Сборник текстов на французском языке (для студентов факультета культуры и искусств). Литвинова В.М. - 30 стр.

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CINÉMA
UN PEU DHISTOIRE
La guerre, loccupation, la Résistance ces thèmes ne cessent d’intéresser
les artistes français dans les années 70. Leur position éthique et esthètique est
déterminée par la manière dont ils en montrent dans la littérature, le cinéma.
Pierre Granier-Deferre a signé le film le Train daprès le roman de
G. Simenon, conçu comme drame lyrique (1973). Sans avoir montré
directement les combats, le réalisateur y a exprimé la foi en son peuple. La
fraternité des hommes dans la tragédie nationale, cest le fil rouge qui passe à
travers toute lhistoire.
La beauté de R. Shneider qui a fait ici une de ses plus belles compositions,
le rôle d’Anne, y sert de symbole. Un amour sublime y est accompagné d’une
foi profonde en lhumanité.
Le film de R. Enrico le Vieux fusil (1975) est proche du Train par sa
tonalité. Le héros prend le vieux fusil quand le chagrin du pays (loccupation)
se transforme en son chagrin personnel (mort de sa femme). Le drame de
famille y est donné dans loptique de loccupation, de la Résistance. En 1976, le
Vieux fusil a été couronné du César comme meilleur film français de 1975.
LAffiche rouge de F. Cassenti est consacrée à Manouchian, poète
arménien et héros national de la France. Le réalisateur y aborde le thème de la
fraternité internationale des antifascistes. Lobjectif de Cassenti était de voir
«laffaire Manouchia par un spectateur daujourd’hui.
En février 1944, au Mont-Valérien, près de Paris, les fascistes ont fusillé
22 héros de la Résistance: 3 Français et les autrès émigrés étrangers. Leurs
noms étaient connus du pays entier: le procès de «laffaire Manouchian» a été
préparé durant 3 mois. Pour mettre au pilori les maquisards, les fascistes les
avaient inculpés des crimes (meurtres, attentats) en exposant partout des
«affiches rouges» les photos des maquisards les présentant comme une basse
pègre internationale, un tas de tueurs dégénérés. Le film est réalisé comme
réflexion sur le passé mais au nom du présent et du futur. Deux zones
superposées, deux courants, à l’écran permettent de rallier les faits de lhistoire
à une discussion actuelle sur la manière daborder lhistoire.
F. Cassenti a élargi la narration consacrée au groupe Manouchian en la
faisant déboucher sur les méditations ayant pour objet les leçons du fascisme.
Lenchevêtrement du récit historique, du cinéma dart, des interviews des
60
compagnons darme de Manouchian et des combattants des brigades
internationales en Espagne, du jeu conventionnel des acteurs, sadressant
directement aux spectateurs, tout cela sert à la création dune résonance
politique. LAffiche rouge a fait la preuve que la tradition du cinéma antifasciste
français se trouve enrichie et développée dans l’œuvre cinématographique des
jeunes réalisateurs des années 70 en France. Le film fut couronné du Prix Jean
Vigo de 1976 et au XX
e
Festival de Karlovy-Vary du prix décerné au meilleur
film antifasciste.
En 1980, F. Truffaut fait sortir à l’écran le Dernier métro qui est apprécié
en France comme l’œuvre magistrale du cinéma français de 1980. Il y revient à
l’époque de loccupation qui était pour sa génération celle de ladolescence. Le
film réalisait un rêve nourri depuis longtemps par F. Truffaut faire un film
parlant à la fois du théâtre et de loccupation. Le Dernier métro lui a permis de
rassembler les deux vœux, en dépassant les cadres d’un simple récit des
hommes de théâtre dans le Paris de 1942. Truffaut y poursuivait la tradition des
films sur la guerre qui affirmaient la grandeur nationale et lesprit inflexible des
Français, dans une histoire nuancée de tristesse et de sourire.
Ayant choisi comme héros principal un résistant actif, F. Truffaut lui
témoigne sa sympathie et définit par là sa position. Or, Truffaut se mêle
activement aux débats sur loccupation et la Résistance. Par son personnage, il
confirme le rôle actif des hommes du théâtre, dart dans la Résistance. Toute
lactivité des comédiens quil montre dans le film vise à préserver des hautes
traditions théâtrales, à défendre la culture nationale contre le fascisme, cest la
Résistance intellectuelle qui était lhonneur des Français.
On ne peut pas passer sous silence le phénomène des films policiers ou
«noirs» («polars») qui font partie intégrante (et majeure) de lindustrie de
distraction. Avec les films daventure, de catastrophe, d’épouvante, les films
«noirs» envahissant les écrans français visent à détourner le large public des
problèmes cardinaux de lactualité. Ils forment un moyen d’évasion, cette
espèce de drogue cinématographique emmenant hors dune réalité angoissante.
Labondance croissante des films «noirs» fondés sur le «suspense» de
lenquête policière témoigne que, cédant à la facilité, les cinéastes français
sattachent à faire du cinéma commercial, au service duquel ils mettent
volontiers leur talent et leur maîtrise professionelle. Nombre de grandes
vedettes font de belles créations marquées de talent dans des productions
cinématographiques purement commerciales: pour ne citer que les noms de
J. Gabin, A. Girardot, C. Deneuve, J.-P. Belmondo, A. Delon, etc.
                                  CINÉMA                                              compagnons d’arme de Manouchian et des combattants des brigades
                                                                                      internationales en Espagne, du jeu conventionnel des acteurs, s’adressant
                          UN PEU D’HISTOIRE                                           directement aux spectateurs, tout cela sert à la création d’une résonance
                                                                                      politique. L‘Affiche rouge a fait la preuve que la tradition du cinéma antifasciste
                                                                                      français se trouve enrichie et développée dans l’œuvre cinématographique des
     La guerre, l’occupation, la Résistance – ces thèmes ne cessent d’intéresser
                                                                                      jeunes réalisateurs des années 70 en France. Le film fut couronné du Prix Jean
les artistes français dans les années 70. Leur position éthique et esthètique est
                                                                                      Vigo de 1976 et au XXe Festival de Karlovy-Vary – du prix décerné au meilleur
déterminée par la manière dont ils en montrent dans la littérature, le cinéma.
