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Donc, il faut, avant tout, que le prix des places soit le plus bas possible,
malgré la modicité des moyens.
Dans les trois années qui suivent, en juillet, on joue au Palais: Büchner,
Supervielle, Montherlant, Gide, Corneille. Premier chiffre énoncé du public
d’Avignon: 2 986 personnes. Ce chiffre ne cessera de grandir, comme les lieux
des spectacles, comme le nombre des troupes, pour atteindre à la saturation de
ces toutes dernières années.
Paul Puaux, commentant les caractères de ce phénomène unique, juge son
évolution très conforme aux souhaits de Jean Vilar. L’apparition énorme de la
jeunesse, l’atmosphère de fête, les représentations à ciel ouvert, la
multiplication des disciplines, l’élargissement des débats, des confrontations,
des contacts... Tout cela découle des visées premières, du ton consciemment
donné, dès les premières expériences.
Le directeur du Festival évoque le théâtre athénien et le thème du poète –
musicien – comédien et même régisseur: «Tu prépareras et répéteras ton œuvre
pendant un an. Ce sera une fête collective. Une fête pour tous!» P. Puaux
poursuit: «Ne pas enfermer le théâtre, ne pas le désunir des autres arts, ni du
peuple, afin de fuir le théâtre devenu fait commercial, destiné à une élite».
Avignon – TNP
La première période du Festival – Semaine d’Art en Avignon – aventure
personnelle assurée par Vilar et une troupe, avec la collaboration d’Edouard
Pignon, Maurice Jarre, Darius Milhaud, Léon Gischia, s’arrête donc en 1951,
lorsque Jeanne Laurent, sous-directrice des spectacles et de la musique, confie à
Vilar la régie d’un théâtre parisien appelé Théâtre National du Palais de
Chaillot, bientôt baptisé par Jean Vilar, le premier septembre 1951: Théâtre
National Populaire.
Dès lors, ce dernier, chaque année, prendra ses quartiers d’été dans la
capitale du Comtat, avec la reprise de deux œuvres du répertoire et une
création.
A partir de 1954, il n’y a plus qu’une administration commune pour le
TNP et le Festival... Le théâtre de Paris ne part pas en «tournée» en province; il
prépare chaleureusement des spectacles qui seront rendus à leurs dimensions
premières «en des lieux où la grandeur naturelle soit le décor»; il vaut un public
critique, une manifestation de joie, et tout le prestige de la réussite reviendra
aux sites dans lesquels elle se sera déroulée.
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«Quant aux bénéfices, s’il y en a, ils serviront à recommencer en plus
grand» (Jean Vilar).
En 1951, année mirifique, Gérard Philipe vient offrir sa participation au
Festival, le cinquième!.. Il aimait Avignon, la ville et sa campagne. Il aima
jouer dans la cour d’honneur; il avait la voix des théâtres de plein air et le don
de s’inscrire dans leurs éclairages.
Le 15 juillet, le Palais résonne de tout le romantisme de Kleist: le Prince
de Hombourg apparaît dans les feuillages, bottes haut montées, chemise
vaporeuse, couronne à la main. Les spectateurs n’oublieront pas de sitôt son
regard de fièvre, la blondeur de Nathalie – Jeanne Moreau. Ils n’oublieront pas
davantage les soirées extraordinaires du Cid.
1954 marque les débuts, dans le Verger d’Urbain V, devenu trop petit pour
les représentations théâtrales, de lectures, débats, dialogues, organisés les fins
d’après-midi.
Enfin, pour la première fois, ont lieu des rendez-vous internationaux,
groupant 900 jeunes de 35 pays, pour lesquels sont créés, grâce au C.E.M.E.A.
(Centre d’Entraînement aux Méthodes d’Education Active), les centres de
jeunes et de séjour, où la vie collective simple s’oriente vers les découvertes et
les échanges.
Avignon en sera, treize ans plus tard, à 3000 personnes de 50 pays
différents!..
En 1963, Vilar quitte le Théâtre National Populaire, mais conserve la
direction du Festival; il demande à Georges Wilson, son successeur au TNP, de
continuer à assurer les spectacles d’Avignon. L’année suivante, ayant pris
quelque recul, le fruit de sa réflexion aboutit aux Rencontres, réunions
d’animateurs, technocrates, sociologues, ayant lieu durant le Festival, autour du
thème de l’action culturelle et qui conduiront à d’autres changements, toujours
imprimés avec la même ferveur. Les Rencontres auront lieu quatre années de
suite.
Le tournant de 1966
Pour ses 20 ans, le Festival prend 15 jours de plus, ouvre ses portes à des
troupes nouvelles, monte des spectacles au Cloître des Carmes en dehors de la
cour d’honneur et de la façade du Palais du Vice-Légat. Les lieux du Festival,
nous le savons, ne feront que croître. Et bientôt l’on parlera du in et du off.
