Образование во Франции: лингвокультурные аспекты. Макарова Л.С - 98 стр.

UptoLike

en quatrième année de mathématiques); «C’est une des meilleures
universités du monde, comme Oxford » (Inna, en quatrième année de
langues étrangères): «C’est une des meilleures facultés de droit du
monde» (Andreï, en quatrième année de droit). Les regards extérieurs sont
nettement plus sévères. Car, si le prestige demeure, les
dysfonctionnements grippent la machine; si le niveau reste élevé, il est sur
le déclin; si l'université reste ouverte à tous, le recrutement est de plus en
plus élitiste.
Entre lycée et université, l'abîme
L'université de Moscou - créée en 1775 - a certes connu de bien plus
terribles périodes, comme le dit l'un de ses vice-recteurs. Et Vladimir
Trouhine d'en citer l'incendie, lors de la conquête napoléonienne et de la
seconde guerre mondiale. La crise actuelle est certes moins dévastatrice.
Elle est de celles qui minent peu à peu tous les secteurs de la société, dans
un pays où l'Etat n’assure plus ses fonctions sociales.
Les voies d'accès à la première année sont symptomatiques des
dérèglements. Un abîme sépare le lycée de l'enseignement supérieur. A la
fin des années 1950, les écoles secondaires ont cessé de préparer les
élèves à l'entrée à l'université. Lorsqu'ils en sortent, ils n’ont pas le niveau
requis pour accéder à une faculté. Sauf s'ils suivent une classe
préparatoire (lesquelles datent de 1958) ou prennent des cours
particuliers.
Mikhail, vingt ans, aujourd'hui en quatrième année de droit, se souvient
avec effarement de l'année qui a précédé l'examen d'entrée. Une année
«terrible» pour ses parents. D’octobre à juin, il a pris des cours avec des
professeurs de l'université. «Ça a coûté entre 7000 et 10000 dollars (7900
à 11 400 €) et je pense que je suis parmi ceux qui ont payé le moins.» Ces
cours ne sont évidemment pas indispensables. «Si vous êtes brillant, si
vous travaillez beaucoup, vous pouvez y arriver sans cours ni classe
préparatoire», concède l'étudiant. C’est une «garantie», une «sorte
d’assurance». Car la fréquentation d'un enseignant de l'université avant
l’examen d'entrée, comme «répétiteur», permet non seulement d'être au
niveau, mais aussi, selon une règle tacite, de passer l’examen avec succès.
«L’enseignant promet à l'élève de l'aider pendant l'examen. Ce n 'est pas
lui qui fera passer l'épreuve, mais un de ses collègues, qui saura qui il
doit favoriser», avoue le directeur des classes préparatoires.
Le sujet est évidemment tabou. Aucun professeur n'avouera qu'il se prête
à ce jeu. Les temoignages d'étudiants ne laissent cependant aucun doute
sur cette pratique. Laquelle n’a rien de nouveau. «Mes parents aussi ont
payé des professeurs pour que je prépare les examens», raconte Vladimir
Xocé, le doyen de la facul d'économie, reçu en 1973. «Les miens aussi,
98
en quatrième année de mathématiques); «C’est une des meilleures
universités du monde, comme Oxford » (Inna, en quatrième année de
langues étrangères): «C’est une des meilleures facultés de droit du
monde» (Andreï, en quatrième année de droit). Les regards extérieurs sont
nettement plus sévères. Car, si le prestige demeure, les
dysfonctionnements grippent la machine; si le niveau reste élevé, il est sur
le déclin; si l'université reste ouverte à tous, le recrutement est de plus en
plus élitiste.
Entre lycée et université, l'abîme
L'université de Moscou - créée en 1775 - a certes connu de bien plus
terribles périodes, comme le dit l'un de ses vice-recteurs. Et Vladimir
Trouhine d'en citer l'incendie, lors de la conquête napoléonienne et de la
seconde guerre mondiale. La crise actuelle est certes moins dévastatrice.
Elle est de celles qui minent peu à peu tous les secteurs de la société, dans
un pays où l'Etat n’assure plus ses fonctions sociales.
Les voies d'accès à la première année sont symptomatiques des
dérèglements. Un abîme sépare le lycée de l'enseignement supérieur. A la
fin des années 1950, les écoles secondaires ont cessé de préparer les
élèves à l'entrée à l'université. Lorsqu'ils en sortent, ils n’ont pas le niveau
requis pour accéder à une faculté. Sauf s'ils suivent une classe
préparatoire (lesquelles datent de 1958) ou prennent des cours
particuliers.
Mikhail, vingt ans, aujourd'hui en quatrième année de droit, se souvient
avec effarement de l'année qui a précédé l'examen d'entrée. Une année
«terrible» pour ses parents. D’octobre à juin, il a pris des cours avec des
professeurs de l'université. «Ça a coûté entre 7000 et 10000 dollars (7900
à 11 400 €) et je pense que je suis parmi ceux qui ont payé le moins.» Ces
cours ne sont évidemment pas indispensables. «Si vous êtes brillant, si
vous travaillez beaucoup, vous pouvez y arriver sans cours ni classe
préparatoire», concède l'étudiant. C’est une «garantie», une «sorte
d’assurance». Car la fréquentation d'un enseignant de l'université avant
l’examen d'entrée, comme «répétiteur», permet non seulement d'être au
niveau, mais aussi, selon une règle tacite, de passer l’examen avec succès.
«L’enseignant promet à l'élève de l'aider pendant l'examen. Ce n 'est pas
lui qui fera passer l'épreuve, mais un de ses collègues, qui saura qui il
doit favoriser», avoue le directeur des classes préparatoires.
Le sujet est évidemment tabou. Aucun professeur n'avouera qu'il se prête
à ce jeu. Les temoignages d'étudiants ne laissent cependant aucun doute
sur cette pratique. Laquelle n’a rien de nouveau. «Mes parents aussi ont
payé des professeurs pour que je prépare les examens», raconte Vladimir
Xocé, le doyen de la faculté d'économie, reçu en 1973. «Les miens aussi,
98