La gestion est un art. Косоротова И.С. - 30 стр.

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3.5 Texte B. Lien social et intégration
La fidélité n'est pas un concept de gestion. Pour le gestionnaire c’est la question
du lien social entre un salarié et l'entreprise. Au coeur de ce lien social est
l'intégration. Aucune entreprise ne peut fonctionner durablement en état d'anomie.
L'entreprise a besoin de lien social. Chaque salarié a besoin de références pour faire
ses actions professionnelles. L'intégration a quatre dimensions.
La première dimension est fonctionnelle. C'est l'intégration du salarié dans sa
fonction, dans son poste de travail. L'action de chacun, dans une entreprise, est
déterminée par des règles des procédures plus ou moins précises, et placée sous
contrôle hiérarchique.
La deuxième dimension est temporelle. Il y a des entreprises qui ont la volonté
de construire, avec leurs salariés, un lien social dans la durée et où la norme est de
faire carrière au sein de l'entreprise. Dans d'autres firmes, en revanche, la volonté de
construire un lien social s'inscrit dans une perspective temporelle beaucoup plus
brève. Une intégration à temporalité plus brève n'est pas plus faible, mais elle
demande de la part de l'entreprise beaucoup d'efforts. Pendant les années dites de
crise, l'emploi était rare et les entreprises pouvaient garder leurs salariés sans effort.
Elles ont pris de mauvaises habitudes, croyant que l’intégration temporelle était
naturelle. Aujourd’hui il n'y a aucune raison pour qu'un salarié, surtout s'il est encore
jeune, arrivant dans une entreprise, éprouve spontanément le désir de s'y fixer. La
seule question est: que doit faire l'entreprise pour que le salarié recruté reste le temps
désiré?
La troisième dimension est culturelle. L'activité professionnelle est formée
d'interactions entre des personnes fondées sur des attentes mutuelles. Ces attentes
mutuelles structurent largement les comportements professionnels. Or, les attentes
des nouveaux recrutés rencontrent-elles aisément les attentes des plus anciens et
celles de la hiérarchie? Dans combien d'entreprises vante-t-on les vertus du dialogue
et de la transparence? Souvent les salariés sont prisonniers de l’attitude autoritaire
hiérarchique.
La quatrième dimension est identitaire. Une intégration réussie donne à un
salarié le sentiment d'être membre d'un collectif. C'est le sentiment d'appartenance.
L'identité professionnelle du salarié est alors largement définie par ce collectif
d'appartenance. Un salarié peut s'identifier à sa classe sociale. Il peut se définir
comme ouvrier ou comme cadre. Il peut s'identifier à son métier. Il peut alors se
définir comme informaticien ou électricien. Il peut s'identifier également à un secteur
d'activité : le pétrole, le nucléaire, l'automobile. Il peut bien entendu s'identifier à son
entreprise dans son ensemble ou à une partie seulement de l'entreprise. Cette
identification sera d'autant plus aisée que le salarié trouvera dans ce collectif
d'appartenance de quoi satisfaire ses besoins de sécurité et de développement.
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                        3.5 Texte B. Lien social et intégration

      La fidélité n'est pas un concept de gestion. Pour le gestionnaire c’est la question
du lien social entre un salarié et l'entreprise. Au coeur de ce lien social est
l'intégration. Aucune entreprise ne peut fonctionner durablement en état d'anomie.
L'entreprise a besoin de lien social. Chaque salarié a besoin de références pour faire
ses actions professionnelles. L'intégration a quatre dimensions.
      La première dimension est fonctionnelle. C'est l'intégration du salarié dans sa
fonction, dans son poste de travail. L'action de chacun, dans une entreprise, est
déterminée par des règles des procédures plus ou moins précises, et placée sous
contrôle hiérarchique.
      La deuxième dimension est temporelle. Il y a des entreprises qui ont la volonté
de construire, avec leurs salariés, un lien social dans la durée et où la norme est de
faire carrière au sein de l'entreprise. Dans d'autres firmes, en revanche, la volonté de
construire un lien social s'inscrit dans une perspective temporelle beaucoup plus
brève. Une intégration à temporalité plus brève n'est pas plus faible, mais elle
demande de la part de l'entreprise beaucoup d'efforts. Pendant les années dites de
crise, l'emploi était rare et les entreprises pouvaient garder leurs salariés sans effort.
Elles ont pris de mauvaises habitudes, croyant que l’intégration temporelle était
naturelle. Aujourd’hui il n'y a aucune raison pour qu'un salarié, surtout s'il est encore
jeune, arrivant dans une entreprise, éprouve spontanément le désir de s'y fixer. La
seule question est: que doit faire l'entreprise pour que le salarié recruté reste le temps
désiré?
      La troisième dimension est culturelle. L'activité professionnelle est formée
d'interactions entre des personnes fondées sur des attentes mutuelles. Ces attentes
mutuelles structurent largement les comportements professionnels. Or, les attentes
des nouveaux recrutés rencontrent-elles aisément les attentes des plus anciens et
celles de la hiérarchie? Dans combien d'entreprises vante-t-on les vertus du dialogue
et de la transparence? Souvent les salariés sont prisonniers de l’attitude autoritaire
hiérarchique.
      La quatrième dimension est identitaire. Une intégration réussie donne à un
salarié le sentiment d'être membre d'un collectif. C'est le sentiment d'appartenance.
      L'identité professionnelle du salarié est alors largement définie par ce collectif
d'appartenance. Un salarié peut s'identifier à sa classe sociale. Il peut se définir
comme ouvrier ou comme cadre. Il peut s'identifier à son métier. Il peut alors se
définir comme informaticien ou électricien. Il peut s'identifier également à un secteur
d'activité : le pétrole, le nucléaire, l'automobile. Il peut bien entendu s'identifier à son
entreprise dans son ensemble ou à une partie seulement de l'entreprise. Cette
identification sera d'autant plus aisée que le salarié trouvera dans ce collectif
d'appartenance de quoi satisfaire ses besoins de sécurité et de développement.




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