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forme inédite élégante et mélodieuse, son pouvoir évocateur qui réussit à
exprimer toutes les nuances dans les sentiments humains. Le talent et la
maîtrise professionnelle de M. Legrand (il a fait des études au Conservatoire
dans la classe de la célèbre pédagogue et compositeur Nadia Boulanger) l’ont
fait connaître à des millions de gens dans le monde entier après le célèbre film
de Jacques Demy les Parapluies de Cherbourg (1964), dont il a écrit la
musique. Musicien professionnel de talent, il vient à la chanson en collaborant à
des orchestrations avec son père – Raymond Legrand, compositeur et chef
d’orchestre de variétés. Il orchestre lui-même de nombreux accompagnements
pour E. Piaf, C. Sauvage, J. Gréco, H. Salvador, J. François, etc. qui interprètent
volontiers les chansons composées par M. Legrand. Il dirige des concerts de
variétés et de musique classique populaire, tout en cherchant des effets
orchestraux et sonores originaux. Ses mélodies de cinéma et ses meilleures
chansons empreintes d’une rare invention mélodique et orchestrale résistent à
tous les changements de mode, apportant une grande joie à tous les amateurs de
musique française.
On ne pourrait se faire une idée de la culture musicale de la France sans la
chanson française qui en fait partie intégrante. A la base de la centralisation
d’une vie musicale française à Paris, la chanson, musique de genre urbain par
excellence, y a acquis une importance toute particulière. Depuis P.-J. Béranger,
P. Dupont, jusqu’à M. Chevalier, Mistinguett, E. Piaf, G. Brassens, etc. la
culture de la chanson de Paris a atteint un niveau artistique très élevé. Elle est
entrée à titre d’égal dans la musique française et ses mélodies envoûtantes se
retrouvent non seulement chez J. Offenbach, mais aussi chez D. Milhaud,
G. Auric, A. Honegger, etc.
La chanson restitue à la poésie une actualité qu’elle risquait de perdre.
Enregistrée, radiodiffusée, mise en scène, dramatisée par la comédie musicale,
la chanson aide un poète à redevenir un personnage présent, moderne, positif.
La poésie vit là une de ses aventures modernes et exaltantes. Plus que toute
autre œuvre d’art, la chanson appartient au peuple, ainsi que son auteur et son
interprète qui gagnent une renommée vraiment nationale.
Parmi les plus renommés, une place toute particulière est occupée par E. Piaf,
cette reine de la chanson parisienne moderne, et G. Brassens, poète, compositeur
et interprète, dont le talent a été couronné par le Grand Prix de Poésie de
l’Académie française.
G. Brassens reste un phénomène inimitable, très haut dans le ciel de la
chanson française pourtant si riche en noms célèbres: M. Chevalier et Ch. Trénet,
J. Brel et L. Ferré, G. Béart et Ch. Aznavour, qui sont devenus classiques.
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THÉÂTRE LYRIQUE
Dans la vie musicale de Paris, une place importante est toujours revenue à
l’Opéra, «théâtre total», par exellence, réunissant la musique, le texte, les
décors, le mouvement, le geste.
Par sa nature même, cette forme artistique est propre à initier le grand
public, les grandes masses populaires, à la musique.
Cet art est présenté par deux théâtres à Paris – l’Opéra de Paris et l’Opéra-
Comique – qui forment la Réunion des Théâtres Lyriques Nationaux, rattachée
au ministère de la Culture, dotée de l’autonomie financière, subventionnée par
l’Etat.
L’Opéra de Paris (son titre officiel est Académie Nationale de Musique)
occupe depuis 1875 le magnifique Palais Garnier, construit par Charles Garnier,
place de l’Opéra. Le théâtre est servi par une grande compagnie d’acteurs
d’opéra et de ballet, par un orchestre, un chœur, un corps de ballet excellents.
L’Opéra de Paris qui remonte à 1671 a toujours été un théâtre de consécration,
au répertoire composé essentiellement d’œuvres nationales et étrangères
classiques d’époques passées.
Toutes les tentatives de renouveau dans le répertoire courant, par de
nouvelles créations scéniques d’après les œuvres musicales modernes, se
heurtent à l’opposition du public bourgeois conservateur. Les goûts
traditionnels de celui-ci le tiennent à l’écart de la nouvelle musique
contemporaine dont le langage insolite et difficile lui est étranger. Le second
Théâtre National d’Opéra – Opéra-Comique – datant de 1715 est installé depuis
1898 dans l’édifice dit Salle Favart. L’Opéra-Comique a un répertoire beaucoup
plus riche et souple. Théâtre de création, de recherches, l’Opéra-Comique,
considéré comme «moteur» du théâtre lyrique français offre sa scène aux
grands compositeurs contemporains: F. Poulenc, D. Milhaud, G. Charpentier,
A. Jolivet, M. Landowsky y ont vu créer leurs œuvres.
* * * * *
Sur le théâtre lyrique j’ai des idées très précises simplement parce que j’ai
vécu pour lui. J’ai beaucoup écrit d’œuvres symphoniques mais j’ai tout de
même vécu depuis un demi-siècle dans le théâtre lyrique et pour lui. J’ai connu
tous ses publics. J’ai fait des conférences dans les Universités populaires, aux
J. M. F., à la Radio. Les émissions que faisait Dominique Plessis m’ont donné
des exemples, des leçons. Elle avait un public extraordinaire qui lui écrivait. Un
pâtissier de Nice: moi, j’ai découvert la musique en entendant la Damnation de
Faust. Un facteur de Roubaix: j’adore la musique depuis que j’ai entendu
Carmina Burana.
