Сборник текстов и заданий по страноведению. Нефедова Э.С. - 24 стр.

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différents pays. Ces mots forment un fond lexical international qui
facilite les contacts entre les spécialistes parlant des langues diffé-
rentes.
Outre les emprunts aux langues anciennes, il existe en français
des emprunts aux langues vivantes grâce aux contacts des peuples au
cours de l'histoire. Au XVI
e
siècle, par exemple, à la suite des campa-
gnes militaires des troupes françaises en Italie et du renforcement des
relations commerciales et culturelles, le vocabulaire français s'enri-
chit d'emprunts italiens dans la terminologie: militaire (canon, colo-
nel, soldat), commerciale et financière (banque, crédit), architectu-
rale et musicale (balcon, façade, fresque, sonate). Les emprunts aux
autres langues romanes sont peu nombreux: se sont introduits dans le
français des mots espagnols (abricot, bizarre, camarade) ainsi que
des mots portugais (fétiche, mousson, véranda).
Parmi les emprunts et éléments étrangers non romans, une
place importante est accordée dans le vocabulaire français aux mots
anglais. Les mots anglais pénètrent en France à partir du XVII
e
siè-
cle. Ce sont des termes maritimes et commerciaux (paquebot, ton-
nage, yacht, corporation, importer). Au XVIII
e
siècle, cela repré-
sente déjà un flot de termes. L'intérêt porté à la vie sociale en An-
gleterre, à tout ce qui s'y passe (croissance industrielle, renforce-
ment de la bourgeoisie, idées de la monarchie constitutionnelle),
tout cela ne laisse pas indifférente la bourgeoisie française qui est
prise comme dans un étau par les institutions féodales. En 1776,
paraît le journal le Courrier de l'Europe qui jouit d'une grande po-
pularité. Le journal met à jour les débats au Parlement anglais.
N'ayant pas trouvé d'équivalents français pour les mots anglais, les
journalistes les introduisent dans les discours sans les changer. (Au
cours de la seule année 1784, 14 mots sont entrés dans le français:
antisocial, anticoalition, sinécure, incontrôlable et d'autres). Au
XIX
e
siècle, le lexique français s'enrichit toujours par des mots du
parlementarisme anglais (budget, comité, club, vote, congrès, ses-
sion), des mots sportifs (boxe, football, tennis), ainsi que les mots
désignant des vêtements et des plats (smoking, bifteck). Au XX
e
siè-
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cle, apparaissent les américanismes (cameramen, drug-
store,
scooter, pull, mass-media, business, rugby, celluloid, flush,
chewing-gum, gangster, camping, dancing, parking, star, sport).
Voilà les données qui déterminent la place des mots emprintés
par le français pendant la période allant de 1900 à 1965: de 100
mots empruntés il y en a deux dorigine africaine (baraka, ba-
roud), un mot allemand (ersatz), trois mots italiens (ciao, dolce
vita, mezzanine) ; le reste ce sont des anglicismes.
Dans les dictionnaires français on peut trouver des mots
originaires de la Hollande
(ce sont des termes maritimes et la no-
mination des objets importés: matelot, bouquin, mannequin), de la
Perse (pyjama), du bantou (banane), du hindi (mandarin), du malais
(bambou) et du brésilien (acajou). Jusqu'à 1917 le dictionnaire fran-
çais n'avait que quelques dizaines d'emprunts au russe (steppe, sa-
movar, boyard, pope, isba, taïga, tchernosiom), le français moderne
a assimilé des mots devenus internationaux dans un nouveau voca-
bulaire politique et social: bolchevik bolcheviste, soviet, stakha-
noviste, intelligentsia, spoutnik, cosmonaute. Il existe des «mots
voyageant» d'un pays à l'autre «avec des arrêts». Au cours de ces
voyages commence le processus de la transformation de la forme et
du sens qui se termine au lieu de destination: drill (m) est un mot
allemand employé dans le sens de «dressage» qui est entré dans le
français par l'intermédiaire de I'anglais et le mot d'origine française,
политика a pénétré le russe par l'intermédiaire du polonais. Il ar-
rive qu'un mot emprunté par une langue y acquiert une nouvelle si-
gnification qui revient dans la langue dorigine pour enrichir sa
structure sémantique. Le mot avant-garde en est un cas. Dans la
langue française, il n'avait qu'une signification spéciale militaire
(«partie d'une armée qui marche en avant du gros des troupes»).
