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La conjoncture présente porte l’empreinte des contradictions et d’une
complexité effroyables dues, en grande partie, à une concurrence croissante du
cinéma américain: la moitié au moins de la distribution cinématographique
revient au cinéma des Etats-Unis. Les investissements américains dans la
production cinématographique en France vont croissant chaque année, et
l’asservissement du cinéma français va de pair. Pour l’emporter dans cette
concurrence acharnée, pour attirer un grand public en masses aux cinémas,
l’industrie de France fait des efforts désespérés; et d’habitude y arrivent des
créations cinématographiques qui ne sont pas les meilleures, loin de là. Les
spectateurs soviétiques peuvent en juger d’après trois films projetés en
U.R.S.S., films qui entrent dans la dizaine des films-succès durant la dernière
décennie: Who is who?, Le grand blond avec une chaussure noire, le Gendarme
dans l’espace.
La tête de liste est tenue par un film érotique Emmanuelle, qui fait, depuis
1972, salle comble. Depuis les années 1974–75, la montée d’une pornographie
légalisée envahit les écrans français, présentant encore une face dégradante de
la crise cinématographique. Plus de 200 films français «porno» en 1979 (plus
que tous les autres films artistiques sortis la même année en France) – ce chiffre
donne l’idée de cette «invasion» érotique qui marque les sujets, le style, les
genres et le langage du cinéma français de nos jours.
Par contre il est à noter un fait consolant: plusieurs cinéastes préoccupés
des éléments négatifs dans l’évolution sociale en font pénétrer sur les écrans
français, en dénonçant la crise morale, la corruption, l’absence d’idéal,
l’asservissement d’un individu dans la société moderne française. Une tradition
humaniste et réaliste s’enracine dans le cinéma français des années 70, sans
prendre l’ampleur propre au cinéma italien.
Le renforcement de l’élément critique, l’activisation sociale des films
français peuvent être estimés comme des facteurs positifs dans l’évolution du
septième art, mais il arrive souvent qu’ils font un mélange peu harmonieux avec
des éléments évidents de distraction digestive et d’érotisme.
Les films des réalisateurs d’inspiration réaliste Yves Boisset, Claude
Sautet, Michel Drach, Bertrand Tavernier, Bernard Paul brossent une vaste
fresque de la France de nos jours, de son peuple, qui vit, qui souffre, qui lutte
pour son bonheur.
B. Tavernier s’aligne sur des traditions du réalisme poètique dans le
cinéma français. Ses films l’Horloger de Saint-Paul (1973) (d’après le roman
de G. Simenon), le Juge et l’Assassin (1975), Enfants gâtés (1977), la Mort en
direct (1980), Coup de torchon (1981), Un dimanche à la campagne (1984)
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laissent percevoir la position politique du créateur, malgré la diversité des sujets
traités. Tavernier fait des films nationaux où il soulève des problèmes
fondamentaux du pouvoir dans la société française, d’une responsabilité
personnelle, d’une éducation morale.
Donc, on peut voir des tendances d’humanisme et d’un réalisme critique
dans le cinéma français; les films porteurs des grandes idées humanistes, sont
dus aux artistes consciencieux et honnêtes qui cherchent les moyens de
s’opposer à une production commerciale (avant tout, américaine) envahissant
les écrans français.
Tout en recherchant des innovations stylistiques et techniques, ils
continuent, dans l’ensemble, les meilleures traditions classiques du cinéma
français. Ils se font responsables de ses destinées, s’attachant à des créations de
grande portée.
En suivant cette voie, on peut dire avec Christian-Jaque que «le cinéma
français se refusait à mourir et maintenait très haut son flambeau, malgré
l’oppression, la gêne, les dangers, les larmes et la honte». C’est juste aussi pour
le cinéma français d’aujourd’hui.
Malgré de nombreux obstacles qui le guettent partout, malgré la crise qu’il
traverse actuellement, le cinéma français réussit à survivre, à attirer le grand
public.
PRÉOCCUPATIONS SOCIALES
Dans le cinéma français, envahi par des productions commerciales
françaises et étrangères, dominé par l’industrie cinématographique américaine,
il y a un nombre de réalisateurs d’inspiration critique qui poursuivent les
traditions progressistes du cinéma européen des années 50.
Des maîtres de renom comme A. Cayatte, M. Carné, R. Bresson, ainsi que
la génération des cinéastes plus jeunes – B. Tavernier, R. Allio, Y. Boisset
s’adressent dans leur œuvre cinématographique à l’actualité sociale et politique,
dénonçant l’injustice et la corruption dit mœurs du monde bourgeois.
L’introduction en masse des sujets d’intérêt social sur l’écran français dès 1970
devient un fait d’importance car ces films aident à mettre en lumière les vices et
les crimes d’une société qui se veut saine et sauve.
