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Planchon vient donc secouer Wilson. Béjart apporte une nouveauté: son
Ballet du XX
e
siècle introduit la danse, désormais discipline rituelle du Festival.
Elle aura ses grandes heures de 67 et 68, avec Béjart, ensuite Plissetskaïa,
Carolyn Carlson (le phénomène d’Avignon).
Les chorégraphies d’avant-garde rythment leurs pas libérés sur la scène du
Palais; le public, surpris, les discute, les observe, les accepte et les aime.
Aujourd’hui, il y a la chartreuse de Villeneuve-lès-Avignon, les ateliers-
stages de Carolyn, avec des danseurs professionnels, le travail s’effectuant en
public.
Des orientations identiques se feront pour le théâtre. Nous y viendrons plus
loin.
En 67 – chaque année Avignon bouge et parfois bouscule – c’est le cinéma
qui fait son entrée, puis la musique.
L’éclatement
De l’union de France-Culture avec le Festival, le théâtre musical est né en
69. Depuis, la recherche fleurit chaque année, d’opéras en réalisations
collectives, en animations, théâtrales, chorégraphiques ou instrumentales. On
collabore avec le Japon, Cracovie, Liège, les Percussions de Strasbourg,
l’Opéra-studio de Paris, etc.
Un genre d’une infinie richesse voit sa consécration régulière dans les
lieux qui lui conviennent le mieux; de la cité aux multiples théâtrès (cour de
l’Oratoire, Cloître de Célestins, Cloître des Carmes).
La saison 76 a donné sept spectacles de théâtre musical dont 6 créations.
Avec les émissions publiques de France-Culture, toutes ces manifestations
concordent à rendre possible, toujours davantage, les croisements écrivains –
comédiens – metteurs en scène – public, afin qu’il en sorte, par-delà des
pensées neuves, un mouvant progrès dans le sens défini dès les premiers
festivals, d’un théâtre hors des barrières classiques, d’un spectacle populaire
ouvert à tous, pour tous.
Dans ces juillets chauds et clairs d’Avignon, Jean Vilar n’avait jamais mis
l’accent sur une œuvre ou une réalisation, plutôt qu’une autre, mais sur un
travail, un cheminement devant former un tout.
«Avignon? Un lieu de rencontres pacifiques, de réflexion, de recherche
d’un public uni dans une société d’évidence divisée. Un lieu de confrontation et
des idées et des styles, des idéologies et des morales» (Jean Vilar).
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PHÉNOMÈNE DU TNP
Le nom de J. Vilar signifie un tournant révolutionnaire dans l’histoire du
théâtre en France. L’expérience du TNP, qu’il avait animé de 1951 à 1963,
manifeste des grandes conquêtes du mouvement pour les théâtres populaires
dans l’après-guerre. Cela est dû aux grands et profonds changements
historiques survenus en Europe d’après-guerre la prise de conscience des
masses populaires, le rapprochement des intellectuels et des ouvriers à la suite
des combats héroïques de la Résistance, des réalisations sociales gagnées par
les masses travailleuses durant la Libération, depuis 1945. Dans cette situation
en France, J. Vilar a réalisé un rêve des grands maîtres du théâtre français
d’avant-guerre tels que A. Antoine, J. Copeau, F. Gémier, – un vrai théâtre
populaire au sein duquel il a effectué le renouveau de l’art scénique national.
Le TNP, tourné vers le spectateur populaire, devient le meilleur théâtre
national de France, influence l’art dramatique du monde entier, théâtre
accessible à tout le peuple, reniant l’art vulgaire du Boulevard et les
abstractions d’avant-garde.
Le renouveau était mené sur trois plans; la mise en scène proprement dite,
le choix des œuvres et la conquête d’un nouveau public.
Des changements de mise en scène étaient survenus depuis le premier
Festival d’Avignon, ainsi que le choix des œuvres dramatiques – les
changements composant le style Avignon. Le choix du répertoire, dicté par le
style Avignon, par toute l’ambiance prestigieuse du Palais des Papes, devait
offrir au grand public des pièces de genre et d’inspiration différentes mais
toutes marquées par un souffle de beauté, d’épopée ou de poésie. J. Vilar a su
réhabiliter de grands poètes tragiques, comme Corneille, Shakespeare, Kleist,
Büchner, il réussit à créer un répertoire brillant, s’adressant au théâtre de
Musset, de Molière, de Marivaux. Réalisant ces spectacles des auteurs des
XVII–XVIII
es
siècles, il puisait avec bonheur chez les auteurs dramatiques
modernes, comme B. Brecht, M. Clavel, H. Pichette, etc.
