Практикум по культуре речевого общения (французский язык). Часть 2. Гиляровская Т.В - 33 стр.

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Faire vivre les langues hors de l'école
L'apprentissage des langues étrangères est ressenti par les adolescents
comme une matière scolaire parmi d'autres. C'est une enquête réalisée en
Belgique flamande qui le montre. Constat inquiétant pour la connaissance des
langues et pour la fluidité des échanges.
L'anecdote se raconte en Belgique néerlandophone. Un apprenant FLE
arrive en France, entre dans une boulangerie et demande : « Deux pains français,
s'il vous plait. » C'est en effet la traduction littérale du néerlandais pour «
baguette ». Et la boulangère de répondre d'un air étonné : « Mais tous nos pains
sont français, monsieur. » Confusion de l'étranger qui voulait mettre en pratique
ses connaissances... Il n'en faut pas plus pour se sentir démotivé, sinon angoissé.
Pourtant, le but évident de l'enseignement en LE n'est-il pas cette mise en
pratique en dehors de la classe ? Nos apprenants le font-ils ? Quand et comment
? Quelles conclusions peut-on en déduire ?
Dans de nombreux pays, l'enseignement du FLE est passé d'une pratique
plutôt traditionnelle à une approche dite communicative. Celle-ci met au premier
plan les besoins communicatifs réels : l'apprenant doit être capable d'utiliser la
langue étrangère pour exprimer son message. Cette approche privilégie les
interactions verbales et écrites directes, et développe les compétences par voie
de tâches langagières concrètes. Mais il faut dès lors déterminer ces tâches.
De quelles situations communicatives s'agit-il ? En Belgique néerlando-
phone, comme dans d'autres régions ou pays, les programmes d'études en parlent
en termes assez généraux. Il s'agit de situations dont les jeunes peuvent faire
l'expérience, par exemple demander des informations ou mener une conversation
lors d'un voyage, dans un magasin, en interaction avec un service public, etc.
Certains programmes d'études concrétisent ces situations selon l'âge des
interlocuteurs, le lieu de l'échange, les besoins et les fonctions.
L'approche communicative présuppose que les apprenants pourront vivre
ces situations dans la réalité et qu'ils y auront facilement accès. Une condition
primordiale de cette approche, telle qu'elle a été développée dans les années
1970, était justement de pouvoir se servir de la langue, puisque l'objectif était
de répondre aux besoins linguistiques, souvent urgents, d'apprenants adultes.
Si ces besoins ne sont pas fondamentalement urgents, comme le plus
souvent pour les collégiens dans l'enseignement secondaire, on peut se poser des
questions sur l'opportunité de certains aspects didactiques de l'approche
communicative, surtout si le programme couvre de quatre à six ans. Une
accentuation du fonctionnement langagier direct et l'utilisation active de la
langue étrangère peuvent en s’entraîner certains problèmes :
– Les formes de travail communicatif, surtout dans de grandes classes,
demandent beaucoup de temps ; temps que l'on pourrait par cillement accorder à
une meilleure intégration lexicale et grammaticale en vue d'objective
supérieurs.
                     Faire vivre les langues hors de l'école

       L'apprentissage des langues étrangères est ressenti par les adolescents
comme une matière scolaire parmi d'autres. C'est une enquête réalisée en
Belgique flamande qui le montre. Constat inquiétant pour la connaissance des
langues et pour la fluidité des échanges.
       L'anecdote se raconte en Belgique néerlandophone. Un apprenant FLE
arrive en France, entre dans une boulangerie et demande : « Deux pains français,
s'il vous plait. » C'est en effet la traduction littérale du néerlandais pour «
baguette ». Et la boulangère de répondre d'un air étonné : « Mais tous nos pains
sont français, monsieur. » Confusion de l'étranger qui voulait mettre en pratique
ses connaissances... Il n'en faut pas plus pour se sentir démotivé, sinon angoissé.
Pourtant, le but évident de l'enseignement en LE n'est-il pas cette mise en
pratique en dehors de la classe ? Nos apprenants le font-ils ? Quand et comment
? Quelles conclusions peut-on en déduire ?
       Dans de nombreux pays, l'enseignement du FLE est passé d'une pratique
plutôt traditionnelle à une approche dite communicative. Celle-ci met au premier
plan les besoins communicatifs réels : l'apprenant doit être capable d'utiliser la
langue étrangère pour exprimer son message. Cette approche privilégie les
interactions verbales et écrites directes, et développe les compétences par voie
de tâches langagières concrètes. Mais il faut dès lors déterminer ces tâches.
       De quelles situations communicatives s'agit-il ? En Belgique néerlando-
phone, comme dans d'autres régions ou pays, les programmes d'études en parlent
en termes assez généraux. Il s'agit de situations dont les jeunes peuvent faire
l'expérience, par exemple demander des informations ou mener une conversation
lors d'un voyage, dans un magasin, en interaction avec un service public, etc.
Certains programmes d'études concrétisent ces situations selon l'âge des
interlocuteurs, le lieu de l'échange, les besoins et les fonctions.
       L'approche communicative présuppose que les apprenants pourront vivre
ces situations dans la réalité et qu'ils y auront facilement accès. Une condition
primordiale de cette approche, telle qu'elle a été développée dans les années
1970, était justement de pouvoir se servir de la langue, puisque l'objectif était
de répondre aux besoins linguistiques, souvent urgents, d'apprenants adultes.
       Si ces besoins ne sont pas fondamentalement urgents, comme le plus
souvent pour les collégiens dans l'enseignement secondaire, on peut se poser des
questions sur l'opportunité de certains aspects didactiques de l'approche
communicative, surtout si le programme couvre de quatre à six ans. Une
accentuation du fonctionnement langagier direct et l'utilisation active de la
langue étrangère peuvent en s’entraîner certains problèmes :
       – Les formes de travail communicatif, surtout dans de grandes classes,
demandent beaucoup de temps ; temps que l'on pourrait par cillement accorder à
une meilleure intégration lexicale et grammaticale en vue d'objective
supérieurs.
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