Практикум по французскому языку (Для студентов специальности "Регионоведение"). Дзюбенко Ю.С - 42 стр.

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En 987, Hugues Capet fut élu et couronné roi de France; c’était le premier
souverain à ne savoir s’exprimer qu’en langue vernaculaire romane (bientôt le
«français»). La dynastie des Capétiens réussit à renforcer l’autorité royale et entreprit
la tâche d’agrandir ses domaines. Contrairement aux rois précédents qui
transportaient leur capitale d’une ville à l’autre, les Capétiens se fixèrent à
Paris. Mais ce n’est qu’en 1119 que le roi Louis VI (règne: 1108–1137), un lointain
descendant de Hugues Capet, se proclama «roi de la France, non plus des Francs, et
fils particulier de l’Eglise romaine». C’est le premier texte où il est fait référence au
mot France. D’où le mot français et francien. La langue de l’Ile-de-France n’était pas
encore très répandue et n’était parlée que dans cette petite région.
L’existence d’une capitale stable contribua à donner du prestige au dialecte du
seigneur le plus puissant et du pouvoir politique le plus considérable. L’aristocratie,
les clercs, les juristes et la bourgeoisie commencèrent à utiliser le francien. Lorsque
Louis IX (dit saint Louis) accéda au trône (1226–1270), l’unification linguistique
était en partie gagnée et la prépondérance du francien définitivement assurée. Après
de nombreuses victoires militaires royales, le francien remplaça progressivement les
autres langues d’oïl et s’infiltra dans les principales villes du Sud. A la fin de son
règne, Louis IX était devenu le plus puissant monarque de toute l’Europe, ce qui
assura un certain prestige à sa langue, que l’on appela désormais le français.
Bien que le français ne soit pas alors une langue officielle imposée, il était
utilisé comme langue véhiculaire dans les couches supérieures de la population et
dans l’armée royale qui, lors des croisades, le porta en Italie, en Espagne, à Chypre,
en Syrie et à Jérusalem.
Au cours du XII
e
siècle, on commença à utiliser le français à l’écrit,
particulièrement dans l’administration royale, qui l’employait parallèlement au latin.
Mais c’est au XIII
e
siècle qu’apparurent des oeuvres littéraires en français. A la fin de ce
siècle, le français s’écrivait en Italie (en 1298, Marco Polo rédigea ses récits de voyages
en français), en Angleterre (depuis la conquête de Guillaume le Conquérant), en
Allemagne et aux Pays-Bas. Evidemment, le peuple ne connaissait rien de cette langue,
même en Ile-de-France (région de Paris) où les dialectes locaux continuaient de subsister.
Comme on le constate, au fur et à mesure que s’affermissait l’autorité royale et la
centralisation du pouvoir, la langue du roi de France gagnait du terrain. Mais, le français
n’était pas encore une langue de culture et ne pouvait rivaliser ni avec le latin ni même
avec l’arabe, dont la civilisation était alors très en avance sur celle des Occidentaux.
Le latin de l’Eglise n’avait pas de rival. Et la Renaissance était encore loin.
Vocabulaire
dislocation f дробление, распад
entraîner vt des conséquences f pl привести к последствиям
avoir des incidences f pl sur отразиться, сказаться, повлиять
morceler vt дробить, делить на части
assujettir vt покорять, подчинять
refléter vt отражать
        En 987, Hugues Capet fut élu et couronné roi de France; c’était le premier
souverain à ne savoir s’exprimer qu’en langue vernaculaire romane (bientôt le
«français»). La dynastie des Capétiens réussit à renforcer l’autorité royale et entreprit
la tâche d’agrandir ses domaines. Contrairement aux rois précédents qui
transportaient leur capitale d’une ville à l’autre, les Capétiens se fixèrent à
Paris. Mais ce n’est qu’en 1119 que le roi Louis VI (règne: 1108–1137), un lointain
descendant de Hugues Capet, se proclama «roi de la France, non plus des Francs, et
fils particulier de l’Eglise romaine». C’est le premier texte où il est fait référence au
mot France. D’où le mot français et francien. La langue de l’Ile-de-France n’était pas
encore très répandue et n’était parlée que dans cette petite région.
        L’existence d’une capitale stable contribua à donner du prestige au dialecte du
seigneur le plus puissant et du pouvoir politique le plus considérable. L’aristocratie,
les clercs, les juristes et la bourgeoisie commencèrent à utiliser le francien. Lorsque
Louis IX (dit saint Louis) accéda au trône (1226–1270), l’unification linguistique
était en partie gagnée et la prépondérance du francien définitivement assurée. Après
de nombreuses victoires militaires royales, le francien remplaça progressivement les
autres langues d’oïl et s’infiltra dans les principales villes du Sud. A la fin de son
règne, Louis IX était devenu le plus puissant monarque de toute l’Europe, ce qui
assura un certain prestige à sa langue, que l’on appela désormais le français.
        Bien que le français ne soit pas alors une langue officielle imposée, il était
utilisé comme langue véhiculaire dans les couches supérieures de la population et
dans l’armée royale qui, lors des croisades, le porta en Italie, en Espagne, à Chypre,
en Syrie et à Jérusalem.
        Au cours du XIIe siècle, on commença à utiliser le français à l’écrit,
particulièrement dans l’administration royale, qui l’employait parallèlement au latin.
Mais c’est au XIIIe siècle qu’apparurent des oeuvres littéraires en français. A la fin de ce
siècle, le français s’écrivait en Italie (en 1298, Marco Polo rédigea ses récits de voyages
en français), en Angleterre (depuis la conquête de Guillaume le Conquérant), en
Allemagne et aux Pays-Bas. Evidemment, le peuple ne connaissait rien de cette langue,
même en Ile-de-France (région de Paris) où les dialectes locaux continuaient de subsister.
        Comme on le constate, au fur et à mesure que s’affermissait l’autorité royale et la
centralisation du pouvoir, la langue du roi de France gagnait du terrain. Mais, le français
n’était pas encore une langue de culture et ne pouvait rivaliser ni avec le latin ni même
avec l’arabe, dont la civilisation était alors très en avance sur celle des Occidentaux.
Le latin de l’Eglise n’avait pas de rival. Et la Renaissance était encore loin.

                                      Vocabulaire
dislocation f                             дробление, распад
entraîner vt des conséquences f pl        привести к последствиям
avoir des incidences f pl sur             отразиться, сказаться, повлиять
morceler vt                               дробить, делить на части
assujettir vt                             покорять, подчинять
refléter vt                               отражать

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