Ce qui était au centre même de la politique culturelle du TNP, c’était la
conquête d’un nouveau public, le dialogue théâtre – public, la participation des
grandes masses populaires à la cérémonie théâtrale. J. Vilar a attiré au Palais de
Chaillot des milliers de spectateurs, jeunes, enthousiastes qui, avant ses
spectacles, n’avaient jamais pensé au théâtre. Il a réformé les abonnements
populaires auxquels on pouvait souscrire au sein des usines, des entreprises au
prix unique de 4 f. la place. Avec ses compagnons, J. Vilar réalise une véritable
animation culturelle, il prospecte les milieux nouveaux et organise au sein des
Planchon vient donc secouer Wilson. Béjart apporte une nouveauté: son PHÉNOMÈNE DU TNP Ballet du XXe siècle introduit la danse, désormais discipline rituelle du Festival. Elle aura ses grandes heures de 67 et 68, avec Béjart, ensuite Plissetskaïa, Le nom de J. Vilar signifie un tournant révolutionnaire dans l’histoire du Carolyn Carlson (le phénomène d’Avignon). théâtre en France. L’expérience du TNP, qu’il avait animé de 1951 à 1963, Les chorégraphies d’avant-garde rythment leurs pas libérés sur la scène du manifeste des grandes conquêtes du mouvement pour les théâtres populaires Palais; le public, surpris, les discute, les observe, les accepte et les aime. dans l’après-guerre. Cela est dû aux grands et profonds changements Aujourd’hui, il y a la chartreuse de Villeneuve-lès-Avignon, les ateliers- historiques survenus en Europe d’après-guerre la prise de conscience des stages de Carolyn, avec des danseurs professionnels, le travail s’effectuant en masses populaires, le rapprochement des intellectuels et des ouvriers à la suite public. des combats héroïques de la Résistance, des réalisations sociales gagnées par Des orientations identiques se feront pour le théâtre. Nous y viendrons plus les masses travailleuses durant la Libération, depuis 1945. Dans cette situation loin. en France, J. Vilar a réalisé un rêve des grands maîtres du théâtre français En 67 – chaque année Avignon bouge et parfois bouscule – c’est le cinéma d’avant-guerre tels que A. Antoine, J. Copeau, F. Gémier, – un vrai théâtre qui fait son entrée, puis la musique. populaire au sein duquel il a effectué le renouveau de l’art scénique national. Le TNP, tourné vers le spectateur populaire, devient le meilleur théâtre L’éclatement national de France, influence l’art dramatique du monde entier, théâtre accessible à tout le peuple, reniant l’art vulgaire du Boulevard et les De l’union de France-Culture avec le Festival, le théâtre musical est né en abstractions d’avant-garde. 69. Depuis, la recherche fleurit chaque année, d’opéras en réalisations Le renouveau était mené sur trois plans; la mise en scène proprement dite, collectives, en animations, théâtrales, chorégraphiques ou instrumentales. On le choix des œuvres et la conquête d’un nouveau public. collabore avec le Japon, Cracovie, Liège, les Percussions de Strasbourg, Des changements de mise en scène étaient survenus depuis le premier l’Opéra-studio de Paris, etc. Festival d’Avignon, ainsi que le choix des œuvres dramatiques – les Un genre d’une infinie richesse voit sa consécration régulière dans les changements composant le style Avignon. Le choix du répertoire, dicté par le lieux qui lui conviennent le mieux; de la cité aux multiples théâtrès (cour de style Avignon, par toute l’ambiance prestigieuse du Palais des Papes, devait l’Oratoire, Cloître de Célestins, Cloître des Carmes). offrir au grand public des pièces de genre et d’inspiration différentes mais La saison 76 a donné sept spectacles de théâtre musical dont 6 créations. toutes marquées par un souffle de beauté, d’épopée ou de poésie. J. Vilar a su Avec les émissions publiques de France-Culture, toutes ces manifestations réhabiliter de grands poètes tragiques, comme Corneille, Shakespeare, Kleist, concordent à rendre possible, toujours davantage, les croisements écrivains – Büchner, il réussit à créer un répertoire brillant, s’adressant au théâtre de comédiens – metteurs en scène – public, afin qu’il en sorte, par-delà des Musset, de Molière, de Marivaux. Réalisant ces spectacles des auteurs des pensées neuves, un mouvant progrès dans le sens défini dès les premiers XVII–XVIIIes siècles, il puisait avec bonheur chez les auteurs dramatiques festivals, d’un théâtre hors des barrières classiques, d’un spectacle populaire modernes, comme B. Brecht, M. Clavel, H. Pichette, etc. ouvert à tous, pour tous. Ce qui était au centre même de la politique culturelle du TNP, c’était la Dans ces juillets chauds et clairs d’Avignon, Jean Vilar n’avait jamais mis conquête d’un nouveau public, le dialogue théâtre – public, la participation des l’accent sur une œuvre ou une réalisation, plutôt qu’une autre, mais sur un grandes masses populaires à la cérémonie théâtrale. J. Vilar a attiré au Palais de travail, un cheminement devant former un tout. Chaillot des milliers de spectateurs, jeunes, enthousiastes qui, avant ses «Avignon? Un lieu de rencontres pacifiques, de réflexion, de recherche spectacles, n’avaient jamais pensé au théâtre. Il a réformé les abonnements d’un public uni dans une société d’évidence divisée. Un lieu de confrontation et populaires auxquels on pouvait souscrire au sein des usines, des entreprises au des idées et des styles, des idéologies et des morales» (Jean Vilar). prix unique de 4 f. la place. Avec ses compagnons, J. Vilar réalise une véritable animation culturelle, il prospecte les milieux nouveaux et organise au sein des 45 46
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