История французского языка. Данилова В.П. - 21 стр.

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l’orthographe devient étymologique: p.ex. cors s’écrit corps, tens s’écrit temps,
set s’écrit sept.
On rétablit beaucoup de consonnes disparues: doubter < lat. dubitare,
temps < lat. tempus, compter < lat. computare. On rétablit la lettre ‘c’ qui a
passé à [j]: lactu > afr. lait > XIV s. laict; factu > afr. fait > XIV s. faict. On
rétablit le ‘l’ dur qui s’est vocalisé: p.ex. chevauls, fault, comparez les noms
propres d’aujourd’hui — Renault, Thibault, Perrault.
Pour marquer l’initiale vocalique, on introduit ‘h’ dans les mots qui
commencent par ‘u’, parce que cette lettre représente à l’époque deux
phonèmes — [u] et [v]: p. ex. oleu > afr. uile> huile, octem > afr. uit> huit.
Dans la terminaison ‘x’ = ‘us’, on rétablie la lettre ‘u’: chevax > chevaux.
En mfr. on introduit des notations erronées: p.ex. je sçay (je sais) est
refait sur le verbe latin ‘scire’ — c’est la fausse étymologie. Pendant le Moyen
Age on introduit ‘y’ à la place de ‘i’, surtout à la finale et à l’initiale des mots:
p.ex. mercy, roy, ay, ydoles.
L’introduction des lettres étymologiques a accentué les divergences
entre la prononciation et la graphie. À l’époque l’orthographe française n’est
pas encore constituée, la graphie est compliquée et souvent arbitraire.
d) Pendant la période mfr. plusieurs mots ont changé leur orthographe
grâce à l’analogie morphologique, p.ex. regart devient regard, parce qu’il y
a le verbe regarder, grant devient grand parce qu’il y a la forme du féminin
grande, je preuve devient je prouve parce qu’il y a l’infinitif prouver.
A l’époque de la Renaissance il y a un grand intérêt pour les langues
classiques — le latin, le grec, l’hebreu, et cela apporte plusieurs notations
étymologiques et parfois ce soit des étymologies fausses: scavoir, avecq,
avecques, escripre (pour savoir, avec, écrire).
e) Le XV s. est le premier siècle de l’imprimerie. L’imprimerie pose le
problème d’une orthographe rationnelle et unifiée. Pendant le XVI s. il y a
plusieurs tentatives d’améliorer l’orthographe. En 1529 l’imprimeur Geoffroy
Tory propose une réforme qui recommande l’emploi des signes différentiels
ou hiéroglyphiques: des accents, de la cédille, de l’apostrophe. Les imprimeurs
utilisent les signes diacritiques irrégulièrement.
4.2. Tentatives visant aux réformes de l’orthographe. En 1562 Pierre
de la Ramée (Ramus) introduit les lettres ‘ramistes’: ‘v’ pour ‘u’ (uin=vin);
‘j’ pour ‘i’ consonantique. On introduit à côté de ‘s’ ordinaire un [ ] long au
début du mot et en position intervocalique . On fait le trait d’union dans les
mots ‘tres-bon’, ‘long-temps’ et autres.
Le grammairien Louis Meigret propose en 1542 et ensuite en1550
(‘Trétté de la gramere françoeze’) de supprimer les lettres qui ne se prononcent
l’orthographe devient étymologique: p.ex. cors s’écrit corps, tens s’écrit temps,
set s’écrit sept.
       On rétablit beaucoup de consonnes disparues: doubter < lat. dubitare,
temps < lat. tempus, compter < lat. computare. On rétablit la lettre ‘c’ qui a
passé à [j]: lactu > afr. lait > XIV s. laict; factu > afr. fait > XIV s. faict. On
rétablit le ‘l’ dur qui s’est vocalisé: p.ex. chevauls, fault, comparez les noms
propres d’aujourd’hui — Renault, Thibault, Perrault.
       Pour marquer l’initiale vocalique, on introduit ‘h’ dans les mots qui
commencent par ‘u’, parce que cette lettre représente à l’époque deux
phonèmes — [u] et [v]: p. ex. oleu > afr. uile> huile, octem > afr. uit> huit.
Dans la terminaison ‘x’ = ‘us’, on rétablie la lettre ‘u’: chevax > chevaux.
       En mfr. on introduit des notations erronées: p.ex. je sçay (je sais) est
refait sur le verbe latin ‘scire’ — c’est la fausse étymologie. Pendant le Moyen
Age on introduit ‘y’ à la place de ‘i’, surtout à la finale et à l’initiale des mots:
p.ex. mercy, roy, ay, ydoles.
       L’introduction des lettres étymologiques a accentué les divergences
entre la prononciation et la graphie. À l’époque l’orthographe française n’est
pas encore constituée, la graphie est compliquée et souvent arbitraire.
       d) Pendant la période mfr. plusieurs mots ont changé leur orthographe
grâce à l’analogie morphologique, p.ex. regart devient regard, parce qu’il y
a le verbe regarder, grant devient grand parce qu’il y a la forme du féminin
grande, je preuve devient je prouve parce qu’il y a l’infinitif prouver.
       A l’époque de la Renaissance il y a un grand intérêt pour les langues
classiques — le latin, le grec, l’hebreu, et cela apporte plusieurs notations
étymologiques et parfois ce soit des étymologies fausses: scavoir, avecq,
avecques, escripre (pour savoir, avec, écrire).
       e) Le XV s. est le premier siècle de l’imprimerie. L’imprimerie pose le
problème d’une orthographe rationnelle et unifiée. Pendant le XVI s. il y a
plusieurs tentatives d’améliorer l’orthographe. En 1529 l’imprimeur Geoffroy
Tory propose une réforme qui recommande l’emploi des signes différentiels
ou hiéroglyphiques: des accents, de la cédille, de l’apostrophe. Les imprimeurs
utilisent les signes diacritiques irrégulièrement.
      4.2. Tentatives visant aux réformes de l’orthographe. En 1562 Pierre
de la Ramée (Ramus) introduit les lettres ‘ramistes’: ‘v’ pour ‘u’ (uin=vin);
‘j’ pour ‘i’ consonantique. On introduit à côté de ‘s’ ordinaire un [ ] long au
début du mot et en position intervocalique . On fait le trait d’union dans les
mots ‘tres-bon’, ‘long-temps’ et autres.
      Le grammairien Louis Meigret propose en 1542 et ensuite en1550
(‘Trétté de la gramere françoeze’) de supprimer les lettres qui ne se prononcent
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