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être responsable devant le Parlement.» D'emblée perce l'ambiguïté
même des institutions de la V
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République: l'affirmation de la
séparation des pouvoirs et de l'autorité de l'exécutif va de pair avec
l'affirmation que le régime est un régime parlementaire, responsable
devant le Parlement. Le nouveau régime ne saurait donc être un régime
présidentiel à l'américaine.
Présenté solennellement par le général de Gaulle, à la date
symbolique du 4 septembre, place de la République, le texte de la
Constitution est soumis à référendum le 28 septembre. Les partisans
du non sont, d'une part, certains groupes d'extrême droite, d'autre part,
le Parti communiste et l'Union des forces démocratiques, réunion
autour de Pierre Mendès France et François Mitterrand de la partie
de la gauche non communiste qui n'accepte ni les conditions du
retour de De Gaulle au pouvoir, ni les nouvelles institutions. Les
abstentions sont très faibles: 15 %. Le oui obtient 79 % des suffrages
exprimés, soit les deux tiers des inscrits, chiffre exceptionnel qui
donne pleine autorité à de Gaulle. Le oui prend de 1 600 000 à 1 900
000 voix au Parti communiste.
Des nouvelles institutions, plusieurs lectures sont possibles, et la
Constitution de 1958 ne prit toute sa portée qu'au long de la pratique
coutumière. Mais, dès 1958, le président de la République apparaît
comme la «clé de voûte» des nouvelles institutions. Aux termes de
l'article 5, il «assure par son arbitrage le fonctionnement régulier des
pouvoirs publics ainsi que la continuité de l'État». Il nomme le Premier
ministre. Il peut «soumettre аu référendum tout projet de loi portant
sur l'organisation des pouvoirs publics» (article 11). Il peut, en cas de
crise majeure, exercer des pouvoirs exceptionnelles (article 16). Le
président de la République, source du pouvoir, est élu par un collège
de grands électeurs qui correspond, pour la métropole au collège
électoral qui élit les sénateurs. Le gouvernement, «responsable devant
le Parlement» (article 20), procède du chef de l'État: il doit donc
bénéficier d'une double confiance. La séparation de l'exécutif et du
législatif entraîne l'incompatibilité des fonctions ministérielles et
parlementaires: le parlementaire devenu ministre cède son siège à
son suppléant.
Le régime veut être, selon la formule de François Goguel, un
«régime parlementaire sans souveraineté du Parlement». L'Assemblée
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nationale, élue selon l'ordonnance du 13 octobre au scrutin
uninominal majoritaire à deux tours, jugé apte à dégager une majorité
de gouvernement, voit ses initiatives bridées par plusieurs articles de la
Constitution: désormais, un projet de loi est mis en discussion dans les
termes du gouvernement. Celui-ci peut faire procéder à un «vote
bloqué». Il peut demander au Parlement l'autorisation d'agir par
ordonnances. Lors du vote d'une motion de censure, «seuls sont
recensés les votes favorables» à celle-ci. A défaut de vote de la
censure, un projet de loi sur lequel le Premier ministre a engagé la
responsabilité du gouvernement est considéré comme adopté (article
49-3). Le Conseil constitutionnel (neuf membres nommés pour neuf
ans, trois par le président de la République, trois par le président de
l'Assemblée, trois par celui du Sénat) constitue une autre arme
inconnue de la tradition républicaine contre les déviations du régime
parlementaire. Ce régime inédit, à la fois parlementaire et présidentiel,
prend peu à peu son visage, mais à l'automne 1958 il semble avant tout
forgé pour de Gaulle, qui a besoin d'une grande liberté d'action pour
régler le problème algérien.
Les élections législatives du 23 novembre 1958 confirment la
baisse du Parti communiste. Les divers partis qui se réclament du général
de Gaulle se maintiennent, tandis que l'Union pour la Nouvelle
République (UNR), gaulliste, retrouve le score du RPF en 1951. Le
second tour entraîne en revanche une polarisation de l’électorat autour
de l'UNR et de la droite modérée, favorisées par les effets du scrutin
majoritaire. La SFIO n'a qu'une quarantaine d'élus, le Parti
communiste dix, il est victime de son isolement au deuxième tour. De
nombreux sortants sont battus.
Le 21 décembre, le général de Gaulle est élu président de la
République par 62 394 voix (78,5 % des suffrages exprimés). Il prend
ses fonctions le 8 janvier 1959, nommant aussitôt un de ses fidèles,
Michel Debré, Premier ministre. La SFIO ne participe pas au
gouvernement parce qu'elle désapprouve la politique d'austérité
introduite par l'ordonnance du 30 décembre, mais elle va apporter son
soutien au général de Gaulle dans les grandes orientations de sa
politique algérienne.
