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«Dire que ce sont tous des volontaires qui ont trouvé leur vocation relève
ou discours idéal», avoue le directeur. Dans la pratique, une grande partie
des apprentis «ont un rejet de l'école évident», constate-t-il. Tous ont
trouvé une entreprise -pas forcément dans le secteur d'activité qu'ils
souhaitaient - par relation, par hasard ou par le réseau des missions
locales, et sont contents de toucher un petit salaire qui leur procure un
sentiment de liberté, quand cet appoint financier ne vient pas arrondir les
fins de mois familiales.
Vingt-deux heures d'enseignement général (mathématiques, français,
sciences, dessin, éducation physique et sportive) et dix-sept heures
d'enseignement professionnel (dont onze heures d'atelier pratique) par
semaine, le CFA se veut «le complément de l'entreprise». Un carnet de
liaison, rempli par les enseignants du CFA et par le maître
d'apprentissage, remplace en quelque sorte le bulletin de notes. «Lors du
cours, il y a toujours une période où l'on fait appel à ce qu'ils ont vécu
dans leur entreprise», explique David Chretien, le professeur de
plomberie-chauffage. «Mon travail consiste à les guider, à leur
apprendre des méthodes», ajoute-t-il.
En eseignement général, les choses sont plus difficiles, d'autant que les
classes sont très hétérogènes, notamment pour ce qui est de la maîtrise de
la lecture et de l'écriture. «Ils arrivent découragés et considèrent qu’une
feuille de papier et un crayon, ce n’est pas pour eux», constate Rolande
Coudrin, enseignante en sciences physiques et chimie. «II faut leur faire
comprendre que les mains ne sont rien sans la tête et que le CFA ce n’est
pas l’école», poursuit-elle. Alors, pour capter l'attention de ses apprentis,
Mme Coudrin tente toujours de s'inspirer de leur vécu professionnel.
Si l’apprentissage constitue, pour une partie des élèves, une deuxième
chance après leur échec dans le circuit scolaire traditionnel, d'autres sont
contraints ou préfèrent abandonner. En 1995, dans ce CFA, le taux
d'abandon a concerné 104 apprentis, soit 20% des effectifs. La moitié des
abandons sont dus à des fermetures d'entreprise, 25 % sont liés à un
désaccord profond entre l'apprenti et l'employeur - il s'agit la plupart du
temps de problèmes relationnels - 25 %, enfin, relèvent d'erreurs
d'orientation. «Trop de jeunes ne sont pas préparés à ce changement
radical entre l'école et le monde professionnel», insiste Jean-Marc
Loubière, adjoint au directeur. Ceux qui restent ont trouvé leur voie, se
sentent valorisés par le salaire qu'ils perçoivent et parlent de leur travail à
leurs parents, alors qu'au paravant l'école était un sujet tabou. Pour M.
Davis, «ils vivent mieux l'usure physique que l'usure morale qu'ils ont pu
connaître au collège».
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«Dire que ce sont tous des volontaires qui ont trouvé leur vocation relève ou discours idéal», avoue le directeur. Dans la pratique, une grande partie des apprentis «ont un rejet de l'école évident», constate-t-il. Tous ont trouvé une entreprise -pas forcément dans le secteur d'activité qu'ils souhaitaient - par relation, par hasard ou par le réseau des missions locales, et sont contents de toucher un petit salaire qui leur procure un sentiment de liberté, quand cet appoint financier ne vient pas arrondir les fins de mois familiales. Vingt-deux heures d'enseignement général (mathématiques, français, sciences, dessin, éducation physique et sportive) et dix-sept heures d'enseignement professionnel (dont onze heures d'atelier pratique) par semaine, le CFA se veut «le complément de l'entreprise». Un carnet de liaison, rempli par les enseignants du CFA et par le maître d'apprentissage, remplace en quelque sorte le bulletin de notes. «Lors du cours, il y a toujours une période où l'on fait appel à ce qu'ils ont vécu dans leur entreprise», explique David Chretien, le professeur de plomberie-chauffage. «Mon travail consiste à les guider, à leur apprendre des méthodes», ajoute-t-il. En eseignement général, les choses sont plus difficiles, d'autant que les classes sont très hétérogènes, notamment pour ce qui est de la maîtrise de la lecture et de l'écriture. «Ils arrivent découragés et considèrent qu’une feuille de papier et un crayon, ce n’est pas pour eux», constate Rolande Coudrin, enseignante en sciences physiques et chimie. «II faut leur faire comprendre que les mains ne sont rien sans la tête et que le CFA ce n’est pas l’école», poursuit-elle. Alors, pour capter l'attention de ses apprentis, Mme Coudrin tente toujours de s'inspirer de leur vécu professionnel. Si l’apprentissage constitue, pour une partie des élèves, une deuxième chance après leur échec dans le circuit scolaire traditionnel, d'autres sont contraints ou préfèrent abandonner. En 1995, dans ce CFA, le taux d'abandon a concerné 104 apprentis, soit 20% des effectifs. La moitié des abandons sont dus à des fermetures d'entreprise, 25 % sont liés à un désaccord profond entre l'apprenti et l'employeur - il s'agit la plupart du temps de problèmes relationnels - 25 %, enfin, relèvent d'erreurs d'orientation. «Trop de jeunes ne sont pas préparés à ce changement radical entre l'école et le monde professionnel», insiste Jean-Marc Loubière, adjoint au directeur. Ceux qui restent ont trouvé leur voie, se sentent valorisés par le salaire qu'ils perçoivent et parlent de leur travail à leurs parents, alors qu'au paravant l'école était un sujet tabou. Pour M. Davis, «ils vivent mieux l'usure physique que l'usure morale qu'ils ont pu connaître au collège». 24
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