On n’a jamais vu avant sur les écrans tant de ministres suspects, de députés
corrompus, de fonctionnaires irresponsables, sans scrupules, de policiers
délinquants. L’activité sociale du cinéma français contemporain, la croissance
La conjoncture présente porte l’empreinte des contradictions et d’une laissent percevoir la position politique du créateur, malgré la diversité des sujets complexité effroyables dues, en grande partie, à une concurrence croissante du traités. Tavernier fait des films nationaux où il soulève des problèmes cinéma américain: la moitié au moins de la distribution cinématographique fondamentaux du pouvoir dans la société française, d’une responsabilité revient au cinéma des Etats-Unis. Les investissements américains dans la personnelle, d’une éducation morale. production cinématographique en France vont croissant chaque année, et Donc, on peut voir des tendances d’humanisme et d’un réalisme critique l’asservissement du cinéma français va de pair. Pour l’emporter dans cette dans le cinéma français; les films porteurs des grandes idées humanistes, sont concurrence acharnée, pour attirer un grand public en masses aux cinémas, dus aux artistes consciencieux et honnêtes qui cherchent les moyens de l’industrie de France fait des efforts désespérés; et d’habitude y arrivent des s’opposer à une production commerciale (avant tout, américaine) envahissant créations cinématographiques qui ne sont pas les meilleures, loin de là. Les les écrans français. spectateurs soviétiques peuvent en juger d’après trois films projetés en Tout en recherchant des innovations stylistiques et techniques, ils U.R.S.S., films qui entrent dans la dizaine des films-succès durant la dernière continuent, dans l’ensemble, les meilleures traditions classiques du cinéma décennie: Who is who?, Le grand blond avec une chaussure noire, le Gendarme français. Ils se font responsables de ses destinées, s’attachant à des créations de dans l’espace. grande portée. La tête de liste est tenue par un film érotique Emmanuelle, qui fait, depuis En suivant cette voie, on peut dire avec Christian-Jaque que «le cinéma 1972, salle comble. Depuis les années 1974–75, la montée d’une pornographie français se refusait à mourir et maintenait très haut son flambeau, malgré légalisée envahit les écrans français, présentant encore une face dégradante de l’oppression, la gêne, les dangers, les larmes et la honte». C’est juste aussi pour la crise cinématographique. Plus de 200 films français «porno» en 1979 (plus le cinéma français d’aujourd’hui. que tous les autres films artistiques sortis la même année en France) – ce chiffre Malgré de nombreux obstacles qui le guettent partout, malgré la crise qu’il donne l’idée de cette «invasion» érotique qui marque les sujets, le style, les traverse actuellement, le cinéma français réussit à survivre, à attirer le grand genres et le langage du cinéma français de nos jours. public. Par contre il est à noter un fait consolant: plusieurs cinéastes préoccupés des éléments négatifs dans l’évolution sociale en font pénétrer sur les écrans PRÉOCCUPATIONS SOCIALES français, en dénonçant la crise morale, la corruption, l’absence d’idéal, l’asservissement d’un individu dans la société moderne française. Une tradition Dans le cinéma français, envahi par des productions commerciales humaniste et réaliste s’enracine dans le cinéma français des années 70, sans françaises et étrangères, dominé par l’industrie cinématographique américaine, prendre l’ampleur propre au cinéma italien. il y a un nombre de réalisateurs d’inspiration critique qui poursuivent les Le renforcement de l’élément critique, l’activisation sociale des films traditions progressistes du cinéma européen des années 50. français peuvent être estimés comme des facteurs positifs dans l’évolution du Des maîtres de renom comme A. Cayatte, M. Carné, R. Bresson, ainsi que septième art, mais il arrive souvent qu’ils font un mélange peu harmonieux avec la génération des cinéastes plus jeunes – B. Tavernier, R. Allio, Y. Boisset des éléments évidents de distraction digestive et d’érotisme. s’adressent dans leur œuvre cinématographique à l’actualité sociale et politique, Les films des réalisateurs d’inspiration réaliste Yves Boisset, Claude dénonçant l’injustice et la corruption dit mœurs du monde bourgeois. Sautet, Michel Drach, Bertrand Tavernier, Bernard Paul brossent une vaste L’introduction en masse des sujets d’intérêt social sur l’écran français dès 1970 fresque de la France de nos jours, de son peuple, qui vit, qui souffre, qui lutte devient un fait d’importance car ces films aident à mettre en lumière les vices et pour son bonheur. les crimes d’une société qui se veut saine et sauve. B. Tavernier s’aligne sur des traditions du réalisme poètique dans le On n’a jamais vu avant sur les écrans tant de ministres suspects, de députés cinéma français. Ses films l’Horloger de Saint-Paul (1973) (d’après le roman corrompus, de fonctionnaires irresponsables, sans scrupules, de policiers de G. Simenon), le Juge et l’Assassin (1975), Enfants gâtés (1977), la Mort en délinquants. L’activité sociale du cinéma français contemporain, la croissance direct (1980), Coup de torchon (1981), Un dimanche à la campagne (1984) 61 62
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