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AVIGNON
Le Festival d’Avignon, cette grandiose manifestation culturelle, se présente
comme une fête de théâtre en plein air, dans un site historique et architectural.
Organisé en 1947 par J. Vilar, ce Festival est à l’origine du style nouveau
réalisé par cet animateur prestigieux dans son programme culturel du TNP.
Toutes les créations théâtrales du Festival sont considérées comme le sommet
de l’art scénique français, marqué d’une vraie poésie. Sur les planches édifiées
dans la cour du palais des Papes, les meilleurs acteurs de France, invités par
J. Vilar (dont Gérard Philipe, Daniel Sorano, Maria Casarès et d’autres) créaient
des chefs-d’œuvre dramatiques classiques. Ils ont fait le noyau de la compagnie
célèbre du TNP, où naissait un nouveau type d’acteur. C’est ici également que
J. Vilar et ses compagnons forgeaient le théâtre populaire mis au service du
peuple.
Le Festival d’Avignon, sous l’impulsion de J. Vilar (jusqu’à 1971), devient
phénomène socio-culturel sans précédent non seulement dans le cadre national,
mais dans la vie théâtrale du monde entier.
Il est à l’origine de la décentralisation théâtrale en France et du mouvement
puissant des théâtres populaires, s’adressant aux masses travailleuses. De nos
jours, c’est le plus prestigieux de tous les festivals d’art en Europe, centre
international d’animation culturelle, où viennent concourir les meilleures
compagnies théâtrales du monde aussi bien que les jeunes théâtres qui font leurs
débuts.
Le style Avignon
Nouveau style théâtral introduit par les mises en scène de J. Vilar, il
inaugurait une forme neuve de l’art dramatique. Un style simple et majestueux,
en parfait accord avec le contenu dramatique, accessible au grand public
démocratique prend ses origines au Festival d’Avignon pour s’imposer plus tard
dans toutes les activités d’animation du TNP. Ses composantes étaient:
l) anéantir la discrimination entre spectateurs riches et pauvres, en établissant
un prix unique des places, sans loges ni fauteuils d’orchestre. Le public est
réparti sur des bancs en amphithéâtre tout autour de la scène en plein air; 2) la
scène dépouillée, sans rideau ni décors encombrants, rendus inutiles par le plein
air et la majesté du lieu scénique; 3) le rôle des éclairages est complètement
modifié; ils participent à la cérémonie théâtrale au même titre que les décors,
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les costumes, les interprètes eux-mêmes. L’éclairage concourt à la réalisation
du spectacle sur la scène; 4) le poids de l’action dramatique porte aux
personnages, dont les costumes sont en harmonie parfaite avec leur
comportement, prenant valeur de symbole; 5) la musique cessant d’être un
accessoire superflu, s’intégrant à l’action en complétant l’apport des lumières,
des couleurs et des paroles; 6) les pièces choisies pour les créations dramatiques
s’accordant profondément à l’ambiance majestueuse et poétique de la vieille
Provence; 7) redonner le sens à la mission de l’acteur-interprète, dont les vertus
majeures sont la puissance et la sincérité. L’acteur joue à même le public dont il
n’est plus séparé ni par des rideaux, ni par une rampe, ni par une fosse
d’orchestre; 8) toute l’équipe d’acteurs accepte de servir l’œuvre commune,
sans aucun souci hiérarchique.
Avignon, une alliance moderne
Un jour d’avril 1947, rue de Bac, à Paris, Zervos propose à Vilar de donner
une représentation de Meurtre dans la cathédrale, dans le Palais. Le metteur en
scène refuse puis revient sur sa parole trois jours plus tard et offre trois
créations: Richard II (jamais joué en France), Tobie et Sara de Claudel, la
Terrasse de Midi de Maurice Clavel, jeune auteur.
Zervos n’a pas un budjet pour une telle enterprise. Il conseille à Vilar de se
rendre en Avignon et d’y rencontrer la municipalité.
Tout alors va très vite. Dans la belle cour dorée de lumière, le 7
e
bataillon
du génie, sur un plan de Jean Vilar, avec son matériel et des prêts du théâtre,
construit la scène, aménage la salle. La scène, alors, occupe la moitié de
l’ensemble. Les comédiens qui se lancent dans l’aventure, s’appellent Béatrix
Dussane, Germaine Montéro, Alain Cuny, Silvia Monfort... Dans Richard II, la
deuxième suivante de la reine n’est autre que Jeanne Moreau... Il n’y a pas de
défraiment. On couche souvent chez l’habitant. On mange à la table commune.
Personne n’a discuté des contrats, ni du reste.
Le maire, le Docteur Pons, ses conseillers, des personnalités de la ville,
quelques artistes, des soldats, autour de Jean Vilar, ont créé le premier Festival
d’Avignon, manifestation sans pareille en France et dans le monde, depuis 32
ans.
Mais le romanesque passionné de cette naissance devait aboutir, pour son
créateur, à une formulation qui va se préciser très vite:
«Eveiller, provoquer, développer, aiguiser la réflexion des spectateurs des
classes du travail» (Jean Vilar).
