Принципы анализа текста. Полянчук О.Б - 12 стр.

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papeterie » ? etc., etc. Il existe des êtres qui, pour connaître le mot de ces énigmes,
lesquelles leur sont du reste parfaitement indifférents, dépensent plus dargent, prodiguent
plus de temps, se donnent plus de peine quil nen faudrait pour dix bonnes actions et cela
gratuitement, pour le plaisir, sans être payés de la curiosité autrement que par la curiosité.
Certaines personnes sont méchantes uniquement par besoin de parler. Leur
conversation, causerie dans le salon, bavardage dans lantichambre, est comme ces
cheminées qui usent vite le bois ; il leur faut beaucoup de combustible, et le combustible,
cest le prochain.
On observa donc Fantine.
Avec cela, plus dune était jalouse de ses cheveux blonds et de ses dents blanches.
On constata que dans latelier, au milieu des autres, elle se détournait souvent pour
essuyer une larme. C’étaient les moments où elle songeait à son enfant ; peut-être aussi à
lhomme quelle avait aimé.
Cest un douloureux labeur que la rupture des sombres attaches du passé.
On constata quelle écrivait, au moins deux fois par mois, toujours à la même
adresse, et quelle affranchissait la lettre. On parvint à se procurer ladresse : Thénardier,
aubergiste, à Montfermeil. On fit jaser au cabaret l’écrivain public, vieux bonhomme qui
ne pouvait pas emplir son estomac de vin rouge sans vider sa poche aux secrets. Bref, on
sut que Fantine avait un enfant. « Ce devait être une espèce de fille. » Il se trouva une
commère qui fit le voyage de Montfermeil, parla aux Thénardier, et dit à son retour : Pour
mes trente-cinq francs, jen ai le coeur net. Jai vu lenfant !
La commère qui fit cela était une gorgone appelée madame Victurnien, gardienne et
portière de la vertu de tout le monde. Madame Victurnien avait cinquante-six ans, et
doublait le masque de la laideur du masque de la vieillesse. Voix chevrotante, esprit
capricant. Cette vieille femme avait été jeune, chose étonnante. Dans sa jeunesse, en plein
93, elle avait épousé un moine échappé du cloître en bonnet rouge et passé des Bernardins
aux Jacobins. Elle était sèche, rêche, revêche, pointue, épineuse, presque venimeuse ; tout
en se souvenant de son moine dont elle était veuve, et qui lavait fort domptée et pliée.
Cette madame Victurnien donc alla à Montfermeil et revint en disant : Jai vu
lenfant.
Tout cela prit du temps. Fantine était depuis plus dun an à la fabrique, lorsquun
matin la surveillante de latelier lui remit, de la part de M. le maire, cinquante francs, en lui
disant quelle ne faisait plus partie de latelier et en lui disant, de la part de M. le maire, à
quitter le pays.
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papeterie » ? etc., etc. – Il existe des ê tres qui, pour connaî
                                                               tre le mot de ces énigmes,
lesquelles leur sont du reste parfaitement indifférents, dépensent plus d’argent, prodiguent
plus de temps, se donnent plus de peine qu’il n’en faudrait pour dix bonnes actions et cela
gratuitement, pour le plaisir, sans ê tre payés de la curiosité autrement que par la curiosité.
       Certaines personnes sont méchantes uniquement par besoin de parler. Leur
conversation, causerie dans le salon, bavardage dans l’antichambre, est comme ces
cheminées qui usent vite le bois ; il leur faut beaucoup de combustible, et le combustible,
c’est le prochain.
       On observa donc Fantine.
       Avec cela, plus d’une était jalouse de ses cheveux blonds et de ses dents blanches.
       On constata que dans l’atelier, au milieu des autres, elle se détournait souvent pour
essuyer une larme. C’étaient les moments où elle songeait à son enfant ; peut-ê tre aussi à
l’homme qu’elle avait aimé.
       C’est un douloureux labeur que la rupture des sombres attaches du passé.
       On constata qu’elle écrivait, au moins deux fois par mois, toujours à la mê me
adresse, et qu’elle affranchissait la lettre. On parvint à se procurer l’adresse : Thénardier,
aubergiste, à Montfermeil. On fit jaser au cabaret l’écrivain public, vieux bonhomme qui
ne pouvait pas emplir son estomac de vin rouge sans vider sa poche aux secrets. Bref, on
sut que Fantine avait un enfant. « Ce devait ê tre une espèce de fille. » Il se trouva une
commère qui fit le voyage de Montfermeil, parla aux Thénardier, et dit à son retour : Pour
mes trente-cinq francs, j’en ai le coeur net. J’ai vu l’enfant !
       La commère qui fit cela était une gorgone appelée madame Victurnien, gardienne et
portière de la vertu de tout le monde. Madame Victurnien avait cinquante-six ans, et
doublait le masque de la laideur du masque de la vieillesse. Voix chevrotante, esprit
capricant. Cette vieille femme avait été jeune, chose étonnante. Dans sa jeunesse, en plein
93, elle avait épousé un moine échappé du cloî
                                             tre en bonnet rouge et passé des Bernardins
aux Jacobins. Elle était sèche, rê che, revê che, pointue, épineuse, presque venimeuse ; tout
en se souvenant de son moine dont elle était veuve, et qui l’avait fort domptée et pliée.
       Cette madame Victurnien donc alla à Montfermeil et revint en disant : J’ai vu
l’enfant.
       Tout cela prit du temps. Fantine était depuis plus d’un an à la fabrique, lorsqu’un
matin la surveillante de l’atelier lui remit, de la part de M. le maire, cinquante francs, en lui
disant qu’elle ne faisait plus partie de l’atelier et en lui disant, de la part de M. le maire, à
quitter le pays.