Сборник текстов и заданий по страноведению. Нефедова Э.С. - 23 стр.

UptoLike

Составители: 

45
mots музыка, солдат, бриллиант de même que des nominations de
notions abstraites субъект, объект, абсолютный, конкретный et
beaucoup d'autres apparaissent. A cette époque les mots français ne sont
plus des éléments étrangers de la langue, en adaptant leur forme et leur
contenu à la réalité russe, ceux-ci deviennent russes. Ainsi dans les mots
dragon драгун, bataillon батальон des sons: «peu commodes à
l'oreille russe changent [o](фр.) [y](русск.), [aj] (фр.) [ал] (русск.);
le mot слово change sa signification qui devient plus étroite et spéciale:
пароль est «un mot secret de passe». Parallèlement un autre phénomène
surgit, celui de «la gallomanie» de la haute société, lorsque l'emploi
d'un mot français n'étant pas justifié par l'équivalent russe absent, on
double un mot russe, ce qui «étouffe» la langue sans lui donner la pos-
sibilité de se développer. Le rôle parasitaire de la langue française in-
quiète les représentants de la culture russe et la gallomanie est tournée
en dérision (voir des comédies de Soumarokov, de Fonvizine, de Gri-
boïédov). Les contacts entre le français et le russe ne sont pas unilaté-
raux. Il s'agira plus tard de l'influence du russe sur le français.
Pendant deux siècles le français exerce son rôle de langue diplo-
matique jusqu'à la conclusion du traité de Versailles (1919). Ce traité
entre l'Allemagne et les pays de l'Entente est rédigé en deux langues (en
français et en anglais). Aux années 20–30, selon la tradition, le corps
diplomatique utilise le français en tant que langue de
communication
internationale. Pourtant après la seconde guerre mondiale la situa-
tion change, et à la conférence de San Francisco (1945) le français
est déclaré l'une des cinq langues officielles de l'ONU (ainsi que
l'anglais, l'espagnol, le russe, le chinois et l'arabe, à partir de
1978).
L'étude des emprunts permet de rétablir le caractère des rap-
ports entre les peuples à une telle ou telle période. Parmi d'autres
langues, les rapports entre le français et le latin furent les plus du-
rables et les plus fructueux. A vrai dire, ce contact n'a jamais été
rompu. Au VII
e
siècle, selon l'exemple des formes classiques lati-
nes, les premiers mots français étaient formés (ils furent appelés
par la suite «mots savants»). Dès cette période, les emprunts au
46
latin enrichissent toujours la langue, les latinismes sont introduits
dans le français non seulement par les cléricaux, mais aussi dans
leurs œuvres par des poètes, savants, juristes, moralistes: les mots
nature, patience (XII
e
siècle), contrat, convention, procès (XIII
e
siècle), correspondre, qualité, quantité (XIV
e
siècle) entrent dans
la langue. Les XVI–XVII
es
siècles furent celles de la formation, de
la conscience linguistique, durant lesquels des latinismes superflus
furent éliminés. Au XVIII
e
siècle, les emprunts réapparaissent:
l'évolulion des sciences, la nécessité de dictionnaires spécialisés,
l'emploi des notions abstraites en sont la cause. Les emprunts au
latin de cette période sont les mots suivants: évolution, réforme,
nation et beaucoup de termes scientifiques: pulmonaire легоч-
ный»), cérébral мозговой»).
Des mots grecs sont entrés dans la langue française par l'in-
termédiaire du latin: anarchie, aristocratie, économie, poème, po-
litique, cardiaque, hépatique. Lcs chercheurs pensent que le plus
grand nombre de mots grecs a pénétré dans le français par l'inter-
médiaire de la science et non pas de la littérature. Au début, les
emprunts au grec étaient représentés par des mots qui avaient déjà
subi l'assimilation en latin. Plus tard ils étaient formés directement
du grec. Pourtant grâce aux exigences, toujours croissantes, des
sciences, l'insuffisance en termes scientifiques se fait sentir de
nouveau, et en ce moment la langue commence à créer des héllé-
nismes d'après les modèles grecs de formation des mots: télégra-
phe (écrire + loin), téléphone (parler + loin). A présent ce moyen
de formation des mots est considéré purement français: télé-, anti-,
archi-, ces préfixes sont non seulement productifs et répandus (té-
lécommande, téléguidage, téléski, télécran), mais ont parfois une
indépendance linguistique en fonctionnant dans plusieurs cas
comme des mots isolés. (Par
exemple: Elle portait un tailleur ultra
chic, l'en ai super-marre.)
Les formations gréco-latines ont un avantage important; el-
les permettent de créer une langue scientifique internationale, étant
une source commune pour les scientifiques et les spécialistes de
mots музыка, солдат, бриллиант de même que des nominations de                  latin enrichissent toujours la langue, les latinismes sont introduits
