История языка и введение в спецфилологию (французский язык). Гарибова Е.З. - 18 стр.

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breton et de cracher par terre.» Beaucoup d’enfants furent punis parce qu’ils
parlaient breton а l'école: ils devaient rejeter la langue de leurs parents. L’histoire
est lа pour nous rappeler également l’usage institutionnalisé du «symbole»
accroché au cou des élèves, de la délation, des brimades et des vexations de la part
des instituteurs dont la mission était de supprimer l’usage des parlers locaux. Un
jeune Breton ayant fréquenté l'école dans les années 1960 en donne ce
témoignage:
А cette époque, le symbole était un morceau de fer pour mettre sous
les sabots des chevaux. On le donnait au premier qui arrivait et qui
parlait breton et ensuite, quand celui-ci trouvait un autre qui parlait
breton, il le lui donnait. Comme ça, toute la journée. А la fin de la
journée, le dernier attrapé par le symbole était mis en pénitence et il
devait écrire en français: «Je ne parlerai plus jamais en breton»,
cinquante ou cent fois. Celui qui était pris souvent restait а l'école
après 16 h 30, pendant une heure ou une demi-heure dans le coin de la
salle.
Ces procédés ont été heureusement abandonnés et l'on ne retrouve plus d'affiches
contemporaines du genre: «Il est interdit de cracher par terre et de parler patois.»
Mais les patois ne sont pas disparus pour autant. Il s'agissait, en fait, de techniques
d'assimilation que la France a largement utilisées, а partir de la fin du XIX
e
siècle,
dans son empire colonial: au Maghreb, en Afrique noire, dans l'océan Indien (оle
de La Réunion) et dans le Pacifique (Nouvelle-Calédonie, Polynésie française,
etc.).
En France, le discours antipatois est toujours resté très profond chez les dirigeants
politiques. Par exemple, en 1972, Georges Pompidou, alors président de la
République, déclarait : «Il n'y a pas de place pour les langues et cultures régionales
dans une France qui doit marquer l'Europe de son sceau.» Il est vrai que, depuis
plus de vingt-cinq ans, le discours sur cet épineux sujet a beaucoup changé dans ce
pays. C’est ainsi que François Mitterand, président de la République de 1981 а
1995, annonçait ses couleurs, deux mois avant son élection (1981, а Lorient):
Le temps est venu d’un statut des langues et cultures de France qui
leur reconnaisse une existence réelle. Le temps est venu de leur ouvrir
grandes les portes de l’école, de la radio et de la télévision permettant
leur diffusion, de leur accorder toute la place qu’elles méritent dans la
vie publique.
Toutefois, malgré ce discours а saveur électoraliste, la situation ne semble pas
avoir évolué considérablement, car, lors des débats sur le traité de Maastricht,
Robert Pandraud (député et ancien ministre) déclarait le 13 mai 1992:
Je rends hommage а l'école laïque et républicaine qui a souvent
imposé le français avec beaucoup d'autorité — il fallait le faire —
contre toutes les forces d'obscurantisme social, voire religieux, qui se
manifestaient а l'époque. Je suis également heureux que la télévision