AVIGNON les costumes, les interprètes eux-mêmes. L’éclairage concourt à la réalisation du spectacle sur la scène; 4) le poids de l’action dramatique porte aux Le Festival d’Avignon, cette grandiose manifestation culturelle, se présente personnages, dont les costumes sont en harmonie parfaite avec leur comme une fête de théâtre en plein air, dans un site historique et architectural. comportement, prenant valeur de symbole; 5) la musique cessant d’être un Organisé en 1947 par J. Vilar, ce Festival est à l’origine du style nouveau accessoire superflu, s’intégrant à l’action en complétant l’apport des lumières, réalisé par cet animateur prestigieux dans son programme culturel du TNP. des couleurs et des paroles; 6) les pièces choisies pour les créations dramatiques Toutes les créations théâtrales du Festival sont considérées comme le sommet s’accordant profondément à l’ambiance majestueuse et poétique de la vieille de l’art scénique français, marqué d’une vraie poésie. Sur les planches édifiées Provence; 7) redonner le sens à la mission de l’acteur-interprète, dont les vertus dans la cour du palais des Papes, les meilleurs acteurs de France, invités par majeures sont la puissance et la sincérité. L’acteur joue à même le public dont il J. Vilar (dont Gérard Philipe, Daniel Sorano, Maria Casarès et d’autres) créaient n’est plus séparé ni par des rideaux, ni par une rampe, ni par une fosse des chefs-d’œuvre dramatiques classiques. Ils ont fait le noyau de la compagnie d’orchestre; 8) toute l’équipe d’acteurs accepte de servir l’œuvre commune, célèbre du TNP, où naissait un nouveau type d’acteur. C’est ici également que sans aucun souci hiérarchique. J. Vilar et ses compagnons forgeaient le théâtre populaire mis au service du peuple. Avignon, une alliance moderne Le Festival d’Avignon, sous l’impulsion de J. Vilar (jusqu’à 1971), devient phénomène socio-culturel sans précédent non seulement dans le cadre national, Un jour d’avril 1947, rue de Bac, à Paris, Zervos propose à Vilar de donner mais dans la vie théâtrale du monde entier. une représentation de Meurtre dans la cathédrale, dans le Palais. Le metteur en Il est à l’origine de la décentralisation théâtrale en France et du mouvement scène refuse puis revient sur sa parole trois jours plus tard et offre trois puissant des théâtres populaires, s’adressant aux masses travailleuses. De nos créations: Richard II (jamais joué en France), Tobie et Sara de Claudel, la jours, c’est le plus prestigieux de tous les festivals d’art en Europe, centre Terrasse de Midi de Maurice Clavel, jeune auteur. international d’animation culturelle, où viennent concourir les meilleures Zervos n’a pas un budjet pour une telle enterprise. Il conseille à Vilar de se compagnies théâtrales du monde aussi bien que les jeunes théâtres qui font leurs rendre en Avignon et d’y rencontrer la municipalité. débuts. Tout alors va très vite. Dans la belle cour dorée de lumière, le 7e bataillon du génie, sur un plan de Jean Vilar, avec son matériel et des prêts du théâtre, Le style Avignon construit la scène, aménage la salle. La scène, alors, occupe la moitié de l’ensemble. Les comédiens qui se lancent dans l’aventure, s’appellent Béatrix Nouveau style théâtral introduit par les mises en scène de J. Vilar, il Dussane, Germaine Montéro, Alain Cuny, Silvia Monfort... Dans Richard II, la inaugurait une forme neuve de l’art dramatique. Un style simple et majestueux, deuxième suivante de la reine n’est autre que Jeanne Moreau... Il n’y a pas de en parfait accord avec le contenu dramatique, accessible au grand public défraiment. On couche souvent chez l’habitant. On mange à la table commune. démocratique prend ses origines au Festival d’Avignon pour s’imposer plus tard Personne n’a discuté des contrats, ni du reste. dans toutes les activités d’animation du TNP. Ses composantes étaient: Le maire, le Docteur Pons, ses conseillers, des personnalités de la ville, l) anéantir la discrimination entre spectateurs riches et pauvres, en établissant quelques artistes, des soldats, autour de Jean Vilar, ont créé le premier Festival un prix unique des places, sans loges ni fauteuils d’orchestre. Le public est d’Avignon, manifestation sans pareille en France et dans le monde, depuis 32 réparti sur des bancs en amphithéâtre tout autour de la scène en plein air; 2) la ans. scène dépouillée, sans rideau ni décors encombrants, rendus inutiles par le plein Mais le romanesque passionné de cette naissance devait aboutir, pour son air et la majesté du lieu scénique; 3) le rôle des éclairages est complètement créateur, à une formulation qui va se préciser très vite: modifié; ils participent à la cérémonie théâtrale au même titre que les décors, «Eveiller, provoquer, développer, aiguiser la réflexion des spectateurs des classes du travail» (Jean Vilar). 41 42
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