notions abstraites субъект, объект, абсолютный, конкретный et                  dans le français non seulement par les cléricaux, mais aussi dans
beaucoup d'autres apparaissent. A cette époque les mots français ne sont       leurs œuvres par des poètes, savants, juristes, moralistes: les mots
plus des éléments étrangers de la langue, en adaptant leur forme et leur       nature, patience (XIIe siècle), contrat, convention, procès (XIIIe
contenu à la réalité russe, ceux-ci deviennent russes. Ainsi dans les mots     siècle), correspondre, qualité, quantité (XIVe siècle) entrent dans
dragon — драгун, bataillon — батальон des sons: «peu commodes à                la langue. Les XVI–XVIIes siècles furent celles de la formation, de
l'oreille russe changent [o](фр.) – [y](русск.), [aj] (фр.) – [ал] (русск.);   la conscience linguistique, durant lesquels des latinismes superflus
le mot слово change sa signification qui devient plus étroite et spéciale:     furent éliminés. Au XVIIIe siècle, les emprunts réapparaissent:
пароль est «un mot secret de passe». Parallèlement un autre phénomène          l'évolulion des sciences, la nécessité de dictionnaires spécialisés,
surgit, celui de «la gallomanie» de la haute société, lorsque l'emploi         l'emploi des notions abstraites en sont la cause. Les emprunts au
d'un mot français n'étant pas justifié par l'équivalent russe absent, on       latin de cette période sont les mots suivants: évolution, réforme,
double un mot russe, ce qui «étouffe» la langue sans lui donner la pos-        nation et beaucoup de termes scientifiques: pulmonaire («легоч-
sibilité de se développer. Le rôle parasitaire de la langue française in-      ный»), cérébral («мозговой»).
quiète les représentants de la culture russe et la gallomanie est tournée              Des mots grecs sont entrés dans la langue française par l'in-
en dérision (voir des comédies de Soumarokov, de Fonvizine, de Gri-            termédiaire du latin: anarchie, aristocratie, économie, poème, po-
boïédov). Les contacts entre le français et le russe ne sont pas unilaté-      litique, cardiaque, hépatique. Lcs chercheurs pensent que le plus
raux. Il s'agira plus tard de l'influence du russe sur le français.            grand nombre de mots grecs a pénétré dans le français par l'inter-
        Pendant deux siècles le français exerce son rôle de langue diplo-      médiaire de la science et non pas de la littérature. Au début, les
matique jusqu'à la conclusion du traité de Versailles (1919). Ce traité        emprunts au grec étaient représentés par des mots qui avaient déjà
entre l'Allemagne et les pays de l'Entente est rédigé en deux langues (en      subi l'assimilation en latin. Plus tard ils étaient formés directement
français et en anglais). Aux années 20–30, selon la tradition, le corps        du grec. Pourtant grâce aux exigences, toujours croissantes, des
diplomatique utilise le français en tant que langue de communication           sciences, l'insuffisance en termes scientifiques se fait sentir de
internationale. Pourtant après la seconde guerre mondiale la situa-            nouveau, et en ce moment la langue commence à créer des héllé-
tion change, et à la conférence de San Francisco (1945) le français            nismes d'après les modèles grecs de formation des mots: télégra-
est déclaré l'une des cinq langues officielles de l'ONU (ainsi que             phe (écrire + loin), téléphone (parler + loin). A présent ce moyen
l'anglais, l'espagnol, le russe, le chinois et l'arabe, à partir de            de formation des mots est considéré purement français: télé-, anti-,
1978).                                                                         archi-, ces préfixes sont non seulement productifs et répandus (té-
        L'étude des emprunts permet de rétablir le caractère des rap-          lécommande, téléguidage, téléski, télécran), mais ont parfois une
ports entre les peuples à une telle ou telle période. Parmi d'autres           indépendance linguistique en fonctionnant dans plusieurs cas
langues, les rapports entre le français et le latin furent les plus du-        comme des mots isolés. (Par exemple: Elle portait un tailleur ultra
rables et les plus fructueux. A vrai dire, ce contact n'a jamais été           chic, l'en ai super-marre.)
rompu. Au VIIe siècle, selon l'exemple des formes classiques lati-                     Les formations gréco-latines ont un avantage important; el-
nes, les premiers mots français étaient formés (ils furent appelés             les permettent de créer une langue scientifique internationale, étant
par la suite «mots savants»). Dès cette période, les emprunts au               une source commune pour les scientifiques et les spécialistes de
                                    45                                                                          46