui stagnait au-dessous de 100 000, la Russie (83 000),
le Japon (45 000), l’Australie (65 000) et le Canada (40 000).
Mais, dans un marché globalement en expansion, la France a reculé au
troisième rang et s’est laissé dépasser par la Grande-Bretagne, qui a
doublé en trois ans sa capacité d’accueil, pour atteindre en 1996 le chiffre
de 190 000 étudiants étrangers. En outre, l’essentiel de l’offre française
existait jusqu’alors surtout sous forme de bourses et en terme de
coopration avec les pays en développement. Les deux tiers de nos recrues
venaient de ses anciennes colonies du Maghreb et d’Afrique sud-
saharienne. En Asie du Sud-Est, malgré la longue présence française
passée en Indochine, l’Australie, qui a adopté une démarche commerciale
dynamique, est le principal concurrent.
Or, se former dans une langue et dans un pays, c’est en adopter quelque
peu sa culture, sa façon d’être et de réagir, sa mentalité. C’est à tout le
moins le comprendre et s’en emprégner. C’est généralement garder
l’affection pour ce qui fut le souvenir de sa jeunesse et encourager les
autres à suivre le même cursus. Bref, en termes d’influence, c’est l’un des
investissements les plus rentables qui soient.
En 1996, la réunion annuelle des ambassadeurs de France, à Paris, a été
l’occasion d’une prise de conscience. La discrétion de bon aloi de la
France lui causait grand tort. Depuis, un effort particulier est mené par les
pouvoirs publics pour mieux faire connaitre le savoir-faire français. Les
Anglo-Saxons, dont les etablissements les plus prestigieux sont privés (et
payants), ont une démarche ouvertement commerciale et vendent la
formation avec des arguments «marketing». Ils appliquent tout
naturellement sur les marchés étrangers – en les adaptant – les habitudes
et les règles utilisées sur les marchés domestiques.
La tradition universitaire française et le poids de son histoir rendent cette
attitude totalement étrangère à la culture française. Le statut éminemment
culturel de l’éducation freine les ardeurs exportatrices. On ne vend pas la
littérature, le droit pénal ou la physique nucléaire comme n’importe quel
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quelques pays qui ont une offre sérieuse vis-à-vis des l’étudiants venant de l’étranger. En 1980, on en comptait 920 000 dans le monde. Aujourd’hui, ils dépassent le million et demi. Une telle progression (plus de 50 %) s’explique par la mondialisation et par un fourmillement d’initiatives. Les étudiants étrangers se dirigent à 95 % vers l’un des huit pays les plus industrialisés. Les Etats-Unis, qui en reçoivent près d’un demi-million, soit le tiers de l’effectif mondial, sont très largement en tête des pays d’accueil. La France a longtemps été au deuxième rang avec 140 000 étudiants (sur un total de 2,2 millions), devant l’Allemagne (117 000) et la Grande-Bretagne, qui stagnait au-dessous de 100 000, la Russie (83 000), le Japon (45 000), l’Australie (65 000) et le Canada (40 000). Mais, dans un marché globalement en expansion, la France a reculé au troisième rang et s’est laissé dépasser par la Grande-Bretagne, qui a doublé en trois ans sa capacité d’accueil, pour atteindre en 1996 le chiffre de 190 000 étudiants étrangers. En outre, l’essentiel de l’offre française existait jusqu’alors surtout sous forme de bourses et en terme de coopration avec les pays en développement. Les deux tiers de nos recrues venaient de ses anciennes colonies du Maghreb et d’Afrique sud- saharienne. En Asie du Sud-Est, malgré la longue présence française passée en Indochine, l’Australie, qui a adopté une démarche commerciale dynamique, est le principal concurrent. Or, se former dans une langue et dans un pays, c’est en adopter quelque peu sa culture, sa façon d’être et de réagir, sa mentalité. C’est à tout le moins le comprendre et s’en emprégner. C’est généralement garder l’affection pour ce qui fut le souvenir de sa jeunesse et encourager les autres à suivre le même cursus. Bref, en termes d’influence, c’est l’un des investissements les plus rentables qui soient. En 1996, la réunion annuelle des ambassadeurs de France, à Paris, a été l’occasion d’une prise de conscience. La discrétion de bon aloi de la France lui causait grand tort. Depuis, un effort particulier est mené par les pouvoirs publics pour mieux faire connaitre le savoir-faire français. Les Anglo-Saxons, dont les etablissements les plus prestigieux sont privés (et payants), ont une démarche ouvertement commerciale et vendent la formation avec des arguments «marketing». Ils appliquent tout naturellement sur les marchés étrangers – en les adaptant – les habitudes et les règles utilisées sur les marchés domestiques. La tradition universitaire française et le poids de son histoir rendent cette attitude totalement étrangère à la culture française. Le statut éminemment culturel de l’éducation freine les ardeurs exportatrices. On ne vend pas la littérature, le droit pénal ou la physique nucléaire comme n’importe quel 82
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