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Legnani trouve du reste une rivale en Mathilde Kchessinska. Après avoir
débuté en 1890, elle est nommée prima ballerina en 1895. Danseuse terre à
terre dont les pizzicati sont restés célèbres, elle posséde une précision
infaillible, une énergie exceptionnelle. Sa situation mondaine et la faveur dont
elle jouit à la Cour en font une femme très en vue. Sa contemporaine Olga
Préobrajenska (1870–1962), douée de finesse et de musicalité reste l’une des
meilleures interprètes de Coppélia. A leurs côtés se distinguent déjà Véra
Trefilova, Lubov Egorova, Julia Sedova et la fragile Anna Pavlova. Parmi les
danseurs, il faut citer les fréres Nicolas et Serge Legat, Georgi Kyasht,
Alexandre Gorsky et Michel Fokine.
Collaborateur du «Monde de l’art» de Serge de Diaghilew, le nouveau
directeur Volkonsky commande à Petipa les Millions d’Arlequin (1900).
Malheureusement ayant infligé une amende à la toute-puissante Kchessinska, il
doit se démettre; son successeur Teliakovsky favorise le théâtre dramatique et
se montre hostile à Petipa qu’il met à la retraite en 1904 au terme de nombreux
affronts.
A Moscou où brillent Roslavleva, Catherine Gheltzer, Alexandre Volinine
et Ivan Clustine, Alexandre Gorsky (1871–1924) qui appelle au théâtre Bolchoï
les peintrès Golovine et Korovine, veut rendre réaliste la mise en scène, animer
la figuration. Mais ni son passage au Marynsky ni celui de Coppini ne font
oublier le vieux maître.
Il faut attendre 1905 pour voir les débuts d’un chorégraphe prometteur
Michel Fokine (1880–1942). Parmi ses premières œuvres, plus que Eunice,
hommage à Isadora Duncan, on remarque Chopiniana. Bientôt nommé maître
de ballet, Fokine affirme son originalité, son ardeur créatrice en montant les
Nuits égyptiennes. Sa personnalité puissante éclipse vite celle plus délicate de
son professeur Nicolas Legat (1869–1937) auteur de la Fée des poupées (1903).
Ses tendances se diffusent parmi les jeunes solistes notamment Tamara
Karsavina (1885) intelligente et cultivée et Adolphe Bolm (1884–1951). Ainsi
les idées nouvelles se font-elles jour en attendant que le magicien Serge de
Diaghilew révèle à l’Occident cette conception nouvelle du ballet.
Tandis qu’avec Petipa s’achevait triomphalement l’ère du ballet
romantique, sous l’impulsion de Diaghilew commence un âge nouveau, plus
largement ouvert aux impulsions extérieures. La personnalité brillante et
originale de Serge de Diaghilew (1872–1929) qui va jouer un rôle essentiel
dans le renouveau du ballet, prend à cet égard un caractère exemplaire.
Paradoxalement, Diaghilew dont le nom restera indissolublement lié au
ballet, ne s’intéresse que tardivement à lui, lui préférant la musique (il fut
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l’élève de Rimsky-Korsakov), la critique d’art. En 1899, il fonde le journal Mir
Isskoustvo pour défendre la peinture moderne. Puis nommé adjoint au directeur
des Théâtres impériaux, il découvre la danse. Son manque de conformisme
l’éloigne du Marynsky. Il organise en 1905 au palais de Tauride, puis en 1906 à
Paris deux expositions de peinture russe. L’année suivante, il révèle aux
mélomanes parisiens la musique slave et fait applaudir Chaliapine dans Boris
Godounov de Moussorgsky.
Cette formation. le goût et l’intuition qui le caractérisent, sa connaissance
des cultures russes et occidentales la prédisposent au rôle d’animateur.
GALINA OULANOVA
Galina Oulanova est née à Saint-Pétersbourg (aujourd’hui Léningrad), dans
une famille d’artistes: son pére était metteur en scène d’une troupe de ballet, sa
mère, danseuse et pédagogue.
En 1928, elle termina l’Ecole chorégraphique de Léningrad et fut admise à
l’Opéra de cette ville. C’est là que commença sa brillante carrière. Le public,
les critiques, les spécialistes parlèrent d’elle. C’est alors que l’écrivain russe
A. Tolstoï eut cette phrase célèbre: «Elle n’est qu’une déesse ordinaire,
finalement». La jeune ballerine devient universellement connue.
Elle traduisait les plus profondes émotions dans le langage de la danse. Le
spectateur était bouleversé (потрясен) par ses créations: la féerique Odette-
Odile du «Lac des sygnes», Macha du «Casse-Noisette» de Tchaïkovski,
l’incomparable Giselle dans le ballet d’Adam «Giselle» et Juliette dans «Roméo
et Juliette» de Prokofiev.
Galina Oulanova s’appartenait à ses héroïnes. Frêle et élégante, elle
possédait une capacité de travail phénoménale et une volonté inépuisable de se
perfectionner.
Depuis des mois, des années et des décennies, elle se rendait chaque matin
en classe. La gloire, une gloire planétaire, n’avait pas effacé son désir d’apprendre.
Notre rendez-vous a eu lieu au Bolchoï. En se rappelant ses créations, elle
dit qu’elle a toujours voulu montrer dans une danse réaliste les émotions
humaines. D’après G. Oulanova, la danse doit être toujours illuminée par la
pensée. Un ballet tout comme un spectacle dramatique doit évoquer les hommes
et les aider à vivre.