être responsable devant le Parlement.» D'emblée perce l'ambiguïté nationale, élue selon l'ordonnance du 13 octobre au scrutin même des institutions de la Ve République: l'affirmation de la uninominal majoritaire à deux tours, jugé apte à dégager une majorité séparation des pouvoirs et de l'autorité de l'exécutif va de pair avec de gouvernement, voit ses initiatives bridées par plusieurs articles de la l'affirmation que le régime est un régime parlementaire, responsable Constitution: désormais, un projet de loi est mis en discussion dans les devant le Parlement. Le nouveau régime ne saurait donc être un régime termes du gouvernement. Celui-ci peut faire procéder à un «vote présidentiel à l'américaine. bloqué». Il peut demander au Parlement l'autorisation d'agir par Présenté solennellement par le général de Gaulle, à la date ordonnances. Lors du vote d'une motion de censure, «seuls sont symbolique du 4 septembre, place de la République, le texte de la recensés les votes favorables» à celle-ci. A défaut de vote de la Constitution est soumis à référendum le 28 septembre. Les partisans censure, un projet de loi sur lequel le Premier ministre a engagé la du non sont, d'une part, certains groupes d'extrême droite, d'autre part, responsabilité du gouvernement est considéré comme adopté (article le Parti communiste et l'Union des forces démocratiques, réunion 49-3). Le Conseil constitutionnel (neuf membres nommés pour neuf autour de Pierre Mendès France et François Mitterrand de la partie ans, trois par le président de la République, trois par le président de de la gauche non communiste qui n'accepte ni les conditions du l'Assemblée, trois par celui du Sénat) constitue une autre arme retour de De Gaulle au pouvoir, ni les nouvelles institutions. Les inconnue de la tradition républicaine contre les déviations du régime abstentions sont très faibles: 15 %. Le oui obtient 79 % des suffrages parlementaire. Ce régime inédit, à la fois parlementaire et présidentiel, exprimés, soit les deux tiers des inscrits, chiffre exceptionnel qui prend peu à peu son visage, mais à l'automne 1958 il semble avant tout donne pleine autorité à de Gaulle. Le oui prend de 1 600 000 à 1 900 forgé pour de Gaulle, qui a besoin d'une grande liberté d'action pour 000 voix au Parti communiste. régler le problème algérien. Des nouvelles institutions, plusieurs lectures sont possibles, et la Les élections législatives du 23 novembre 1958 confirment la Constitution de 1958 ne prit toute sa portée qu'au long de la pratique baisse du Parti communiste. Les divers partis qui se réclament du général coutumière. Mais, dès 1958, le président de la République apparaît de Gaulle se maintiennent, tandis que l'Union pour la Nouvelle comme la «clé de voûte» des nouvelles institutions. Aux termes de République (UNR), gaulliste, retrouve le score du RPF en 1951. Le l'article 5, il «assure par son arbitrage le fonctionnement régulier des second tour entraîne en revanche une polarisation de l’électorat autour pouvoirs publics ainsi que la continuité de l'État». Il nomme le Premier de l'UNR et de la droite modérée, favorisées par les effets du scrutin ministre. Il peut «soumettre аu référendum tout projet de loi portant majoritaire. La SFIO n'a qu'une quarantaine d'élus, le Parti sur l'organisation des pouvoirs publics» (article 11). Il peut, en cas de communiste dix, il est victime de son isolement au deuxième tour. De crise majeure, exercer des pouvoirs exceptionnelles (article 16). Le nombreux sortants sont battus. président de la République, source du pouvoir, est élu par un collège Le 21 décembre, le général de Gaulle est élu président de la de grands électeurs qui correspond, pour la métropole au collège République par 62 394 voix (78,5 % des suffrages exprimés). Il prend électoral qui élit les sénateurs. Le gouvernement, «responsable devant ses fonctions le 8 janvier 1959, nommant aussitôt un de ses fidèles, le Parlement» (article 20), procède du chef de l'État: il doit donc Michel Debré, Premier ministre. La SFIO ne participe pas au bénéficier d'une double confiance. La séparation de l'exécutif et du gouvernement parce qu'elle désapprouve la politique d'austérité législatif entraîne l'incompatibilité des fonctions ministérielles et introduite par l'ordonnance du 30 décembre, mais elle va apporter son parlementaires: le parlementaire devenu ministre cède son siège à soutien au général de Gaulle dans les grandes orientations de sa son suppléant. politique algérienne. Le régime veut être, selon la formule de François Goguel, un «régime parlementaire sans souveraineté du Parlement». L'Assemblée 113 114
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