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les nombreux cas de racket, de violence, d'échec scolaire. On se souvient
avec émotion du mouvement réussi des « copains de Seine-Saint-Denis»
en 1998. On fait comme eux en exigeant un «vrai plan d'urgence» pour le
Val-de-Marne. Et on menace: si le rectorat et le ministère ne répondent
pas à leurs revendications — la création de deux mille postes
d'enseignants, d'infirmières, de psychologues pour le département -, le
mouvement prendra de l'ampleur en septembre ou octobre, après la rentrée
des classes.
La crise a frappé de plein fouet
Ce soir-là, on dit son ras-le-bol, son malaise, son inquiétude. Une
professeur du primaire : «On a des problèmes de violence. On sait très
bien déjà chez les tout-petits, quels seront les enfants qui mettront le feu.
Mais on ne peut rien faire». Et ses collègues de pointer du doigt les
carences. Il manque, disent-ils, des enseignants spécialisés pour prendre
en charge ces élèves dans les classes d'intégration scolaire (CLIS) ou à
travers les réseax d’aide spécialisée aux élèves en difficulté (Rased). Il
manque des psychologues, des assistantes sociales des médecins et des
infirmières. Il manque des remplaçants, des surveillants, des CPE, des
personnels Atoss. Une collègue de maternelle : «Nous passons notre
temps à tirer la sonnette d'alarme sur tel ou tel enfant en grande
difficulté. Mais rien ne suit, rien ne vient. C'est frustrant». II faut certes
relativiser, affirme un professeur de collège voisin, classé ZEP. «Ce n’est
pas encore le Bronx». Sous-entendu: le Val-de-Marne ne connaît pas une
situation aussi difficile que... la Seine-Saint-Denis. «II faut agir vite pour
que cela ne bascule pas. La tendance est à l'aggravation», ajoute-t-il en
signalant que rien n'est perdu. «L’école a pris la crise économique de
plein fouet. Mais elle a des réponses. On y croit tous. C'est pour cela que
nous restons en ZEP», conclut-il. Des réponses? A condition que l'Etat
accorde des moyens supplémentaires au département pour qu'il puisse
faire face aux difficultés nées de la crise et de la ségrégation urbaine,
plaident, unanimes, enseignants et parents d'élèves. «Il faut des moyens et
on n’est pas les seuls à le demander», s'exclame un parent. Et,
effectivement, depuis mars, des centaines d'enseignants et de parents
d'élèves ont multiplié les actions un peu partout dans le département.
Bataille de chiffres avec l'inspection
Contre Claude Allègre et ses projets de réforme, bien sûr. Mais pas
seulement: l'annonce des projets de carte scolaire et celle des dotations
globales horaires, qui déterminent les moyens affectés à chaque
établissement, ont fait office de détonateurs. A Ivry, Vitry, Fontenay-
sous-Bois et ailleurs, d'autres antennes de l'inspection d'académie ont été
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les nombreux cas de racket, de violence, d'échec scolaire. On se souvient avec émotion du mouvement réussi des « copains de Seine-Saint-Denis» en 1998. On fait comme eux en exigeant un «vrai plan d'urgence» pour le Val-de-Marne. Et on menace: si le rectorat et le ministère ne répondent pas à leurs revendications — la création de deux mille postes d'enseignants, d'infirmières, de psychologues pour le département -, le mouvement prendra de l'ampleur en septembre ou octobre, après la rentrée des classes. La crise a frappé de plein fouet Ce soir-là, on dit son ras-le-bol, son malaise, son inquiétude. Une professeur du primaire : «On a des problèmes de violence. On sait très bien déjà chez les tout-petits, quels seront les enfants qui mettront le feu. Mais on ne peut rien faire». Et ses collègues de pointer du doigt les carences. Il manque, disent-ils, des enseignants spécialisés pour prendre en charge ces élèves dans les classes d'intégration scolaire (CLIS) ou à travers les réseax d’aide spécialisée aux élèves en difficulté (Rased). Il manque des psychologues, des assistantes sociales des médecins et des infirmières. Il manque des remplaçants, des surveillants, des CPE, des personnels Atoss. Une collègue de maternelle : «Nous passons notre temps à tirer la sonnette d'alarme sur tel ou tel enfant en grande difficulté. Mais rien ne suit, rien ne vient. C'est frustrant». II faut certes relativiser, affirme un professeur de collège voisin, classé ZEP. «Ce n’est pas encore le Bronx». Sous-entendu: le Val-de-Marne ne connaît pas une situation aussi difficile que... la Seine-Saint-Denis. «II faut agir vite pour que cela ne bascule pas. La tendance est à l'aggravation», ajoute-t-il en signalant que rien n'est perdu. «L’école a pris la crise économique de plein fouet. Mais elle a des réponses. On y croit tous. C'est pour cela que nous restons en ZEP», conclut-il. Des réponses? A condition que l'Etat accorde des moyens supplémentaires au département pour qu'il puisse faire face aux difficultés nées de la crise et de la ségrégation urbaine, plaident, unanimes, enseignants et parents d'élèves. «Il faut des moyens et on n’est pas les seuls à le demander», s'exclame un parent. Et, effectivement, depuis mars, des centaines d'enseignants et de parents d'élèves ont multiplié les actions un peu partout dans le département. Bataille de chiffres avec l'inspection Contre Claude Allègre et ses projets de réforme, bien sûr. Mais pas seulement: l'annonce des projets de carte scolaire et celle des dotations globales horaires, qui déterminent les moyens affectés à chaque établissement, ont fait office de détonateurs. A Ivry, Vitry, Fontenay- sous-Bois et ailleurs, d'autres antennes de l'inspection d'académie ont été 47
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