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artistiques. J.-L. Barrault a eu le mérite de faire connaître aux Français encore
une pièce de Tchekhov, ignoré jusque là par le grand public. Il a fait plus: il a
créé un spectacle – témoignage d’une grande importance d’un auteur russe dans
la vie spirituelle de la France. Ce n’était pas seulement une nouvelle façon de
percevoir de Tchekhov mais un tournant décisif dans la prise de conscience de
Barrault, dans sa création, dans son attitude à l’égard de la réalité et de
l’homme. Le spectacle au Marigny a inauguré une nouvelle étape dans l’histoire
de l’assimilation des œuvres de Tchekhov sur la scène française. Sans se donner
pour but précis de l’adapter à la réalité française, Barrault parvient à y découvrir
le sens profondément humain propre à l’esprit français, à la culture française
autant qu’à la nation slave.
Au même titre que le théâtre de Shakespeare ou de Molière l’œuvre de
Tchekhov, profondément nationale et très humaine à la fois, pose des
problèmes de portée universelle, disait J.-L. Barrault. Si les pièces de Tchekhov
sont pour toujours entrées dans le répertoire des théâtres français, le grand
mérite en revient à J.-L. Barrault et à son spectacle où les interprètes
parvenaient à traduire l’optimisme historique de la Cerisaie.
Le nom de Gorki revient souvent sur les affiches théârales françaises
surtout dans les années 60. Le répertoire des théâtres parisiens comprend
plusieurs œuvres dramatiques de Gorki. On peut mentionner, à titre d’exemple,
des spectacles marquants appréciés par la critique française: les Bas-fonds
(1956, Théâtre de l’Œuvre), les Petits-bourgeois (1959, l’Œuvre), Vassa
Géleznova (1959, Théâtre du Tertre), etc.
Un des plus grands succès, le spectacle les Enfants du Soleil, monté par
G. Wilson au TNP (1963) en ouvrait la saison. Le spectacle perpétuait les
meilleures traditions du TNP animé par J. Vilar et était au niveau de ses
prestigieuses créations au Palais de Chaillot. C’est à la suite des Enfants du
Soleil qu’une jeune compagnie dirigée par Ariane Mnouchkine a emprunté ce
nom pour devenir le Théâtre du Soleil, bientôt reconnu en France. Il a monté
pour son inauguration les Petits-bourgeois de Gorki (1964) comme s’il voulait
mettre en évidence son orientation nettement sociale et démocratique. Dans la
même lignée populaire le TEP (Théâtre de l’Est parisien) se tourne vers Gorki
et réalise les Ennemis (1971, G. Rétoré). Le spectacle était conçu comme une
œuvre de combat, centre toutes les formes d’oppression collective.
La même année, Robert Hossein puise à la même source russe, en ouvrant
la saison théâtrale à Reims dans son Théâtre du peuple Centre dramatique de
Reims. Le spectacle d’Hossein les Bas-fonds de Gorki, monté comme une
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manifestation sociale, a consacré le talent et la maîtrise professionnelle de
R. Hossein, lui apportant un renom national.
L’ultraréalisme de cette création scénique remontant aux traditions
naturalistes d’Antoine ne l’empêchait pas d’être porteuse d’une haute poésie et
de grands sentiments humains. C’était vraiment un poème à la gloire de
l’Homme. L’œuvre de Gorki au Centre dramatique de Reims a aidé R. Hossein
à réaliser le Cuirassé «Potemkine» à la scène du Palais des Sports à Paris, en
1976. En plaçant au centre de l’action un homme du peuple, issu des bas-fonds,
proclamant ses droits à une vie saine et digne d’homme, R. Hossein confirmait
son évolution à lui – celle d’un animateur d’avant-garde démocratique.
Gorki est devenu en France d’aujourd’hui un des auteurs dramatiques de
combat les plus actuels et ses œuvres sont mises au service de la lutte
idéologique autant qu’à celui de l’éducation sociale des masses travailleuses.
50 ans de théâtre
Cette exposition, organisée à l’occasion du 5e anniversaire de la mort
d’André Barsacq, rend un juste hommage à une vie tout entière consacrée au
théâtre. La profusion du matériel permettra au visiteur de mesurer
l’extraordinaire activité d’un metteur en scène qui durant 32 saisons présenta
plus de 80 spectacles dont 40 créations, d’un animateur qui de 1940 jusqu’à sa
mort, en dépit des difficultés matérielles inhérentes à la direction d’un théâtre
privé, maintint très haut le renom de la scène de l’Atelier et d’un homme de
théâtre dont l’action connut un rayonnement international.
André Barsacq se forma à l’école de Dullin. A 19 ans, il dessinait pour lui
des décors et les costumes de Volpone, quelques années plus tard, il lui confiait
son désir de ne pas se cantonner à la décoration théâtrale et de s’occuper de
mise en scène. Lorsque Dullin prit la direction du théâtre Sarah-Bernhardt, où il
allait tenter de réaliser son rêve d’un grand plateau populaire, André Barsacq lui
succéda tout naturellement à la direction du Théâtre de l’Atelier. Ils avaient l’un
et l’autre retenu les leçons de Copeau, exigence de sobriété en matière de
décoration, et en matière de mise en scène, pour reprendre les termes mêmes de
Barsacq, «soumission heureusement consentie aux idées maîtresses de l’œuvre
abordée».