                                                                                      film antifasciste.
     Pierre Granier-Deferre a signé le film le Train d’après le roman de
                                                                                           En 1980, F. Truffaut fait sortir à l’écran le Dernier métro qui est apprécié
G. Simenon, conçu comme drame lyrique (1973). Sans avoir montré
                                                                                      en France comme l’œuvre magistrale du cinéma français de 1980. Il y revient à
directement les combats, le réalisateur y a exprimé la foi en son peuple. La
                                                                                      l’époque de l’occupation qui était pour sa génération celle de l’adolescence. Le
fraternité des hommes dans la tragédie nationale, c’est le fil rouge qui passe à
                                                                                      film réalisait un rêve nourri depuis longtemps par F. Truffaut – faire un film
travers toute l’histoire.
                                                                                      parlant à la fois du théâtre et de l’occupation. Le Dernier métro lui a permis de
     La beauté de R. Shneider qui a fait ici une de ses plus belles compositions,
                                                                                      rassembler les deux vœux, en dépassant les cadres d’un simple récit des
le rôle d’Anne, y sert de symbole. Un amour sublime y est accompagné d’une
                                                                                      hommes de théâtre dans le Paris de 1942. Truffaut y poursuivait la tradition des
foi profonde en l’humanité.
                                                                                      films sur la guerre qui affirmaient la grandeur nationale et l’esprit inflexible des
     Le film de R. Enrico le Vieux fusil (1975) est proche du Train par sa
                                                                                      Français, dans une histoire nuancée de tristesse et de sourire.
tonalité. Le héros prend le vieux fusil quand le chagrin du pays (l’occupation)
                                                                                           Ayant choisi comme héros principal un résistant actif, F. Truffaut lui
se transforme en son chagrin personnel (mort de sa femme). Le drame de
                                                                                      témoigne sa sympathie et définit par là sa position. Or, Truffaut se mêle
famille y est donné dans l’optique de l’occupation, de la Résistance. En 1976, le
                                                                                      activement aux débats sur l’occupation et la Résistance. Par son personnage, il
Vieux fusil a été couronné du César comme meilleur film français de 1975.
                                                                                      confirme le rôle actif des hommes du théâtre, d’art dans la Résistance. Toute
     L‘Affiche rouge de F. Cassenti est consacrée à Manouchian, poète
                                                                                      l’activité des comédiens qu’il montre dans le film vise à préserver des hautes
arménien et héros national de la France. Le réalisateur y aborde le thème de la
                                                                                      traditions théâtrales, à défendre la culture nationale contre le fascisme, c’est la
fraternité internationale des antifascistes. L’objectif de Cassenti était de voir
                                                                                      Résistance intellectuelle qui était l’honneur des Français.
«l’affaire Manouchian» par un spectateur d’aujourd’hui.
                                                                                           On ne peut pas passer sous silence le phénomène des films policiers ou
     En février 1944, au Mont-Valérien, près de Paris, les fascistes ont fusillé
                                                                                      «noirs» («polars») qui font partie intégrante (et majeure) de l’industrie de
22 héros de la Résistance: 3 Français et les autrès – émigrés étrangers. Leurs
                                                                                      distraction. Avec les films d’aventure, de catastrophe, d’épouvante, les films
noms étaient connus du pays entier: le procès de «l’affaire Manouchian» a été
                                                                                      «noirs» envahissant les écrans français visent à détourner le large public des
préparé durant 3 mois. Pour mettre au pilori les maquisards, les fascistes les
                                                                                      problèmes cardinaux de l’actualité. Ils forment un moyen d’évasion, cette
avaient inculpés des crimes (meurtres, attentats) en exposant partout des
                                                                                      espèce de drogue cinématographique emmenant hors d’une réalité angoissante.
«affiches rouges» – les photos des maquisards les présentant comme une basse
                                                                                           L’abondance croissante des films «noirs» fondés sur le «suspense» de
pègre internationale, un tas de tueurs dégénérés. Le film est réalisé comme
                                                                                      l’enquête policière témoigne que, cédant à la facilité, les cinéastes français
réflexion sur le passé mais au nom du présent et du futur. Deux zones
                                                                                      s’attachent à faire du cinéma commercial, au service duquel ils mettent
superposées, deux courants, à l’écran permettent de rallier les faits de l’histoire
                                                                                      volontiers leur talent et leur maîtrise professionelle. Nombre de grandes
à une discussion actuelle sur la manière d’aborder l’histoire.
                                                                                      vedettes font de belles créations marquées de talent dans des productions
     F. Cassenti a élargi la narration consacrée au groupe Manouchian en la
                                                                                      cinématographiques purement commerciales: pour ne citer que les noms de
faisant déboucher sur les méditations ayant pour objet les leçons du fascisme.
                                                                                      J. Gabin, A. Girardot, C. Deneuve, J.-P. Belmondo, A. Delon, etc.
L’enchevêtrement du récit historique, du cinéma d’art, des interviews des

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