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La prise de la Bastille
1. Lisez et traduisez le texte.
Louis XVI n’avait cédé qu’en apparence devant le tiers état. La
veille même du jour où il ordonnait à la minorité du clergé et à la ma-
jorité de la noblesse de se fondre au sein de l’Assemblée nationale, il
décidait d’appeler autour de Paris 20.000 hommes de troupe. Les
princes le poussent dans cette voie; la cour de Versailles entend «jeter
par les fenêtres» tous ces députés; certains conseillent la dissolution;
d’autres parlent de convoquer une nouvelle assemblée, ailleurs qu’à
Paris ou Versailles.
Ces bruits courent à Paris, amplifiés par la rumeur populaire
[…].
De la bourgeoisie, l’agitation gagne les masses populaires. La
classe dirigeante mobilise à ses fins politiques, les artisans et les bou-
tiquiers si nombreux à Paris; les compagnons et les ouvriers suivent à
leur tour. La convocation des États généraux a soulevé dans le peuple
un immense espoir de régénération nationale: une ère nouvelle semble
s’ouvrir. Et voici que les aristocrates s’opposent à ce renouveau;
l’opposition de la noblesse au doublement du tiers, puis au vote par
tête, a enraciné cette idée que les nobles défendront opiniâtrement
leurs privilèges. Ainsi se forme l’idée d’un «complot aristocratique».
Le peuple entend agir contre les ennemis de la Nation et de son bon-
heur, avant que les aristocrates aient attaqué.
La crise économique contribue à cette mobilisation des masses.
Elle résulte d’une série de récoltes médiocres ou déficitaires; la
moisson de 1788 a été particulièrement mauvaise; dès août 1788, le
prix du pain augmente. Les troubles dus à la disette et à la cherté, déjà
nombreux au printemps de 1789, se multiplient en juillet lorsque la
crise, à la veille de la moisson, est à son comble.
Complot aristocratique et crise économique se lient dans
l'esprit populaire: les aristocrates sont accusés d'accaparer les grains
pour accabler le tiers. Les passions s'exaltent au plus haut point.
Le peuple ne doute plus que le roi veut disperser par la force cette
Assemblée nationale qui porte tous ses espoirs. Les patriotes accusent
le gouvernement de vouloir provoquer les Parisiens, afin de pouvoir
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faire marcher les nombreuses troupes qu'il a concentrées autour de la
capitale, surtout des régiments étrangers.
Marat, le 1
er
juillet, lance un pamphlet, Avis au peuple ou les
ministres dévoilés; il met le peuple en garde contre toute provocation
gouvernementale:
«O mes concitoyens ! Observez toujours la conduite des
ministres pour régler la vôtre. Leur objet est la dissolution de notre
Assemblée nationale, leur unique moyen est la guerre civile. Les
ministres soufflent la sédition! Eh bien! gardez-vous de vous livrer à
la sédition et vous déconcerterez leurs perfides manœuvres. Ils vous
environnent de l'appareil formidable des soldats, des baïonnettes!
Pénétrez leurs projets inflammatoires.»
La gravité de la situation n'échappa pas à l'Assemblée
nationale. Le 8 juillet, sur le rapport de Mirabeau, elle décide l'envoi
d'une adresse au roi pour demander l'éloignement des troupes.
Le 11 juillet, le roi fait répondre par son garde des sceaux que
les troupes ne sont destinées qu'à réprimer, ou plutôt à prévenir de
nouveaux désordres, à maintenir le bon ordre et l'exercice des
lois, à assurer et protéger même la liberté qui doit régner dans les déli-
bérations des Etats généraux.
Puis, brusquant les choses, Louis XVI, le jour même, renvoie
Necker et appelle au ministère un contre-révolutionnaire déclaré, le
baron de Breteuil, avec le maréchal de Broglie à la guerre.
La nouvelle est connue à Paris l'après-midi du
dimanche 12 juillet. Elle y fait l'effet d'une catastrophe. Le peuple
pressent que ce n'est là qu'une première démarche dans la voie de la
réaction. Aux rentiers et aux financiers, le renvoi de Necker apparaît
comme la menace d'une prochaine banqueroute [...] Aux patriotes, le
renvoi du ministre fait présager la dissolution de l'Assemblée. Les
spectacles se ferment; des réunions, des manifestations
s'improvisent, au Palais-Royal en particulier où Camille Desmoulins
harangue la foule.
On sonne le tocsin, on pille les boutiques des armuriers; l'arme-
ment du peuple commence.