Aux années 40-60 du XIX
e
siècle, dans la langue russe le mot
авангард acquiert un sens figuré («un groupe social en tête du pro-
grès»). A l'époque soviétique, ce mot reçoit encore une signification
(«classe sociale en tête, du progrès»). Cette nouvelle signification
du mot авангард en langue russe ajoute à celui-ci un nouveau sens
différents pays. Ces mots forment un fond lexical international qui       cle, apparaissent les américanismes (cameramen, drug-store,
facilite les contacts entre les spécialistes parlant des langues diffé-   scooter, pull, mass-media, business, rugby, celluloid, flush,
rentes.                                                                   chewing-gum, gangster, camping, dancing, parking, star, sport).
       Outre les emprunts aux langues anciennes, il existe en français    Voilà les données qui déterminent la place des mots emprintés
des emprunts aux langues vivantes grâce aux contacts des peuples au       par le français pendant la période allant de 1900 à 1965: de 100
cours de l'histoire. Au XVIe siècle, par exemple, à la suite des campa-   mots empruntés il y en a deux d’origine africaine (baraka, ba-
gnes militaires des troupes françaises en Italie et du renforcement des   roud), un mot allemand (ersatz), trois mots italiens (ciao, dolce
relations commerciales et culturelles, le vocabulaire français s'enri-    vita, mezzanine) ; le reste ce sont des anglicismes.
chit d'emprunts italiens dans la terminologie: militaire (canon, colo-          Dans les dictionnaires français on peut trouver des mots
nel, soldat), commerciale et financière (banque, crédit), architectu-     originaires de la Hollande (ce sont des termes maritimes et la no-
rale et musicale (balcon, façade, fresque, sonate). Les emprunts aux      mination des objets importés: matelot, bouquin, mannequin), de la
autres langues romanes sont peu nombreux: se sont introduits dans le      Perse (pyjama), du bantou (banane), du hindi (mandarin), du malais
français des mots espagnols (abricot, bizarre, camarade) ainsi que        (bambou) et du brésilien (acajou). Jusqu'à 1917 le dictionnaire fran-
des mots portugais (fétiche, mousson, véranda).                           çais n'avait que quelques dizaines d'emprunts au russe (steppe, sa-
       Parmi les emprunts et éléments étrangers non romans, une           movar, boyard, pope, isba, taïga, tchernosiom), le français moderne
place importante est accordée dans le vocabulaire français aux mots       a assimilé des mots devenus internationaux dans un nouveau voca-
anglais. Les mots anglais pénètrent en France à partir du XVIIe siè-      bulaire politique et social: bolchevik — bolcheviste, soviet, stakha-
cle. Ce sont des termes maritimes et commerciaux (paquebot, ton-          noviste, intelligentsia, spoutnik, cosmonaute. Il existe des «mots
nage, yacht, corporation, importer). Au XVIIIe siècle, cela repré-        voyageant» d'un pays à l'autre «avec des arrêts». Au cours de ces
sente déjà un flot de termes. L'intérêt porté à la vie sociale en An-     voyages commence le processus de la transformation de la forme et
gleterre, à tout ce qui s'y passe (croissance industrielle, renforce-     du sens qui se termine au lieu de destination: drill (m) est un mot
ment de la bourgeoisie, idées de la monarchie constitutionnelle),         allemand employé dans le sens de «dressage» qui est entré dans le
tout cela ne laisse pas indifférente la bourgeoisie française qui est     français par l'intermédiaire de I'anglais et le mot d'origine française,
prise comme dans un étau par les institutions féodales. En 1776,          политика a pénétré le russe par l'intermédiaire du polonais. Il ar-
paraît le journal le Courrier de l'Europe qui jouit d'une grande po-      rive qu'un mot emprunté par une langue y acquiert une nouvelle si-
pularité. Le journal met à jour les débats au Parlement anglais.          gnification qui revient dans la langue d’origine pour enrichir sa
N'ayant pas trouvé d'équivalents français pour les mots anglais, les      structure sémantique. Le mot avant-garde en est un cas. Dans la
journalistes les introduisent dans les discours sans les changer. (Au     langue française, il n'avait qu'une signification spéciale militaire
cours de la seule année 1784, 14 mots sont entrés dans le français:       («partie d'une armée qui marche en avant du gros des troupes»).
antisocial, anticoalition, sinécure, incontrôlable et d'autres). Au       Aux années 40-60 du XIXe siècle, dans la langue russe le mot
XIXe siècle, le lexique français s'enrichit toujours par des mots du      авангард acquiert un sens figuré («un groupe social en tête du pro-
parlementarisme anglais (budget, comité, club, vote, congrès, ses-        grès»). A l'époque soviétique, ce mot reçoit encore une signification
sion), des mots sportifs (boxe, football, tennis), ainsi que les mots     («classe sociale en tête, du progrès»). Cette nouvelle signification
désignant des vêtements et des plats (smoking, bifteck). Au XXe siè-      du mot авангард en langue russe ajoute à celui-ci un nouveau sens
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