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Sicile et en Espagne. Des écoles de traducteurs sont fondées; elles
contribuent à la transmission des concepts philosophiques et
scientifiques arabes aux érudits européens. Ainsi, les savoirs de la
science grecque sont d'abord traduits en syriaque et en arabe, puis
en latin, et les écrits parviennent finalement dans toutes les parties
d'Europe. Parmi les manuscrits les plus lus, une grande partie
concerne l'alchimie.
On peut classer ces manuscrits en deux catégories: certains
sont pratiques; d'autres tentent d'appliquer les théories de la nature
de la matière aux problèmes alchimiques. La distillation est l'un
des sujets pratiques les plus traités. La fabrication du verre ayant
été largement améliorée, en particulier à Venise, on peut alors
construire un appareil de distillation plus efficace que celui qui a
été réalisé par les Arabes. En conséquence, on peut condenser les
produits les plus volatils de la distillation. Parmi les produits
importants obtenus de cette façon figurent les alcools et des acides
minéraux tels l'acide nitrique, l'eau régale (mélange d'acides
nitrique et chlorhydrique, qui rend l'or soluble), l'acide sulfurique
et l'acide chlorhydrique. Ces réactifs interviennent dans un grand
nombre de réactions nouvelles. Les Arabes transmettent le mode
de fabrication de la poudre à canon à l'Occident. À l'origine, les
Chinois utilisaient cette poudre pour les feux d'artifice, mais, en
Occident, elle devient rapidement l'un des principaux outils
guerriers. À la fin du XIII
e
siècle, une technologie chimique
efficace est développée en Europe.
Les autres manuscrits d'alchimie transmis par les Arabes
sont essentiellement théoriques. Un grand nombre d'entre eux
présentent un caractère mystique, contribuant peu au progrès de la
chimie. D'autres tentent d'expliquer la transmutation en termes
physiques. Les Arabes ont fondé leurs théories de la matière sur
les idées d'Aristote, mais leur réflexion tend vers une plus grande
précision, en particulier dans la composition des métaux. D'après
eux, les métaux sont constitués de soufre et de mercure, non pas
les substances familières qu'ils connaissent parfaitement, mais
plutôt le «principe» du mercure, qui confère aux métaux un
caractère fluide; et le «principe» du soufre, qui rend les substances
combustibles et les métaux corrodables. Les réactions chimiques
s'expliquent par des variations quantitatives de ces principes dans
la matière.
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Au cours des XIII
e
et XIV
e
siècles, l'influence d'Aristote
décline dans tous les domaines de la pensée scientifique. L'obser-
vation de la fusion de la matière fait douter des explications du
philosophe. Au Japon, les techniques de la trempe sont perfection-
nées jusqu'au XV
e
siècle, et des armes blanches (en particulier des
sabres et des épées) d'une qualité exceptionnelle, grâce à des pro-
cédés aujourd'hui oubliés ou désormais inapplicables, sont fabri-
quées par des moines-forgerons au service de seigneurs. Après
1500, les ouvrages d'alchimie apparaissent en nombre croissant,
comme ceux concernant la technologie. Le résultat de ces
connaissances et de leur transmission est flagrant au XVI
e
siècle.
L'avènement des méthodes quantitatives
Parmi les ouvrages les plus influents du XVI
e
siècle, on
trouve des études pratiques sur l'exploitation minière et la
métallurgie. Ces traités s'intéressent en particulier aux minerais
pour leur contenu en métaux de valeur, évaluation qui nécessite
l'usage d'une balance de laboratoire ou cadran gradué, et le
développement de méthodes quantitatives. Dans les autres
domaines, en particulier en médecine, les savants commencent à
reconnaître le caractère indispensable d'une plus grande précision
dans la mesure et dans les procédés de séparation des substances,
notamment en vue de la production de remèdes.
Ces méthodes quantitatives sont largement développées par
le médecin suisse Paracelse. Issu d'une région minière, il
s’intéresse aux propriétés des métaux et de leurs composés, qu'il
considère plus efficaces que les remèdes à base de plantes utilisés
par les médecins orthodoxes. Pendant la majeure partie de sa vie,
il est impliqué dans de violentes querelles avec le pouvoir médical
de l'époque, et il fonde la science de l'iatrochimie (usage de
médicaments chimiques), précurseur de la pharmacologie.
