Образование во Франции: лингвокультурные аспекты. Макарова Л.С - 9 стр.

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d’avec la mère pour que l'enfant puisse se sécuriser en dehors de la
famille. C’est le préalable à tout apprentissage, les mamans peuvent donc
rester dans la classe jusqu’à ce qu’elles se sentent prêtes à nous confier
l’enfant. Ensuite, il faut commencer à montrer que la vie en collectivité
impose des règles... Mais c’est le travail sur le langage qui prévaut et
marque vraiment la spécifici de l’accueuil au sein de l’institution»,
conclut Laurence.
Après dix ans d’enseignement en maternelle, cette professeur d’école a
choisi cette classe «par envie mais aussi par curiosité». Bilan: « C’est
très éprouvant car je suis le repère permanent de ces petits. Ils ne
s’eloignent jamais de moi. Même pendant la recréation. Mais c’est aussi
une année riche parce qu’on apprend encore un peu plus à individualiser
l’enseignement qu’on dispense. La seule solution. Même si on n’en
mesure pas immédiatement les résultats. Car même ceux qui ne parlent
pas ont beaucoup engrangé. Et lorsqu’ils s’exprimeront, ce sera
immédiatement en «langage scolaire» avec des «néanmoin et des
«lorsque»... Mais c’est la maîtresse suivante qui le verra. Reste que
l’effort est constant. Même si nous savons très bien qui préfère le lait ou
le jus d’orange, nous le demandons inlassablement à tous les enfants tous
les matin au petit déjeuner», insiste Laurence. Chaque jeu, chaque activité
est prétexte à s'exprimer ou à entendre parler. Il y a le traditionnel moment
l'enfant doit reconnaître l’étiquette portant son nom et la déposer près
de sa photo et puis celui du conte ou des comptines. Mais l'hygiène au
quotidien, la préparation du gâteau ou la plantation des graines sont aussi
de précieux moments d'apprentissage.
Pas de redoublement en CP
Pragmatique, Véronique Decker a mesuré elle-même les résultats de cet
investissement fort. «J’ai suivi tous les enfants qui ont été scolarisés ici
pendant quatre ans. A l’évaluation de CE2, ils obtiennent tous en
français 10 points de plus que la moyenne de la ZEP. En mathématiques,
ils sont de 5 à 7 points au-dessus». Autre sujet de satisfaction, aucun n'a
redoublé son cours préparatoire. «Voilà pourquoi je répète que nous
travaillons à moyens constants. Evidemment, la scolarisation un an plus
tôt occasionne un surcoût ponctuel. Mais cet investissement est d’autant
plus vite récupéré que l’on évite ensuite des redoublements
financièrement et socialement onéreux...»
Plusieurs recherches abondent dans son sens. A partir d'un panel de 10
000 élèves, la DEP, direction de l'évaluation et de la prospective du
ministère (devenue la DPD, direction de la programination et du
développement), s'est attachée à évaluer arithmétiquement le gain de cette
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d’avec la mère pour que l'enfant puisse se sécuriser en dehors de la
famille. C’est le préalable à tout apprentissage, les mamans peuvent donc
rester dans la classe jusqu’à ce qu’elles se sentent prêtes à nous confier
l’enfant. Ensuite, il faut commencer à montrer que la vie en collectivité
impose des règles... Mais c’est le travail sur le langage qui prévaut et
marque vraiment la spécificité de l’accueuil au sein de l’institution»,
conclut Laurence.
Après dix ans d’enseignement en maternelle, cette professeur d’école a
choisi cette classe «par envie mais aussi par curiosité». Bilan: « C’est
très éprouvant car je suis le repère permanent de ces petits. Ils ne
s’eloignent jamais de moi. Même pendant la recréation. Mais c’est aussi
une année riche parce qu’on apprend encore un peu plus à individualiser
l’enseignement qu’on dispense. La seule solution. Même si on n’en
mesure pas immédiatement les résultats. Car même ceux qui ne parlent
pas ont beaucoup engrangé. Et lorsqu’ils s’exprimeront, ce sera
immédiatement en «langage scolaire» avec des «néanmoins» et des
«lorsque»... Mais c’est la maîtresse suivante qui le verra. Reste que
l’effort est constant. Même si nous savons très bien qui préfère le lait ou
le jus d’orange, nous le demandons inlassablement à tous les enfants tous
les matin au petit déjeuner», insiste Laurence. Chaque jeu, chaque activité
est prétexte à s'exprimer ou à entendre parler. Il y a le traditionnel moment
où l'enfant doit reconnaître l’étiquette portant son nom et la déposer près
de sa photo et puis celui du conte ou des comptines. Mais l'hygiène au
quotidien, la préparation du gâteau ou la plantation des graines sont aussi
de précieux moments d'apprentissage.
Pas de redoublement en CP
Pragmatique, Véronique Decker a mesuré elle-même les résultats de cet
investissement fort. «J’ai suivi tous les enfants qui ont été scolarisés ici
pendant quatre ans. A l’évaluation de CE2, ils obtiennent tous en
français 10 points de plus que la moyenne de la ZEP. En mathématiques,
ils sont de 5 à 7 points au-dessus». Autre sujet de satisfaction, aucun n'a
redoublé son cours préparatoire. «Voilà pourquoi je répète que nous
travaillons à moyens constants. Evidemment, la scolarisation un an plus
tôt occasionne un surcoût ponctuel. Mais cet investissement est d’autant
plus vite récupéré que l’on évite ensuite des redoublements
financièrement et socialement onéreux...»
Plusieurs recherches abondent dans son sens. A partir d'un panel de 10
000 élèves, la DEP, direction de l'évaluation et de la prospective du
ministère (devenue la DPD, direction de la programination et du
développement), s'est attachée à évaluer arithmétiquement le gain de cette
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