Перевод экономического текста (французский язык). Макарова Л.С - 10 стр.

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L'annonce, mercredi, après la suspension des cotations de l'actions, d'une perte
nette 5,34 milliards de francs pour l'exercice 1992-1993, a surpris les opérateurs
même les plus pessimistes. Ce trou représente en effet le double des estimations
les plus “réalistes” des analystes boursiers.
Qu’Euro Disney soit malade, tout le monde le savait. Le parc d'attractions
de Marne-la Vallée a, à peu près, rempli son contrat en nombre d’entrés, mais,
récession oblige, les visiteurs ont beaucoup moins consommé que prévu dans son
enceinte. De plus, la société est lourdement endettée. Pour le premier semestre
1993, par exemple, les charges de crédit-bail ont atteint 890 millions de francs
alors que le résultat d’exploitation ne s'élevait qu’à 475 millions, mais, de à
imaginer l'étendue du désastre, il y a un pas.
C'est sans doute ce qui a mis la puce à l'oreille de la Comission des
opérations de bourse (COB) qui a placé le titre sous surveillance. Car la
dégringolade d’Euro Disney ne date pas uniquement de ces trois derniers jours.
Le titre valait encore 55 francs à la mi-octobre (contre un cours d’introduction de
72 francs en novembre 1989); il n’en valait plus que 40,90, mercredi lors de sa
suspension. Y a-t-il eu un accès privilégié de certains operateurs a l’information
sur les comptes de la société avant le communiqué fatidique le mercredi ? Le fait
est que le gendarme de la Bourse va étudier “d’une part les modalités de
diffusion de l'information concernant Euro Disney, et d’autre part, les
mouvements observés que le marché du titre dans les jours qui ont précédé
l'annonce des résultats”.
Les professionnels de la place de Paris s'interrogent aussi. Comment
expliquer qu’Euro Disney, qui devait présenter ses résultats la semaine du 22
novembre, les ait publiés dix jours plus tôt sous la pression d’une suspension de
cours en pleine séance et non pas après la clôture ? Quel crédit donner aux
résultats 1991-1992 (188 millions de pertes) quand on sait qu’Euro Disney vient
de changer ses règles comptables pour charger la barque ? Pour l'heure, la
COB attend les résultats de ses investigations et ne parle pas encore d’enquête.
Toutefois, comme d’habitude en pareil cas, les rumeurs commencent à enfler.
Certaines d’entre elles font état d'importantes transactions sur Euro Disney de la
part de societés de bourse à capitaux anglo-saxons. Il faut maintenant que la
COB aille au bout de son enquête, c'est une question de crédibili pour elle”,
souligne un trader. De son côté, la coordination des salariés d’Euro Disney
appelle tous les syndicats représentés dans l’entreprise à refuser le plan social qui
prévoit 950 suppressions de postes sur un effectif de 11 100 personnes. Les
règlements de compte autour de Mickey ne font sans doute que commencer.
(Le Jour, 1993)
L'annonce, mercredi, après la suspension des cotations de l'actions, d'une perte
nette 5,34 milliards de francs pour l'exercice 1992-1993, a surpris les opérateurs
même les plus pessimistes. Ce trou représente en effet le double des estimations
les plus “réalistes” des analystes boursiers.
       Qu’Euro Disney soit malade, tout le monde le savait. Le parc d'attractions
de Marne-la Vallée a, à peu près, rempli son contrat en nombre d’entrés, mais,
récession oblige, les visiteurs ont beaucoup moins consommé que prévu dans son
enceinte. De plus, la société est lourdement endettée. Pour le premier semestre
1993, par exemple, les charges de crédit-bail ont atteint 890 millions de francs
alors que le résultat d’exploitation ne s'élevait qu’à 475 millions, mais, de là à
imaginer l'étendue du désastre, il y a un pas.
       C'est sans doute ce qui a mis la puce à l'oreille de la Comission des
opérations de bourse (COB) qui a placé le titre sous surveillance. Car la
dégringolade d’Euro Disney ne date pas uniquement de ces trois derniers jours.
Le titre valait encore 55 francs à la mi-octobre (contre un cours d’introduction de
72 francs en novembre 1989); il n’en valait plus que 40,90, mercredi lors de sa
suspension. Y a-t-il eu un accès privilégié de certains operateurs a l’information
sur les comptes de la société avant le communiqué fatidique le mercredi ? Le fait
est que le gendarme de la Bourse va étudier “d’une part les modalités de
diffusion de l'information concernant Euro Disney, et d’autre part, les
mouvements observés que le marché du titre dans les jours qui ont précédé
l'annonce des résultats”.
       Les professionnels de la place de Paris s'interrogent aussi. Comment
expliquer qu’Euro Disney, qui devait présenter ses résultats la semaine du 22
novembre, les ait publiés dix jours plus tôt sous la pression d’une suspension de
cours en pleine séance et non pas après la clôture ? Quel crédit donner aux
résultats 1991-1992 (188 millions de pertes) quand on sait qu’Euro Disney vient
de changer ses règles comptables pour “ charger la barque ” ? Pour l'heure, la
COB attend les résultats de ses investigations et ne parle pas encore d’enquête.
Toutefois, comme d’habitude en pareil cas, les rumeurs commencent à enfler.
Certaines d’entre elles font état d'importantes transactions sur Euro Disney de la
part de societés de bourse à capitaux anglo-saxons. “Il faut maintenant que la
COB aille au bout de son enquête, c'est une question de crédibilité pour elle”,
souligne un trader. De son côté, la coordination des salariés d’Euro Disney
appelle tous les syndicats représentés dans l’entreprise à refuser le plan social qui
prévoit 950 suppressions de postes sur un effectif de 11 100 personnes. Les
règlements de compte autour de Mickey ne font sans doute que commencer.

                                                                    (Le Jour, 1993)