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ventre luisant et liquide, la mer, fiancée monstrueuse, attendait l’amant
de feu qui descendait vers elle. Il précipitait sa chute, empourpré
comme par le désir de leur embrassement. Il la joignit; et, peu à peu,
elle le dévora.
Alors de l’horison une fraîcheur accourut; un frisson plissa le
sein mouvant de l’eau comme si l’astre englouti eût jeté sur le monde
un soupir d’apaisement. La nuit se déploya criblée d’astres.
2. Le pays inculte semblait tout nu. Les flancs des côtes étaient
couverts de hautes herbes, jaunes en cette saison brûlante. Parfois on
rencontrait un montagnard soit à pied, soit sur son petit cheval, soit à
califourchon sur un âne gros comme un chien. Le mordant parfum des
plantes aromatiques dont l’île est couverte semblait épaissir l’air; et la
route allait s’élevant lentement au milieu des longs replis des monts.
Les sommets de granit rose ou bleu donnaient au vaste paysage
des tons de féerie; et, sur les pentes plus basses, des forêts de châtaig-
niers immenses avaient l’air de buissons verts tant les vagues de la
terre soulevée sont géantes en ce pays.
3. Le soir venait. Tout le monde dormait maintenant dans la voi-
ture, excepté Jeanne. Deux fois on s’arrêta dans des auberges pour lais-
ser souffler les chevaux et leur donner un peu d’avoine avec de l’eau.
Le soleil s’était couché; des cloches sonnaient au loin. Dans un
petit village on alluma les lanternes; et le ciel aussi s’illumina d’un
fourmillement d’étoiles. Des maisons éclairées apparaissaient de place
en place, traversant les ténèbres d’un point de feu; et tout d’un coup,
derrière une côte, à travers des branches de sapins, la lune, rouge,
énorme, et comme engourdie de sommeil, surgit.
Упражнение 10
Переведите отрывок из произведения М. Метерлинка
«Двойной сад». Для своих размышлений автор избрал рай-
ские уголки среди цветочных плантаций. Нет того аромата,
нет того цветка, мимолетной красоты которого он не закре-
пил в
вечных образах. Передайте в своем переводе вырази-
тельные средства, которыми пользуется автор.
Mais voici innombrables, désordonnées, multicolores, tumul-
tueuses, ivres d’aurores et de midis, les rondes lumineuses des filles de
l’été! Jeunes vierges aux voiles blancs et vieilles demoiselles en
rubans violets, écolières en vacances, premières communiantes, re-
ligieuses pâlies, gamines dépeignées, commères et bigotes. Voici le
Souci d’or qui crible de clarté le vert des plates-bandes.
Voici la Camomille, comme un bouquet de neige, à côté de ses
infatigables frères les Chrysanthèmes-des-jardins qu’il ne faut pas con-
fondre avec les chrysanthèmes japonais de l’automne. L’Hélianthe
annuel, Tournesol, Grand-Soleil, dominant comme un prêtre qui lève
l’ostensoir, le menu peuple en priètre, s’efforce de ressembler à l’astre
qu’il adore. La Pavot s’évertue à remplir de lumière sa tasse déchirée
par le vent du matin. Le rude Pied-d’Alouette, en blouse de paysan,
qui se croit plus beau que le ciel, méprise les Belles-de-Jour qui lui
reprochent avec aigreur d’avoir mis trop de bleu dans l’azur de ses
fleurs. La Julienne-de-Mahon, en robe de jaconas, comme les petites
bonnes de Dordrecht ou de Leyde, naïvement espiègle, a l’air de laver
d’innocence les bordures des corbeilles. Le Réséda se cache dans son
laboratoire et déstille en silence des parfums qui nous donnent l’avant-
goût de l’air que l’on respire au seuil des paradis. Les Pivoines, qui ont
bu avec indiscrétion à même le soleil, éclatent l’enthousiasme et se
penchent au-devant de l’apoplexie qui s’avance. Le Lin-à-fleurs-
rouges trace un sillon sanglant qui garde les allées; et le Portulaca ou
Chevalier-d’onze-heures, cousin enrichi du pourpier, rampant comme
une mousse, s’applique à recouvrir de taffetas zizolin, jaune soufre ou
rose chair, la terre demeurée nue au pied des hautes tiges. Le Dahlia
joufflu, un peu rond, un peu bête, taille dans le savon, le saindoux ou
la cire ses pompons réguliers qui seront l’ornement de la fête du vil-
lage. Le vieux Phlox paternel, debout dans les massifs, prodigue les
gros rires de ses bonnes couleurs sans façon. Cependant, dans une
touffe de rayons, le grand Lys blanc, vieux seigneur des jardins, le seul
prince authentique parmi toute la roture sortie du potager, des fossés,
des taillis, des mares et des landes, parmi les étrangères venues on ne
sait d’où, calice invariable aux six pétales d’argent dont la noblesse
remonte à celle des dieux mêmes, le Lys immémorial dresse son scep-
tre antique, auguste, qui crée autour de lui une zone de chasteté, de
silence, de lumière.
