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L'université compte aussi sur les bourses accordées aux termes des deux
cents contrats qui la lient à des universités étrangères. «On envoie des
cerveaux, ils envoient du matériel», résume Vladimir Trouhine. Une
coopération pas suffisamment développée avec la France, estime le
recteur. «II existe quelques programmes, mais ce n'est pas assez», affirme
Victor Sadovnitchi. Parmi les autres recettes, figurent les recherches dont
le ministère des sciences passe commande. Ou encore la vente -
embryonnaire - des inventions des facultés scientifiques. Celle de
physique, par exemple, cherche à commercialiser un appareil qui se fixe
dans un lustre et libère si besoin un gaz étouffant les incendies!
La pauvreté des équipements («ils datent d'il y a vingt-cinq ans»,
témoigne un scientifique étranger), l'indécence des salaires, l'indigence
des boursiers (112F par mois pour Svetlana, en thèse de chimie ; 80 F
pour Andreï, en quatrième année de mathématiques)... tout contribue à
nourrir départs et corruption. La catastrophe n'est toutefois pas au bout du
chemin, estiment les enseignants. «Le niveau a baissé, mais, chaque
année, on a un groupe d'une vingtaine d'étudiants excellents, très
motivés, et qui ont accès à des connaissances qu'on ne pouvait pas avoir
à l'époque soviétique. Ils sont plus intéressants, plus libres, plus cultivés
qu'on ne l'était», assure Irina Prohorova, âgée de quarante ans, qui
enseigne l'histoire de la littérature russe à la faculté de journalisme.
Adrien Helleman, professeur canadien de philosophie, estime, lui, que les
choses vont plutôt en s'améliorant : «En cinq ans, ça a beaucoup changé,
la direction resserre les boulons, il arrive que des élèves soient renvoyés,
l'organisation est bien meilleure, les étudiants ont maintenant des livres
qui ne sont plus complètement dépassés.»
Quant à Victor Jivov, le «professeur Tournesol» très amer, il compte sur
le «processus de reproduction », qui ne s'est pas encore éteint - «nous
avons encore une petite réserve d'étudiants brillants qui pourront
enseigner dans les dix-quinze années à venir», dit-il. «Il y a encore des
gens de talent qui veulent faire des choses ici. La situation n'est pas
complètement désespérée.»
Les meilleurs s’en vont
Svetlana, vingt-trois ans, prépare sa thèse de chimie. Ces dernières
années, elle a vu pas mal de ses camarades s'envoler vers d'autres cieux.
«Et il y en a encore beaucoup, dit-elle, qui cherchent à partir.» C'est une
hémorragie. Le drame de l'Université. Les meilleurs s'en vont. Aux Etats-
Unis, en Europe de l'Ouest, en Israël, mais aussi au Japon, en Corée, au
Mexique ou dans les pays d'Amérique latine.
Vladimir Trouhine, vice-recteur, évalue entre 5% et 7% la proportion
d'étudiants de l'université Lomonossov qui partent. Les disciplines
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L'université compte aussi sur les bourses accordées aux termes des deux cents contrats qui la lient à des universités étrangères. «On envoie des cerveaux, ils envoient du matériel», résume Vladimir Trouhine. Une coopération pas suffisamment développée avec la France, estime le recteur. «II existe quelques programmes, mais ce n'est pas assez», affirme Victor Sadovnitchi. Parmi les autres recettes, figurent les recherches dont le ministère des sciences passe commande. Ou encore la vente - embryonnaire - des inventions des facultés scientifiques. Celle de physique, par exemple, cherche à commercialiser un appareil qui se fixe dans un lustre et libère si besoin un gaz étouffant les incendies! La pauvreté des équipements («ils datent d'il y a vingt-cinq ans», témoigne un scientifique étranger), l'indécence des salaires, l'indigence des boursiers (112F par mois pour Svetlana, en thèse de chimie ; 80 F pour Andreï, en quatrième année de mathématiques)... tout contribue à nourrir départs et corruption. La catastrophe n'est toutefois pas au bout du chemin, estiment les enseignants. «Le niveau a baissé, mais, chaque année, on a un groupe d'une vingtaine d'étudiants excellents, très motivés, et qui ont accès à des connaissances qu'on ne pouvait pas avoir à l'époque soviétique. Ils sont plus intéressants, plus libres, plus cultivés qu'on ne l'était», assure Irina Prohorova, âgée de quarante ans, qui enseigne l'histoire de la littérature russe à la faculté de journalisme. Adrien Helleman, professeur canadien de philosophie, estime, lui, que les choses vont plutôt en s'améliorant : «En cinq ans, ça a beaucoup changé, la direction resserre les boulons, il arrive que des élèves soient renvoyés, l'organisation est bien meilleure, les étudiants ont maintenant des livres qui ne sont plus complètement dépassés.» Quant à Victor Jivov, le «professeur Tournesol» très amer, il compte sur le «processus de reproduction », qui ne s'est pas encore éteint - «nous avons encore une petite réserve d'étudiants brillants qui pourront enseigner dans les dix-quinze années à venir», dit-il. «Il y a encore des gens de talent qui veulent faire des choses ici. La situation n'est pas complètement désespérée.» Les meilleurs s’en vont Svetlana, vingt-trois ans, prépare sa thèse de chimie. Ces dernières années, elle a vu pas mal de ses camarades s'envoler vers d'autres cieux. «Et il y en a encore beaucoup, dit-elle, qui cherchent à partir.» C'est une hémorragie. Le drame de l'Université. Les meilleurs s'en vont. Aux Etats- Unis, en Europe de l'Ouest, en Israël, mais aussi au Japon, en Corée, au Mexique ou dans les pays d'Amérique latine. Vladimir Trouhine, vice-recteur, évalue entre 5% et 7% la proportion d'étudiants de l'université Lomonossov qui partent. Les disciplines 101
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