Restons en 1966. La cité d’Avignon va maintenant gérer elle-même,
techniquement et administrativement, sa manifestation qui évolue à pas de géant.
Donc, il faut, avant tout, que le prix des places soit le plus bas possible, «Quant aux bénéfices, s’il y en a, ils serviront à recommencer en plus malgré la modicité des moyens. grand» (Jean Vilar). Dans les trois années qui suivent, en juillet, on joue au Palais: Büchner, En 1951, année mirifique, Gérard Philipe vient offrir sa participation au Supervielle, Montherlant, Gide, Corneille. Premier chiffre énoncé du public Festival, le cinquième!.. Il aimait Avignon, la ville et sa campagne. Il aima d’Avignon: 2 986 personnes. Ce chiffre ne cessera de grandir, comme les lieux jouer dans la cour d’honneur; il avait la voix des théâtres de plein air et le don des spectacles, comme le nombre des troupes, pour atteindre à la saturation de de s’inscrire dans leurs éclairages. ces toutes dernières années. Le 15 juillet, le Palais résonne de tout le romantisme de Kleist: le Prince Paul Puaux, commentant les caractères de ce phénomène unique, juge son de Hombourg apparaît dans les feuillages, bottes haut montées, chemise évolution très conforme aux souhaits de Jean Vilar. L’apparition énorme de la vaporeuse, couronne à la main. Les spectateurs n’oublieront pas de sitôt son jeunesse, l’atmosphère de fête, les représentations à ciel ouvert, la regard de fièvre, la blondeur de Nathalie – Jeanne Moreau. Ils n’oublieront pas multiplication des disciplines, l’élargissement des débats, des confrontations, davantage les soirées extraordinaires du Cid. des contacts... Tout cela découle des visées premières, du ton consciemment 1954 marque les débuts, dans le Verger d’Urbain V, devenu trop petit pour donné, dès les premières expériences. les représentations théâtrales, de lectures, débats, dialogues, organisés les fins Le directeur du Festival évoque le théâtre athénien et le thème du poète – d’après-midi. musicien – comédien et même régisseur: «Tu prépareras et répéteras ton œuvre Enfin, pour la première fois, ont lieu des rendez-vous internationaux, pendant un an. Ce sera une fête collective. Une fête pour tous!» P. Puaux groupant 900 jeunes de 35 pays, pour lesquels sont créés, grâce au C.E.M.E.A. poursuit: «Ne pas enfermer le théâtre, ne pas le désunir des autres arts, ni du (Centre d’Entraînement aux Méthodes d’Education Active), les centres de peuple, afin de fuir le théâtre devenu fait commercial, destiné à une élite». jeunes et de séjour, où la vie collective simple s’oriente vers les découvertes et les échanges. Avignon – TNP Avignon en sera, treize ans plus tard, à 3000 personnes de 50 pays différents!.. La première période du Festival – Semaine d’Art en Avignon – aventure En 1963, Vilar quitte le Théâtre National Populaire, mais conserve la personnelle assurée par Vilar et une troupe, avec la collaboration d’Edouard direction du Festival; il demande à Georges Wilson, son successeur au TNP, de Pignon, Maurice Jarre, Darius Milhaud, Léon Gischia, s’arrête donc en 1951, continuer à assurer les spectacles d’Avignon. L’année suivante, ayant pris lorsque Jeanne Laurent, sous-directrice des spectacles et de la musique, confie à quelque recul, le fruit de sa réflexion aboutit aux Rencontres, réunions Vilar la régie d’un théâtre parisien appelé Théâtre National du Palais de d’animateurs, technocrates, sociologues, ayant lieu durant le Festival, autour du Chaillot, bientôt baptisé par Jean Vilar, le premier septembre 1951: Théâtre thème de l’action culturelle et qui conduiront à d’autres changements, toujours National Populaire. imprimés avec la même ferveur. Les Rencontres auront lieu quatre années de Dès lors, ce dernier, chaque année, prendra ses quartiers d’été dans la suite. capitale du Comtat, avec la reprise de deux œuvres du répertoire et une création. Le tournant de 1966 A partir de 1954, il n’y a plus qu’une administration commune pour le TNP et le Festival... Le théâtre de Paris ne part pas en «tournée» en province; il Pour ses 20 ans, le Festival prend 15 jours de plus, ouvre ses portes à des prépare chaleureusement des spectacles qui seront rendus à leurs dimensions troupes nouvelles, monte des spectacles au Cloître des Carmes en dehors de la premières «en des lieux où la grandeur naturelle soit le décor»; il vaut un public cour d’honneur et de la façade du Palais du Vice-Légat. Les lieux du Festival, critique, une manifestation de joie, et tout le prestige de la réussite reviendra nous le savons, ne feront que croître. Et bientôt l’on parlera du in et du off. aux sites dans lesquels elle se sera déroulée. Restons en 1966. La cité d’Avignon va maintenant gérer elle-même, techniquement et administrativement, sa manifestation qui évolue à pas de géant. 43 44
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