Lui savait être un «parfait réceptacle» attentif aux valeurs des œuvres qu’il
se chargeait de mettre en scène. Il assumait avec aisance le rôle nécessaire de
médiateur entre l’auteur et le lieu scénique, les acteurs et la pièce, le public et
l’action théâtrale.
artistiques. J.-L. Barrault a eu le mérite de faire connaître aux Français encore manifestation sociale, a consacré le talent et la maîtrise professionnelle de une pièce de Tchekhov, ignoré jusque là par le grand public. Il a fait plus: il a R. Hossein, lui apportant un renom national. créé un spectacle – témoignage d’une grande importance d’un auteur russe dans L’ultraréalisme de cette création scénique remontant aux traditions la vie spirituelle de la France. Ce n’était pas seulement une nouvelle façon de naturalistes d’Antoine ne l’empêchait pas d’être porteuse d’une haute poésie et percevoir de Tchekhov mais un tournant décisif dans la prise de conscience de de grands sentiments humains. C’était vraiment un poème à la gloire de Barrault, dans sa création, dans son attitude à l’égard de la réalité et de l’Homme. L’œuvre de Gorki au Centre dramatique de Reims a aidé R. Hossein l’homme. Le spectacle au Marigny a inauguré une nouvelle étape dans l’histoire à réaliser le Cuirassé «Potemkine» à la scène du Palais des Sports à Paris, en de l’assimilation des œuvres de Tchekhov sur la scène française. Sans se donner 1976. En plaçant au centre de l’action un homme du peuple, issu des bas-fonds, pour but précis de l’adapter à la réalité française, Barrault parvient à y découvrir proclamant ses droits à une vie saine et digne d’homme, R. Hossein confirmait le sens profondément humain propre à l’esprit français, à la culture française son évolution à lui – celle d’un animateur d’avant-garde démocratique. autant qu’à la nation slave. Gorki est devenu en France d’aujourd’hui un des auteurs dramatiques de Au même titre que le théâtre de Shakespeare ou de Molière l’œuvre de combat les plus actuels et ses œuvres sont mises au service de la lutte Tchekhov, profondément nationale et très humaine à la fois, pose des idéologique autant qu’à celui de l’éducation sociale des masses travailleuses. problèmes de portée universelle, disait J.-L. Barrault. Si les pièces de Tchekhov sont pour toujours entrées dans le répertoire des théâtres français, le grand 50 ans de théâtre mérite en revient à J.-L. Barrault et à son spectacle où les interprètes parvenaient à traduire l’optimisme historique de la Cerisaie. Cette exposition, organisée à l’occasion du 5e anniversaire de la mort Le nom de Gorki revient souvent sur les affiches théârales françaises d’André Barsacq, rend un juste hommage à une vie tout entière consacrée au surtout dans les années 60. Le répertoire des théâtres parisiens comprend théâtre. La profusion du matériel permettra au visiteur de mesurer plusieurs œuvres dramatiques de Gorki. On peut mentionner, à titre d’exemple, l’extraordinaire activité d’un metteur en scène qui durant 32 saisons présenta des spectacles marquants appréciés par la critique française: les Bas-fonds plus de 80 spectacles dont 40 créations, d’un animateur qui de 1940 jusqu’à sa (1956, Théâtre de l’Œuvre), les Petits-bourgeois (1959, l’Œuvre), Vassa mort, en dépit des difficultés matérielles inhérentes à la direction d’un théâtre Géleznova (1959, Théâtre du Tertre), etc. privé, maintint très haut le renom de la scène de l’Atelier et d’un homme de Un des plus grands succès, le spectacle les Enfants du Soleil, monté par théâtre dont l’action connut un rayonnement international. G. Wilson au TNP (1963) en ouvrait la saison. Le spectacle perpétuait les André Barsacq se forma à l’école de Dullin. A 19 ans, il dessinait pour lui meilleures traditions du TNP animé par J. Vilar et était au niveau de ses des décors et les costumes de Volpone, quelques années plus tard, il lui confiait prestigieuses créations au Palais de Chaillot. C’est à la suite des Enfants du son désir de ne pas se cantonner à la décoration théâtrale et de s’occuper de Soleil qu’une jeune compagnie dirigée par Ariane Mnouchkine a emprunté ce mise en scène. Lorsque Dullin prit la direction du théâtre Sarah-Bernhardt, où il nom pour devenir le Théâtre du Soleil, bientôt reconnu en France. Il a monté allait tenter de réaliser son rêve d’un grand plateau populaire, André Barsacq lui pour son inauguration les Petits-bourgeois de Gorki (1964) comme s’il voulait succéda tout naturellement à la direction du Théâtre de l’Atelier. Ils avaient l’un mettre en évidence son orientation nettement sociale et démocratique. Dans la et l’autre retenu les leçons de Copeau, exigence de sobriété en matière de même lignée populaire le TEP (Théâtre de l’Est parisien) se tourne vers Gorki décoration, et en matière de mise en scène, pour reprendre les termes mêmes de et réalise les Ennemis (1971, G. Rétoré). Le spectacle était conçu comme une Barsacq, «soumission heureusement consentie aux idées maîtresses de l’œuvre œuvre de combat, centre toutes les formes d’oppression collective. abordée». La même année, Robert Hossein puise à la même source russe, en ouvrant Lui savait être un «parfait réceptacle» attentif aux valeurs des œuvres qu’il la saison théâtrale à Reims dans son Théâtre du peuple Centre dramatique de se chargeait de mettre en scène. Il assumait avec aisance le rôle nécessaire de Reims. Le spectacle d’Hossein les Bas-fonds de Gorki, monté comme une médiateur entre l’auteur et le lieu scénique, les acteurs et la pièce, le public et l’action théâtrale. 51 52
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