Образование во Франции: лингвокультурные аспекты. Макарова Л.С - 57 стр.

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Texte 6 :Le nouveau plan anti-violence à Allègre
Ecoles : les nerfs à vif
Les plans ministériels se succèdent , la violence à l’école demeure.
Pourtant pouvoirs publics , enseignants, parents et élèves ont décidé de
ne pas baisser les bras.
Nouvelle flambée de violence à l'école et d'angoisse collective sur trame
spectaculaire. Toujours le même scénario. D'abord, des drames. A
Longwy, un élève souffre-douleur de trois autres, qui l'auraient quasiment
torturé depuis la rentrée de septembre. A Mantes-la-Jolie, un gamin de
sixième jeté par deux grands par-dessus la rambarde d'une cage d'escalier
parce qu'il ne voulait plus faire les devoirs d'espagnol à leur place. A Ris-
Orangis, une gamine brûlée au visage par trois garçons mandatés par une
fille de 15 ans. Ensuite, d'autres incidents, d'habitude passés sous silence,
mais alignés dans la foulée: un proviseur encore agressé ; une bouteille
incendiaire lancée dans un hall; un élève, paraît-il, surpris à verser du
détergent dans la cafetière de la salle des profs, et un établissement de
plus saccagé pendant le week-end.
Une litanie qui devient épidémie. Un émoi collectif qui explose: une
grande manif à Vénissieux le jour de la grève générale dans les écoles,
avec comme inscriptions sur les banderoles « écoles vandalisées =
enfants pénalisés» ; des titres de journaux sur «la gangrène» de l'école ;
des débats d'usage sur les plateaux de radio et télé. Enfin, pour finir, des
grèves locales d'enseignants, avec occupations de collèges par les parents,
pour demander « des moyens » et qui « ne lâcheront pas », et dont
l'action menace de faire tache d'huile.
Comme souvent, les spécialistes nous invitent non pas à minimiser mais à
relativiser les faits. La gravité des actes commis à Longwy et à Mantes-la-
Jolie n'étonne pas Eric Debarbieux, auteur d'une longue enquête. Pour lui,
ils sont effectivement révélateurs des deux phénomènes les plus
préoccupants de ces dernières années : l'augmentation, sur fond de
stabilisation de la violence, du degré de gravité d'actes, heureusement
minoritaires, ainsi que l'action en groupe. Mais d'ajouter : «Ce n'est pas
pour autant qu’on s’étripe tous les jours dans les lycées.» Même
diagnostic chez Bernard Chariot qui considère que «les tensions
continuent d'augmenter à l'école», mais que cette dernière résiste. « La
marée monte, dit-il, mais la digue tint toujours le coup.» En somme les
efforts déployés par l'institution depuis des années n'auraient pas été sans
effets. Pourtant, sur le terrain, l'heure est au découragement et au doute.
«Plus personne n'est à l’abri, estime un principal de collège de centre-
ville, un rien peut déclencher un incident, les jeunes d'aujourd'hui sont
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Texte 6 :Le nouveau plan anti-violence à Allègre
Ecoles : les nerfs à vif
Les plans ministériels se succèdent , la violence à l’école demeure.
Pourtant pouvoirs publics , enseignants, parents et élèves ont décidé de
ne pas baisser les bras.
Nouvelle flambée de violence à l'école et d'angoisse collective sur trame
spectaculaire. Toujours le même scénario. D'abord, des drames. A
Longwy, un élève souffre-douleur de trois autres, qui l'auraient quasiment
torturé depuis la rentrée de septembre. A Mantes-la-Jolie, un gamin de
sixième jeté par deux grands par-dessus la rambarde d'une cage d'escalier
parce qu'il ne voulait plus faire les devoirs d'espagnol à leur place. A Ris-
Orangis, une gamine brûlée au visage par trois garçons mandatés par une
fille de 15 ans. Ensuite, d'autres incidents, d'habitude passés sous silence,
mais alignés dans la foulée: un proviseur encore agressé ; une bouteille
incendiaire lancée dans un hall; un élève, paraît-il, surpris à verser du
détergent dans la cafetière de la salle des profs, et un établissement de
plus saccagé pendant le week-end.
Une litanie qui devient épidémie. Un émoi collectif qui explose: une
grande manif à Vénissieux le jour de la grève générale dans les écoles,
avec comme inscriptions sur les banderoles « écoles vandalisées =
enfants pénalisés» ; des titres de journaux sur «la gangrène» de l'école ;
des débats d'usage sur les plateaux de radio et télé. Enfin, pour finir, des
grèves locales d'enseignants, avec occupations de collèges par les parents,
pour demander « des moyens » et qui « ne lâcheront pas », et dont
l'action menace de faire tache d'huile.
Comme souvent, les spécialistes nous invitent non pas à minimiser mais à
relativiser les faits. La gravité des actes commis à Longwy et à Mantes-la-
Jolie n'étonne pas Eric Debarbieux, auteur d'une longue enquête. Pour lui,
ils sont effectivement révélateurs des deux phénomènes les plus
préoccupants de ces dernières années : l'augmentation, sur fond de
stabilisation de la violence, du degré de gravité d'actes, heureusement
minoritaires, ainsi que l'action en groupe. Mais d'ajouter : «Ce n'est pas
pour autant qu’on s’étripe tous les jours dans les lycées.» Même
diagnostic chez Bernard Chariot qui considère que «les tensions
continuent d'augmenter à l'école», mais que cette dernière résiste. « La
marée monte, dit-il, mais la digue tint toujours le coup.» En somme les
efforts déployés par l'institution depuis des années n'auraient pas été sans
effets. Pourtant, sur le terrain, l'heure est au découragement et au doute.
«Plus personne n'est à l’abri, estime un principal de collège de centre-
ville, un rien peut déclencher un incident, les jeunes d'aujourd'hui sont

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