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communication. Par ailleurs, je trouve que ce manifeste est écrit un peu
trop au masculin, la demande d'échange implique le respect de l’alterité, et
pour un homme l’altérité, c'est d'abord la femme...
Ces jeunes dénoncent aussi la violence institutionnelle, celle qu'ils
subissent au quotidien de la part de 1a police, de l'école, de
l'administration.
Cette problématique est au cœur du livre que je viens d'écrire. Nous
sommes dans un pays qui considère qu'il a de bonnes institutions
menacées de l'extérieur par les «barbares». Or, si l'on regarde les choses
un peu plus attentivement, on s'aperçoit que les institutions ont des
difficultés internes, qu'elles sont en crise et que cela participe à la
production de violence que, par la suite, elles dénoncent. Dans notre
recherche, nous démontrons que la Republique à travers ces institutions,
tient de plus en plus mal ses promesses de liberté, d'égalité, de fraternité.
La violence en France est aussi le produit de la crise du modèle
républicain et de son fonctionnement actuel. Nous avons vécu pendant dix
ans sous la domination intellectuelle d'un discours qui se reclame de la
gauche, mais qui est en réalité élitiste et conservateur. Un discours qui
considère que la démocratie passe après la Republique. Repris par un très
grand nombre d'intellectuels, ce discours - qui va, hélas ! de Pasqua à
Chevènement - est, au mieux, incantatoire et, très vite, politiquement
répressif.
Selon vous, pourquoi ce manifeste voit-il le jour aujourd'hui ?
Au départ, il y a un événement qui déclenche l'émotion, mais peut-être y
a-t-il aussi une rencontre de deux logiques, celle d'en bas et celle d'en
haut. Il y a, d'une part, les jeunes qui veulent écrire un manifeste et,
d'autre part, ceux qui les entendent et les aident à développer et à faire
connaître leur action. Par ailleurs, peut-être commençons-nous enfin à
sortir de cette longue période où l'on avait le sentiment d'une inexorable
dégradation. Peut-être s'agit-il là de signes d'une reprise autorisant une
certain optimisme. Nombre de chercheurs commencent à raconter qu'en
banlieue le terrain est riche, qu'il y a de la vie, de l'espoir et que tout cela
n'est pas négligeable.
Brigitte Stora (L'événement du jeudi, 1999)
Devoir :
Après avoir travaillé les textes 5, 6, 7 comparez la situation actuelle
dans les écoles françaises et russes. Violence dans les écoles en Russie
existe-t-elle ? Qu’est-ce qu’on peut faire pour resoudre ce problème?
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communication. Par ailleurs, je trouve que ce manifeste est écrit un peu trop au masculin, la demande d'échange implique le respect de l’alterité, et pour un homme l’altérité, c'est d'abord la femme... Ces jeunes dénoncent aussi la violence institutionnelle, celle qu'ils subissent au quotidien de la part de 1a police, de l'école, de l'administration. Cette problématique est au cœur du livre que je viens d'écrire. Nous sommes dans un pays qui considère qu'il a de bonnes institutions menacées de l'extérieur par les «barbares». Or, si l'on regarde les choses un peu plus attentivement, on s'aperçoit que les institutions ont des difficultés internes, qu'elles sont en crise et que cela participe à la production de violence que, par la suite, elles dénoncent. Dans notre recherche, nous démontrons que la Republique à travers ces institutions, tient de plus en plus mal ses promesses de liberté, d'égalité, de fraternité. La violence en France est aussi le produit de la crise du modèle républicain et de son fonctionnement actuel. Nous avons vécu pendant dix ans sous la domination intellectuelle d'un discours qui se reclame de la gauche, mais qui est en réalité élitiste et conservateur. Un discours qui considère que la démocratie passe après la Republique. Repris par un très grand nombre d'intellectuels, ce discours - qui va, hélas ! de Pasqua à Chevènement - est, au mieux, incantatoire et, très vite, politiquement répressif. Selon vous, pourquoi ce manifeste voit-il le jour aujourd'hui ? Au départ, il y a un événement qui déclenche l'émotion, mais peut-être y a-t-il aussi une rencontre de deux logiques, celle d'en bas et celle d'en haut. Il y a, d'une part, les jeunes qui veulent écrire un manifeste et, d'autre part, ceux qui les entendent et les aident à développer et à faire connaître leur action. Par ailleurs, peut-être commençons-nous enfin à sortir de cette longue période où l'on avait le sentiment d'une inexorable dégradation. Peut-être s'agit-il là de signes d'une reprise autorisant une certain optimisme. Nombre de chercheurs commencent à raconter qu'en banlieue le terrain est riche, qu'il y a de la vie, de l'espoir et que tout cela n'est pas négligeable. Brigitte Stora (L'événement du jeudi, 1999) Devoir : Après avoir travaillé les textes 5, 6, 7 comparez la situation actuelle dans les écoles françaises et russes. Violence dans les écoles en Russie existe-t-elle ? Qu’est-ce qu’on peut faire pour resoudre ce problème? 59
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