Paracelse et ses successeurs découvrent un grand nombre de
composés et de réactions chimiques. À l'ancienne théorie des
principes du soufre et du mercure concernant la composition des
métaux, il ajoute un troisième constituant, le sel, partie terrestre de
tout composé. D'après Paracelse, lorsque le bois brûle, «l'élément
qui brûle est le soufre, celui qui s'évapore est le mercure et celui
qui se transforme en cendres est le sel». Son insistance sur le
Sicile et en Espagne. Des écoles de traducteurs sont fondées; elles Au cours des XIIIe et XIVe siècles, l'influence d'Aristote contribuent à la transmission des concepts philosophiques et décline dans tous les domaines de la pensée scientifique. L'obser- scientifiques arabes aux érudits européens. Ainsi, les savoirs de la vation de la fusion de la matière fait douter des explications du science grecque sont d'abord traduits en syriaque et en arabe, puis philosophe. Au Japon, les techniques de la trempe sont perfection- en latin, et les écrits parviennent finalement dans toutes les parties nées jusqu'au XVe siècle, et des armes blanches (en particulier des d'Europe. Parmi les manuscrits les plus lus, une grande partie sabres et des épées) d'une qualité exceptionnelle, grâce à des pro- concerne l'alchimie. cédés aujourd'hui oubliés ou désormais inapplicables, sont fabri- On peut classer ces manuscrits en deux catégories: certains quées par des moines-forgerons au service de seigneurs. Après sont pratiques; d'autres tentent d'appliquer les théories de la nature 1500, les ouvrages d'alchimie apparaissent en nombre croissant, de la matière aux problèmes alchimiques. La distillation est l'un comme ceux concernant la technologie. Le résultat de ces des sujets pratiques les plus traités. La fabrication du verre ayant connaissances et de leur transmission est flagrant au XVIe siècle. été largement améliorée, en particulier à Venise, on peut alors construire un appareil de distillation plus efficace que celui qui a L'avènement des méthodes quantitatives été réalisé par les Arabes. En conséquence, on peut condenser les produits les plus volatils de la distillation. Parmi les produits Parmi les ouvrages les plus influents du XVIe siècle, on importants obtenus de cette façon figurent les alcools et des acides trouve des études pratiques sur l'exploitation minière et la minéraux tels l'acide nitrique, l'eau régale (mélange d'acides métallurgie. Ces traités s'intéressent en particulier aux minerais nitrique et chlorhydrique, qui rend l'or soluble), l'acide sulfurique pour leur contenu en métaux de valeur, évaluation qui nécessite et l'acide chlorhydrique. Ces réactifs interviennent dans un grand l'usage d'une balance de laboratoire ou cadran gradué, et le nombre de réactions nouvelles. Les Arabes transmettent le mode développement de méthodes quantitatives. Dans les autres de fabrication de la poudre à canon à l'Occident. À l'origine, les domaines, en particulier en médecine, les savants commencent à Chinois utilisaient cette poudre pour les feux d'artifice, mais, en reconnaître le caractère indispensable d'une plus grande précision Occident, elle devient rapidement l'un des principaux outils dans la mesure et dans les procédés de séparation des substances, guerriers. À la fin du XIIIe siècle, une technologie chimique notamment en vue de la production de remèdes. efficace est développée en Europe. Ces méthodes quantitatives sont largement développées par Les autres manuscrits d'alchimie transmis par les Arabes le médecin suisse Paracelse. Issu d'une région minière, il sont essentiellement théoriques. Un grand nombre d'entre eux s’intéresse aux propriétés des métaux et de leurs composés, qu'il présentent un caractère mystique, contribuant peu au progrès de la considère plus efficaces que les remèdes à base de plantes utilisés chimie. D'autres tentent d'expliquer la transmutation en termes par les médecins orthodoxes. Pendant la majeure partie de sa vie, physiques. Les Arabes ont fondé leurs théories de la matière sur il est impliqué dans de violentes querelles avec le pouvoir médical les idées d'Aristote, mais leur réflexion tend vers une plus grande de l'époque, et il fonde la science de l'iatrochimie (usage de précision, en particulier dans la composition des métaux. D'après médicaments chimiques), précurseur de la pharmacologie. eux, les métaux sont constitués de soufre et de mercure, non pas Paracelse et ses successeurs découvrent un grand nombre de les substances familières qu'ils connaissent parfaitement, mais composés et de réactions chimiques. À l'ancienne théorie des plutôt le «principe» du mercure, qui confère aux métaux un principes du soufre et du mercure concernant la composition des caractère fluide; et le «principe» du soufre, qui rend les substances métaux, il ajoute un troisième constituant, le sel, partie terrestre de combustibles et les métaux corrodables. Les réactions chimiques tout composé. D'après Paracelse, lorsque le bois brûle, «l'élément s'expliquent par des variations quantitatives de ces principes dans qui brûle est le soufre, celui qui s'évapore est le mercure et celui la matière. qui se transforme en cendres est le sel». Son insistance sur le 49 50
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