Dans la journée du 13 des groupes parcourent Paris,
cherchant des armes, menaçant de fouiller les hôtels des aristocrates;
on ouvre des tranchées, on élève des barricades. Depuis l'aube les
La prise de la Bastille faire marcher les nombreuses troupes qu'il a concentrées autour de la capitale, surtout des régiments étrangers. Marat, le 1e r juillet, lance un pamphlet, Avis au peuple ou les 1. Lisez et traduisez le texte. ministres dévoilés; il met le peuple en garde contre toute provocation Louis XVI n’avait cédé qu’en apparence devant le tiers état. La gouvernementale: veille même du jour où il ordonnait à la minorité du clergé et à la ma- «O mes concitoyens ! Observez toujours la conduite des jorité de la noblesse de se fondre au sein de l’Assemblée nationale, il ministres pour régler la vôtre. Leur objet est la dissolution de notre décidait d’appeler autour de Paris 20.000 hommes de troupe. Les Assemblée nationale, leur unique moyen est la guerre civile. Les princes le poussent dans cette voie; la cour de Versailles entend «jeter ministres soufflent la sédition! Eh bien! gardez-vous de vous livrer à par les fenêtres» tous ces députés; certains conseillent la dissolution; la sédition et vous déconcerterez leurs perfides manœuvres. Ils vous d’autres parlent de convoquer une nouvelle assemblée, ailleurs qu’à environnent de l'appareil formidable des soldats, des baïonnettes! Paris ou Versailles. Pénétrez leurs projets inflammatoires.» Ces bruits courent à Paris, amplifiés par la rumeur populaire La gravité de la situation n'échappa pas à l'Assemblée […]. nationale. Le 8 juillet, sur le rapport de Mirabeau, elle décide l'envoi De la bourgeoisie, l’agitation gagne les masses populaires. La d'une adresse au roi pour demander l'éloignement des troupes. classe dirigeante mobilise à ses fins politiques, les artisans et les bou- Le 11 ju ill e t, le roi fait répondre par son garde des sceaux que tiquiers si nombreux à Paris; les compagnons et les ouvriers suivent à les troupes ne sont destinées qu'à réprimer, ou plutôt à prévenir de leur tour. La convocation des États généraux a soulevé dans le peuple nouveaux désordres, à maintenir le bon ordre et l'exercice des un immense espoir de régénération nationale: une ère nouvelle semble lois, à assurer et protéger même la liberté qui doit régner dans les déli- s’ouvrir. Et voici que les aristocrates s’opposent à ce renouveau; bérations des Etats généraux. l’opposition de la noblesse au doublement du tiers, puis au vote par Puis, brusquant les choses, Louis XVI, le jour même, renvoie tête, a enraciné cette idée que les nobles défendront opiniâtrement Necker et appelle au ministère un contre-révolutionnaire déclaré, le leurs privilèges. Ainsi se forme l’idée d’un «complot aristocratique». baron de Breteuil, avec le maréchal de Broglie à la guerre. Le peuple entend agir contre les ennemis de la Nation et de son bon- La nouvelle est connue à Paris l'après-midi du heur, avant que les aristocrates aient attaqué. dimanche 12 juillet. Elle y fait l'effet d'une catastrophe. Le peuple La crise économique contribue à cette mobilisation des masses. pressent que ce n'est là qu'une première démarche dans la voie de la Elle résulte d’une série de récoltes médiocres ou déficitaires; la réaction. Aux rentiers et aux financiers, le renvoi de Necker apparaît moisson de 1788 a été particulièrement mauvaise; dès août 1788, le comme la menace d'une prochaine banqueroute [...] Aux patriotes, le prix du pain augmente. Les troubles dus à la disette et à la cherté, déjà renvoi du ministre fait présager la dissolution de l'Assemblée. Les nombreux au printemps de 1789, se multiplient en juillet lorsque la spectacles se ferment; des réunions, des manifestations crise, à la veille de la moisson, est à son comble. s'improvisent, au Palais-Royal en particulier où Camille Desmoulins Complot aristocratique et crise économique se lient dans harangue la foule. l'esprit populaire: les aristocrates sont accusés d'accaparer les grains On sonne le tocsin, on pille les boutiques des armuriers; l'arme- pour accabler le tiers. Les passions s'exaltent au plus haut point. ment du peuple commence. Le peuple ne doute plus que le roi veut disperser par la force cette Dans la journée du 13 des groupes parcourent Paris, Assemblée nationale qui porte tous ses espoirs. Les patriotes accusent cherchant des armes, menaçant de fouiller les hôtels des aristocrates; le gouvernement de vouloir provoquer les Parisiens, afin de pouvoir on ouvre des tranchées, on élève des barricades. Depuis l'aube les 7 8
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