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ventre luisant et liquide, la mer, fiancée monstrueuse, attendait l’amant rubans violets, écolières en vacances, premières communiantes, re- de feu qui descendait vers elle. Il précipitait sa chute, empourpré ligieuses pâlies, gamines dépeignées, commères et bigotes. Voici le comme par le désir de leur embrassement. Il la joignit; et, peu à peu, Souci d’or qui crible de clarté le vert des plates-bandes. elle le dévora. Voici la Camomille, comme un bouquet de neige, à côté de ses Alors de l’horison une fraîcheur accourut; un frisson plissa le infatigables frères les Chrysanthèmes-des-jardins qu’il ne faut pas con- sein mouvant de l’eau comme si l’astre englouti eût jeté sur le monde fondre avec les chrysanthèmes japonais de l’automne. L’Hélianthe un soupir d’apaisement. La nuit se déploya criblée d’astres. annuel, Tournesol, Grand-Soleil, dominant comme un prêtre qui lève 2. Le pays inculte semblait tout nu. Les flancs des côtes étaient l’ostensoir, le menu peuple en priètre, s’efforce de ressembler à l’astre couverts de hautes herbes, jaunes en cette saison brûlante. Parfois on qu’il adore. La Pavot s’évertue à remplir de lumière sa tasse déchirée rencontrait un montagnard soit à pied, soit sur son petit cheval, soit à par le vent du matin. Le rude Pied-d’Alouette, en blouse de paysan, califourchon sur un âne gros comme un chien. Le mordant parfum des qui se croit plus beau que le ciel, méprise les Belles-de-Jour qui lui plantes aromatiques dont l’île est couverte semblait épaissir l’air; et la reprochent avec aigreur d’avoir mis trop de bleu dans l’azur de ses route allait s’élevant lentement au milieu des longs replis des monts. fleurs. La Julienne-de-Mahon, en robe de jaconas, comme les petites Les sommets de granit rose ou bleu donnaient au vaste paysage bonnes de Dordrecht ou de Leyde, naïvement espiègle, a l’air de laver des tons de féerie; et, sur les pentes plus basses, des forêts de châtaig- d’innocence les bordures des corbeilles. Le Réséda se cache dans son niers immenses avaient l’air de buissons verts tant les vagues de la laboratoire et déstille en silence des parfums qui nous donnent l’avant- terre soulevée sont géantes en ce pays. goût de l’air que l’on respire au seuil des paradis. Les Pivoines, qui ont 3. Le soir venait. Tout le monde dormait maintenant dans la voi- bu avec indiscrétion à même le soleil, éclatent l’enthousiasme et se ture, excepté Jeanne. Deux fois on s’arrêta dans des auberges pour lais- penchent au-devant de l’apoplexie qui s’avance. Le Lin-à-fleurs- ser souffler les chevaux et leur donner un peu d’avoine avec de l’eau. rouges trace un sillon sanglant qui garde les allées; et le Portulaca ou Le soleil s’était couché; des cloches sonnaient au loin. Dans un Chevalier-d’onze-heures, cousin enrichi du pourpier, rampant comme petit village on alluma les lanternes; et le ciel aussi s’illumina d’un une mousse, s’applique à recouvrir de taffetas zizolin, jaune soufre ou fourmillement d’étoiles. Des maisons éclairées apparaissaient de place rose chair, la terre demeurée nue au pied des hautes tiges. Le Dahlia en place, traversant les ténèbres d’un point de feu; et tout d’un coup, joufflu, un peu rond, un peu bête, taille dans le savon, le saindoux ou derrière une côte, à travers des branches de sapins, la lune, rouge, la cire ses pompons réguliers qui seront l’ornement de la fête du vil- énorme, et comme engourdie de sommeil, surgit. lage. Le vieux Phlox paternel, debout dans les massifs, prodigue les gros rires de ses bonnes couleurs sans façon. Cependant, dans une Упражнение 10 touffe de rayons, le grand Lys blanc, vieux seigneur des jardins, le seul Переведите отрывок из произведения М. Метерлинка prince authentique parmi toute la roture sortie du potager, des fossés, «Двойной сад». Для своих размышлений автор избрал рай- des taillis, des mares et des landes, parmi les étrangères venues on ne ские уголки среди цветочных плантаций. Нет того аромата, sait d’où, calice invariable aux six pétales d’argent dont la noblesse нет того цветка, мимолетной красоты которого он не закре- remonte à celle des dieux mêmes, le Lys immémorial dresse son scep- пил в вечных образах. Передайте в своем переводе вырази- tre antique, auguste, qui crée autour de lui une zone de chasteté, de тельные средства, которыми пользуется автор. silence, de lumière. Mais voici innombrables, désordonnées, multicolores, tumul- tueuses, ivres d’aurores et de midis, les rondes lumineuses des filles de l’été! Jeunes vierges aux voiles blancs et vieilles demoiselles en 71 72
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