forme inédite élégante et mélodieuse, son pouvoir évocateur qui réussit à THÉÂTRE LYRIQUE exprimer toutes les nuances dans les sentiments humains. Le talent et la maîtrise professionnelle de M. Legrand (il a fait des études au Conservatoire Dans la vie musicale de Paris, une place importante est toujours revenue à dans la classe de la célèbre pédagogue et compositeur Nadia Boulanger) l’ont l’Opéra, «théâtre total», par exellence, réunissant la musique, le texte, les fait connaître à des millions de gens dans le monde entier après le célèbre film décors, le mouvement, le geste. de Jacques Demy les Parapluies de Cherbourg (1964), dont il a écrit la Par sa nature même, cette forme artistique est propre à initier le grand musique. Musicien professionnel de talent, il vient à la chanson en collaborant à public, les grandes masses populaires, à la musique. des orchestrations avec son père – Raymond Legrand, compositeur et chef Cet art est présenté par deux théâtres à Paris – l’Opéra de Paris et l’Opéra- d’orchestre de variétés. Il orchestre lui-même de nombreux accompagnements Comique – qui forment la Réunion des Théâtres Lyriques Nationaux, rattachée pour E. Piaf, C. Sauvage, J. Gréco, H. Salvador, J. François, etc. qui interprètent au ministère de la Culture, dotée de l’autonomie financière, subventionnée par volontiers les chansons composées par M. Legrand. Il dirige des concerts de l’Etat. variétés et de musique classique populaire, tout en cherchant des effets L’Opéra de Paris (son titre officiel est Académie Nationale de Musique) orchestraux et sonores originaux. Ses mélodies de cinéma et ses meilleures occupe depuis 1875 le magnifique Palais Garnier, construit par Charles Garnier, chansons empreintes d’une rare invention mélodique et orchestrale résistent à place de l’Opéra. Le théâtre est servi par une grande compagnie d’acteurs tous les changements de mode, apportant une grande joie à tous les amateurs de d’opéra et de ballet, par un orchestre, un chœur, un corps de ballet excellents. musique française. L’Opéra de Paris qui remonte à 1671 a toujours été un théâtre de consécration, On ne pourrait se faire une idée de la culture musicale de la France sans la au répertoire composé essentiellement d’œuvres nationales et étrangères chanson française qui en fait partie intégrante. A la base de la centralisation classiques d’époques passées. d’une vie musicale française à Paris, la chanson, musique de genre urbain par Toutes les tentatives de renouveau dans le répertoire courant, par de excellence, y a acquis une importance toute particulière. Depuis P.-J. Béranger, nouvelles créations scéniques d’après les œuvres musicales modernes, se P. Dupont, jusqu’à M. Chevalier, Mistinguett, E. Piaf, G. Brassens, etc. la heurtent à l’opposition du public bourgeois conservateur. Les goûts culture de la chanson de Paris a atteint un niveau artistique très élevé. Elle est traditionnels de celui-ci le tiennent à l’écart de la nouvelle musique entrée à titre d’égal dans la musique française et ses mélodies envoûtantes se contemporaine dont le langage insolite et difficile lui est étranger. Le second retrouvent non seulement chez J. Offenbach, mais aussi chez D. Milhaud, Théâtre National d’Opéra – Opéra-Comique – datant de 1715 est installé depuis G. Auric, A. Honegger, etc. 1898 dans l’édifice dit Salle Favart. L’Opéra-Comique a un répertoire beaucoup La chanson restitue à la poésie une actualité qu’elle risquait de perdre. plus riche et souple. Théâtre de création, de recherches, l’Opéra-Comique, Enregistrée, radiodiffusée, mise en scène, dramatisée par la comédie musicale, considéré comme «moteur» du théâtre lyrique français offre sa scène aux la chanson aide un poète à redevenir un personnage présent, moderne, positif. grands compositeurs contemporains: F. Poulenc, D. Milhaud, G. Charpentier, La poésie vit là une de ses aventures modernes et exaltantes. Plus que toute A. Jolivet, M. Landowsky y ont vu créer leurs œuvres. autre œuvre d’art, la chanson appartient au peuple, ainsi que son auteur et son ***** interprète qui gagnent une renommée vraiment nationale. Sur le théâtre lyrique j’ai des idées très précises simplement parce que j’ai Parmi les plus renommés, une place toute particulière est occupée par E. Piaf, vécu pour lui. J’ai beaucoup écrit d’œuvres symphoniques mais j’ai tout de cette reine de la chanson parisienne moderne, et G. Brassens, poète, compositeur même vécu depuis un demi-siècle dans le théâtre lyrique et pour lui. J’ai connu et interprète, dont le talent a été couronné par le Grand Prix de Poésie de tous ses publics. J’ai fait des conférences dans les Universités populaires, aux l’Académie française. J. M. F., à la Radio. Les émissions que faisait Dominique Plessis m’ont donné G. Brassens reste un phénomène inimitable, très haut dans le ciel de la des exemples, des leçons. Elle avait un public extraordinaire qui lui écrivait. Un chanson française pourtant si riche en noms célèbres: M. Chevalier et Ch. Trénet, pâtissier de Nice: moi, j’ai découvert la musique en entendant la Damnation de J. Brel et L. Ferré, G. Béart et Ch. Aznavour, qui sont devenus classiques. Faust. Un facteur de Roubaix: j’adore la musique depuis que j’ai entendu Carmina Burana. 5 6