Le langage de la danse est international. La danseuse soviétique a été
reconnue non seulement dans notre pays, mais aussi à l’étranger. Les tournées
Legnani trouve du reste une rivale en Mathilde Kchessinska. Après avoir l’élève de Rimsky-Korsakov), la critique d’art. En 1899, il fonde le journal Mir débuté en 1890, elle est nommée prima ballerina en 1895. Danseuse terre à Isskoustvo pour défendre la peinture moderne. Puis nommé adjoint au directeur terre dont les pizzicati sont restés célèbres, elle posséde une précision des Théâtres impériaux, il découvre la danse. Son manque de conformisme infaillible, une énergie exceptionnelle. Sa situation mondaine et la faveur dont l’éloigne du Marynsky. Il organise en 1905 au palais de Tauride, puis en 1906 à elle jouit à la Cour en font une femme très en vue. Sa contemporaine Olga Paris deux expositions de peinture russe. L’année suivante, il révèle aux Préobrajenska (1870–1962), douée de finesse et de musicalité reste l’une des mélomanes parisiens la musique slave et fait applaudir Chaliapine dans Boris meilleures interprètes de Coppélia. A leurs côtés se distinguent déjà Véra Godounov de Moussorgsky. Trefilova, Lubov Egorova, Julia Sedova et la fragile Anna Pavlova. Parmi les Cette formation. le goût et l’intuition qui le caractérisent, sa connaissance danseurs, il faut citer les fréres Nicolas et Serge Legat, Georgi Kyasht, des cultures russes et occidentales la prédisposent au rôle d’animateur. Alexandre Gorsky et Michel Fokine. Collaborateur du «Monde de l’art» de Serge de Diaghilew, le nouveau GALINA OULANOVA directeur Volkonsky commande à Petipa les Millions d’Arlequin (1900). Malheureusement ayant infligé une amende à la toute-puissante Kchessinska, il Galina Oulanova est née à Saint-Pétersbourg (aujourd’hui Léningrad), dans doit se démettre; son successeur Teliakovsky favorise le théâtre dramatique et une famille d’artistes: son pére était metteur en scène d’une troupe de ballet, sa se montre hostile à Petipa qu’il met à la retraite en 1904 au terme de nombreux mère, danseuse et pédagogue. affronts. En 1928, elle termina l’Ecole chorégraphique de Léningrad et fut admise à A Moscou où brillent Roslavleva, Catherine Gheltzer, Alexandre Volinine l’Opéra de cette ville. C’est là que commença sa brillante carrière. Le public, et Ivan Clustine, Alexandre Gorsky (1871–1924) qui appelle au théâtre Bolchoï les critiques, les spécialistes parlèrent d’elle. C’est alors que l’écrivain russe les peintrès Golovine et Korovine, veut rendre réaliste la mise en scène, animer A. Tolstoï eut cette phrase célèbre: «Elle n’est qu’une déesse ordinaire, la figuration. Mais ni son passage au Marynsky ni celui de Coppini ne font finalement». La jeune ballerine devient universellement connue. oublier le vieux maître. Elle traduisait les plus profondes émotions dans le langage de la danse. Le Il faut attendre 1905 pour voir les débuts d’un chorégraphe prometteur spectateur était bouleversé (потрясен) par ses créations: la féerique Odette- Michel Fokine (1880–1942). Parmi ses premières œuvres, plus que Eunice, Odile du «Lac des sygnes», Macha du «Casse-Noisette» de Tchaïkovski, hommage à Isadora Duncan, on remarque Chopiniana. Bientôt nommé maître l’incomparable Giselle dans le ballet d’Adam «Giselle» et Juliette dans «Roméo de ballet, Fokine affirme son originalité, son ardeur créatrice en montant les et Juliette» de Prokofiev. Nuits égyptiennes. Sa personnalité puissante éclipse vite celle plus délicate de Galina Oulanova s’appartenait à ses héroïnes. Frêle et élégante, elle son professeur Nicolas Legat (1869–1937) auteur de la Fée des poupées (1903). possédait une capacité de travail phénoménale et une volonté inépuisable de se Ses tendances se diffusent parmi les jeunes solistes notamment Tamara perfectionner. Karsavina (1885) intelligente et cultivée et Adolphe Bolm (1884–1951). Ainsi Depuis des mois, des années et des décennies, elle se rendait chaque matin les idées nouvelles se font-elles jour en attendant que le magicien Serge de en classe. La gloire, une gloire planétaire, n’avait pas effacé son désir d’apprendre. Diaghilew révèle à l’Occident cette conception nouvelle du ballet. Notre rendez-vous a eu lieu au Bolchoï. En se rappelant ses créations, elle Tandis qu’avec Petipa s’achevait triomphalement l’ère du ballet dit qu’elle a toujours voulu montrer dans une danse réaliste les émotions romantique, sous l’impulsion de Diaghilew commence un âge nouveau, plus humaines. D’après G. Oulanova, la danse doit être toujours illuminée par la largement ouvert aux impulsions extérieures. La personnalité brillante et pensée. Un ballet tout comme un spectacle dramatique doit évoquer les hommes originale de Serge de Diaghilew (1872–1929) qui va jouer un rôle essentiel et les aider à vivre. dans le renouveau du ballet, prend à cet égard un caractère exemplaire. Le langage de la danse est international. La danseuse soviétique a été Paradoxalement, Diaghilew dont le nom restera indissolublement lié au reconnue non seulement dans notre pays, mais aussi à l’étranger. Les tournées ballet, ne s’intéresse que tardivement à lui, lui préférant la musique (il fut 37 38
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